18 le magazine du Cher portraits Le magazine du cher Marie Sauvet et Gabriel Yacoub, les inséparables Après le concert-événement de Malicorne aux Francofolies de 2010, ses fondateurs reprennent les chemins de France et de Navarre avec un nouvel album en bandoulière. Dehors, le ciel est blanc. Dans l’âtre, le ronron du feu n’est perturbé que par quelques crépitements annonciateurs de neige. Nous sommes aux Plantes, chez Gabriel Yacoub, au cœur du Boischaut. Sur la table ronde de la salle à manger, du tabac, du café, parfois un verre de vin blanc, et surtout de quoi travailler. Il y a deux ans, Gérard Pont, directeur artistique des Francofolies, propose aux membres de Malicorne de se reformer pour une soirée exceptionnelle. Claire Diterzi, Tété, JP Nataf… La jeune garde de la chanson répond présent. Tout comme le public. Dès lors, l’idée de repartir sur les routes taraude Marie Sauvet et Gabriel Yacoub. Après tout, compagnons pendant plusieurs années, n’avaient-ils pas tous les deux porté Pierre de Grenoble, succès inattendu de 1973 et préambule à Malicorne ? Ils en ont l’envie, la légitimité et, surtout, ils n’ont plus rien à craindre. Les voilà donc attelés à une nouvelle aventure. « Nous n’allons pas décliner une recette à succès comme d’autres chanteurs font, explique Marie, qui pendant plus de vingt ans a œuvré dans l’industrie du disque. Bien sûr, nous reprendrons sur scène quelques morceaux de Malicorne ; mais nous travaillons à un nouvel album avec quelques textes originaux. Nous sommes toujours en train de défricher, de fouiner dans les répertoires. Nous avons retrouvé des chansons splendides des XIV e et XV e siècles, voire du Moyen Âge. » « On n’est pas pressé, rassure Gabriel. On a du temps pour trouver des perles. Et puis, nous pouvons compter sur l’aide précieuse de Romain Personnat qui effectue un remarquable travail de collecte dans le Boischaut et « Nous sommes toujours en train de défricher, de fouiner dans les répertoires. » qui chantera avec nous. » David Pouradier-Duteil, Yannick Hardouin et Gilles Chabenat, vielleux originaire de Lignières, seront eux aussi de l’épopée. « Ce n’est pas sûr que l’album reprenne la forme d’Almanach [qui associait une chanson à chaque mois de l’année]. Ce qui est sûr, c’est que nous aurons des textes cent fois supérieurs en qualité d’écriture, de sens, s’enthousiasme Gabriel. On a trouvé des monstres Roland Melin de symbolisme et d’actualité ! » « Il y a des textes de plus de 400 ans qui résonnent encore terriblement de nos jours. « La Part à Dieu », c’est le même combat, le même message que celui des Restos du Cœur ou des Enfants de Don Quichotte », conclut Marie. Les premières dates sont prévues pour cet été. Là encore, sur scène, comme ailleurs, ils s’épauleront dans la lumière. Ils sont faits pour se suivre, Marie et Gabriel de Malicorne. L’un n’est-il pas né le 4 février, et l’autre le lendemain ? Sylvain Dépée |