[18] Cher magazine n°38 sep/oct 2012
[18] Cher magazine n°38 sep/oct 2012
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°38 de sep/oct 2012

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général du Cher

  • Format : (215 x 270) mm

  • Nombre de pages : 24

  • Taille du fichier PDF : 3,1 Mo

  • Dans ce numéro : Cher 2021... vivre son territoire.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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16 le Cher en actions expertise i natura 2000 i Mieux connaître pour bien protéger EMMANUEL DE LAMMERVILLE EST PROPRIÉTAIRE DU DOMAINE DE LA PÉRISSE PRÈS DE DUN. SUR 350 HA, IL PRATIQUE L’ÉLEVAGE EXTENSIF DE SES 540 MOUTONS ET EST ENGAGÉ DANS LA SAUVEGARDE DES HABITATS NATURELS. Et si vous participiez à la sauvegarde d’un site naturel d’intérêt européen ? Chargé depuis 2010 de l’animation du site Natura 2000 « Coteaux, bois et marais calcaires de la Champagne berrichonne », le Département accompagne chaque habitant du site qui souhaiterait s’associer à sa valorisation. Un plateau calcaire recouvert de pelouse sèche, des affleurements rocheux et des troupeaux de moutons… Une scène pastorale digne des Causses ou des Cévénnes ! Pourtant, nous sommes près de Dun-sur-Auron, sur le domaine des Chaumes de la Périsse, au cœur de la Champagne berrichonne. Un milieu atypique et l’un des plus remarquables du site « Coteaux, bois et marais calcaires de la Champagne berrichonne », classé Natura 2000 pour ses habitats remarquables et la rareté de certaines espèces floristiques. chermagazine| n°38 | septembre-octobre 2012 « On n’ose plus marcher dans son jardin tant il y a d’espèces protégées ! » « On n’ose plus marcher dans son jardin tant il y a d’espèces protégées ! » s’amusent à dire les scientifiques. « C’est le résultat de générations qui n’ont jamais voulu abîmer quoi que ce soit ici », rétorque Emmanuel de Lammerville, propriétaire du domaine de la Périsse, exploitation familiale de 350 ha où pâturent 540 moutons en élevage extensif. « Une gestion pastorale qui a toujours été pratiquée depuis la fin du XVIII e siècle : sans les moutons, le milieu se serait refermé ; genévriers et prunelliers par exemple se seraient beaucoup développés, étouffant la flore caractéristique du site. » Comme l’Orchis pyramidal, le Cardoncelle doux, l’Anémone pulsatille, l’Orchis brûlé, le Lotier corniculé, la Germandrée petit-chêne, le Stipe penné, le Thym serpolet ou encore l’Orpin blanc, parmi les plantes et fleurs protégées les plus rares. Conscient d’un tel patrimoine, Emmanuel de Lammerville a renouvelé cette année son contrat de mesures agro-environnementales territorialisées (MAET), l’engageant dans une gestion favorable à la sauvegarde des habitats naturels. « Ce dispositif est uniquement ouvert aux exploitants agricoles dont les terres se situent sur la zone de classement, au cœur d’habitats à préserver prioritairement, explique Alexandra Peyronnet, chargée de mission environnement au service Environnement et Agriculture du Département. Natura 2000 n’est pas une mise sous cloche mais une préservation du milieu à laquelle ils s’engagent volontairement. Et nous les aidons à monter leur dossier. » Avantages fiscaux Depuis 2010, le Département se charge d’animer le site « Coteaux, bois et marais calcaires de la Champagne berrichonne ». « Avant, les sites Natura 2000 étaient gérés par l’État, mais depuis la loi de 2005 sur le développement des territoires ruraux, l’animation peut être déléguée aux collectivités volontaires. Le Cher l’a été, acceptant la responsabilité de différentes missions », poursuit Alexandra Peyronnet. Comme assister administrativement le comité de pilotage (présidé par Paul Bernard, vice-président du Conseil général chargé de l’environnement), suivre le document d’objectifs et mettre en œuvre la com-
