18 le magazine du Cher portraits LE MAGAZINE DU CHER Marie Lamy de La Chapelle, une prof-chanteuse qui fait son chemin Enseignante à Saint-Florent-sur-Cher et militante FSU, la chanteuse du groupe Kinoko cultive les différences, avec un mélange de styles unique. « J’ai un petit cadeau pour vous ! lance Marie Lamy de La Chapelle un CD au bout de la main. Notre premier album, En chemin, qui sortira en septembre.* » Sa couleur ? « Des sonorités pop, flamenco, bossa, funk, slam, trip hop electro ! Kinoko est un groupe de mélanges musicaux un peu détonnant. On a trouvé notre style en confrontant tout le temps différentes cultures. C’est un besoin : j’ai horreur du « même » ! », affirme la chanteuse de 35 ans. Bercée par l’univers traditionnel d’une famille catholique à Limoges, Marie plonge dans l’écriture et la musique à l’adolescence : « J’écrivais des nouvelles et des romans : j’ai eu envie d’apprendre la guitare pour accompagner mes textes. » Mais le déclic de la pop, c’est aux Beatles qu’elle le doit : « Un vrai coup de foudre pour leurs mélodies très efficaces. » Grandissant avec l’envie d’être professeur et « C’est un besoin de confronter différentes cultures. J’ai horreur du « même ». » chanteuse, ses études de lettres la mènent finalement à l’enseignement. D’abord à Cergy-Pontoise « dans un collège hyperdifficile » puis dans le Cher. Entre-temps, sa rencontre avec le jeune frère de son mari, Ashod, guitariste franco-libanais, ravive son désir de musique : « Il apprenait la technique de flamenco – pas du tout mon truc – et le japonais. Le duo Kinoko est alors né en 2007, puis le trio en 2010 avec l’arrivée de Sylvain Joubert à la batterie. On compose à trois, on a plein de choses à dire… » Comme dans ce premier album qui retrace le parcours initiatique d’une personne de l’enfance à la vie adulte, et aux textes parfois engagés traduisant l’émotion, la vie intime et sociale. « Quand je suis arrivée à Bourges avec un bébé, on m’a envoyée faire un remplacement à Éguzon. Ça m’a motivée pour militer ! » Aussi depuis 5 ans, Marie s’est engagée à la Fédération syndicale unitaire (FSU). « Cergy a été l’électrochoc, s’est greffée une prise de conscience progressive de la nécessité de défendre l’école publique, l’émancipation par l’école, la mixité… » On n’a pas fini de tendre l’oreille. E. B. * L’album de Kinoko a reçu le soutien financier du pôle régional de la chanson française des Bains-Douches de Lignières et de Emmetrop. www.kinoko.fr |