munication ainsi que les trois outils de contractualisation d’une durée de cinq ans : MAET, contrats Natura 2000 et chartes Natura 2000. Chacun donnant droit à des aides incitatives de l’État ou de l’Europe, ou des avantages fiscaux (exonération de la TFNB*, réductions d’impôts…). « En contrepartie, le signataire s’engage à développer ou maintenir des pratiques favorables à la conservation de la biodiversité ou à la restauration d’habitats et d’espèces d’intérêt communautaire, explique Alexandra Peyronnet, par la fauche, le tronçonnage, le débroussaillage, l’installation d’équipements agropastoraux ou la non-utilisation d’engrais… » Ce à quoi QUESTIONS À Paul Bernard, VICE-PRÉSIDENT s’astreint Emmanuel de Lammerville sur ses 143 ha d’espaces contractualisés : « Je ne recours à aucun produit phytosanitaire et note rigoureusement sur un carnet la date de fauche pratiquée comme il se doit en escargot du centre vers l’extérieur, le temps de pâture des moutons et sur quelle parcelle… » Quant à la beauté des lieux, l’homme se veut philosophe : « J’en suis fier mais n’y suis pour rien ! La nature a décidé de s’installer ici, et moi je ne fais que favoriser son maintien. » * Taxe foncière sur les propriétés non bâties. Estelle Boutheloup CHARGÉ DE L’ENVIRONNEMENT. Pourquoi le Département s’est-il lancé dans l’animation du site Natura 2000 « Coteaux, bois et marais calcaires de la Champagne berrichonne » ? La question s’est posée début 2009 : la taxe départementale des espaces naturels sensibles (TDENS) et la politique afférente ayant été lancées en 2005, la labellisation de sites Espaces naturels sensibles (ENS) et les nouveaux outils réglementaires Natura 2000 arrivant, tout ceci nous a incités à nous lancer dans cette animation. Une responsabilité souhaitée qui nous aidera à impulser une dynamique au schéma départemental des Espaces naturels sensibles – point clé sur lequel nous investissons beaucoup au regard des nombreux sites ENS que nous avons en zone Natura 2000 – et qui permettra de nous inscrire dans une démarche de développement durable. Comment concilier préservation des milieux et ouverture au public ? Sur les 17 sites du territoire labellisés Espaces naturels sensibles, certains seulement seront ouverts au public en raison de leur fragilité, des plantes rares qu’ils abritent et des oiseaux nicheurs qui ne doivent pas être dérangés. Ainsi, pour chaque site, un comité de suivi définira comment l’ouvrir au public, s’adaptant à chaque cas : à Noirlac, par exemple, on ne voit pas tout. La volonté du Département est aussi d’offrir à ses habitants un site près de chez eux pour les sensibiliser au respect des richesses naturelles : on ne protège correctement que ce que l’on connaît. le Cher en actions DE GAUCHE À DROITE : JEAN-PAUL DUFRÈGNE (ALLIER), PATRICE JOLY (NIÈVRE), ALAIN RAFESTHAIN (CHER) ET JEAN-JACQUES LOZACH (CREUSE). Manifeste des nouvelles ruralités Quatre départements du centre de la France – Allier, Cher, Creuse, Nièvre – ont signé en juillet un manifeste. Vastes espaces, capacité d’innovation, bassins de vie à l’échelle humaine, cadre de vie préservé… Les atouts des départements ruraux existent. Ils sont néanmoins confrontés à des handicaps qui freinent leur développement : déficits d’infrastructures, de services publics, crise de l’emploi traditionnel et de la démographie médicale… Par cette action, ils souhaitent promouvoir l’équilibre et l’interdépendance entre l’urbain et le rural et se poser en modèle alternatif. Cette initiative s’adresse au gouvernement, aux élus, aux associations d’élus nationaux et locaux, et au grand public pour promouvoir les dynamiques de leurs territoires. Trois d’entre eux travaillaient en partenariat depuis 3 ans et ont édité en commun un guide des formations supérieures de leurs départements. D’une même voix, ils affirment : « La ruralité est une chance, pour peu qu’on (s’)y investisse. » chermagazine| n°38 | septembre-octobre 2012 17



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