[18] Cher magazine n°32 sep/oct 2011
[18] Cher magazine n°32 sep/oct 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°32 de sep/oct 2011

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général du Cher

  • Format : (215 x 270) mm

  • Nombre de pages : 24

  • Taille du fichier PDF : 3,8 Mo

  • Dans ce numéro : pas de congés pour les travaux.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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18 le maga zine du Cher portraits Le magazine du cher Maeva Magnani L’apprentissage : essais transformés Future « éducatrice spécialisée », elle est en apprentissage au Centre départemental de l’enfance et de la famille, une structure du Conseil général. Maeva Magnani a passé l’un des concours les plus difficiles à obtenir, celui d’éducatrice spécialisée. Elle a d’ailleurs échoué deux fois avant de l’obtenir. Pas du genre à se décourager, elle l’a décroché à la 3 e tentative et elle sait pourquoi. « La première fois, j’avais 17 ans et la seconde fois je n’avais pas encore assez d’expérience, confie la jeune fille. Comme on est plongé sur le terrain dès les premiers mois de formation, il est nécessaire d’avoir un minimum de maturité. L’envie de bien faire ne suffit pas. » Bac ES en poche et avant même d’avoir le résultat du concours « d’éduc spé », Maeva avait envoyé son CV au Centre départemental de l’enfance et de la famille de Bourges, près de chez elle. Elle y a été prise en apprentissage. Son école, en revanche, se trouve à Olivet, dans le Loiret, à 1 h 30 de route. Un trajet qu’elle fait chaque jour, aller-retour, en covoiturage avec deux autres élèves, pour économiser loyers sur place ou billets de train. La formation dure 3 ans, répartis entre l’école, des stages de 12 semaines et des périodes chez son employeur, rémunérées 80% du Smic. Son premier stage s’est déroulé dans un institut thérapeutique éducatif et pédagogique. Public accueilli : des 12-18 ans présentant des troubles du comportement et des « troubles envahissants du développement » (autistes, psychotiques…). On comprend mieux pourquoi la jeune fille de 17 ans avait été recalée… Au Centre départemental de l’enfance et de la famille, elle travaille auprès d’ados placés par la justice ou la protection de l’enfance. « Dans ce travail, il faut savoir comment réagir, être calme et pro. » À 20 ans, c’est possible ? « J’ai joué au rugby en équipe mixte jusqu’à 15 ans. Ça forge le caractère ! » Reprenant l’héritage de grands-parents très impliqués dans l’US Berry*, elle a participé à la renaissance de l’US Berrichonne. Une affaire de famille, une expérience de vie aussi. « Dans l’équipe, nous avions des jeunes en difficulté, à qui nous avons fait partager les valeurs de combativité, de respect et de convivialité de ce sport. » L’orientation de Maeva vers le métier de travailleur social a sans doute été nourrie par cette volonté de transmettre, mais elle vient surtout d’un accident : « Une fracture des cervicales m’a mise en fauteuil roulant pendant trois mois. Le regard des gens posé sur moi et les difficultés pour accéder au moindre magasin m’ont fait mûrir. J’ai décidé de faire un travail qui apporterait une aide à ceux qui ne sont pas dans la norme, à ceux qui souffrent. » Disponible, posée, dotée d’une autorité naturelle et d’une grande capacité d’écoute, Maeva a fait de son âge un atout supplémentaire. « Les jeunes savent qu’ils peuvent se confier à moi, que je suis proche de leurs préoccupations. » Ce qui ne l’empêche pas de recourir régulièrement à l’expérience de son maître d’apprentissage, présent dans son unité. Sur le terrain social aussi, Maeva sait que les victoires se construisent en équipe. François Toulat-Brisson * René et Olga Dussauze.
Pierre Picot Obstination d’origine contrôlée « Il n’y a pas de vin sans joie », disait déjà le Talmud. Sans puiser ses raisons dans d’aussi profondes racines, Pierre Picot est un homme heureux. Rejeton d’une lignée qui fait pousser du blé du côté de Dun-sur-Auron depuis trois siècles, il a accepté l’héritage du travail avec la nature. Heureux, parce que la rupture qu’il a osée il y a vingt ans, porte ses fruits. En 1990, alors trentenaire et ingénieur agronome, il quitte son labo de l’Inra à Clermont-Ferrand et achète 9 hectares à Vesdun, dans le Châteaumeillant. Porté par l’insouciance de la jeunesse et la certitude que le vin français doit jouer la carte de la qualité et de la singularité, Pierre Picot est fraîchement accueilli. On voit d’un œil méfiant cet « étranger » prétendre ressusciter un domaine sans être de la partie. On met moult ceps dans les roues au présomptueux. Lui s’enracine à son Chaillot, redonne vie aux friches, tâtonne, exigeant. Après des années de bagarre, les griefs se décantent et ses pairs reconnaissent l’excellence de ses Gamay rouges, qui laissent en bouche les arômes de fruits rouges et la note finale finement poivrée caractéristiques du terroir, tandis que ses rosés offrent la fraîcheur de pêches de vignes. En 2007, il est élu président de « l’organisme de gestion des vins de Châteaumeillant », le syndicat qui regroupe les vignerons de l’appellation. Il n’y voit pas une médaille mais une responsabilité. La récompense arrive en novembre 2010, et elle distingue les efforts du vignoble tout entier : le Châteaumeillant est classé en AOC*. Félicitations, sans modération. François Toulat-Brisson * Appellation d’origine contrôlée. L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération. Leng Vang : il fait tourner les têtes portraits le maga zine du Cher 19 Sur lui, l’étiquette de bad boy* des cités a du mal à coller. Sans doute parce qu’il bouge trop, et trop vite. Dans le catalogue des idées reçues, les jeunes des quartiers populaires sont forcément rappeurs et associaux. Primo, c’est tout faux. Secondo, avec Leng Vang, c’est encore plus à côté de la plaque. La branche du hip-hop qu’il préfère, désolé, ce n’est pas le rap mais la danse ! Pour le côté associal, on est mal tombé ! Car, non content de se dévisser la tête et les jambes sur les marches de la Maison de la Culture, sa troupe, « Eighteen Crew », monte des spectacles au profit de la Croix-Rouge, de France Alzheimer, de la lutte contre la mucoviscidose, pour financer la greffe d’une enfant malade… C’est ce qui s’appelle breaker les stéréotypes. Et ce n’est pas fini : Leng Vang n’est né ni dans le Bronx ni dans le 9-3, mais en Thaïlande, en 1989, sur le chemin d’exil de sa famille, persécutée au Laos. Il n’a que quelques mois lorsque ses parents emménagent à Bourges. Le hip-hop l’a précédé de peu. Danse, musique, graf, la culture ghetto de la Grosse Pomme a débarqué en 1984, prenant peu à peu ses quartiers dans les rues. Un cousin lui suggère de canaliser son énergie dans cette danse très physique, le b-boying**. Message reçu. Eighteen Crew est l’un des meilleurs groupes du moment, raflant prix et considération dans les battles (confrontations chorégraphiques) de la région. Et voilà qu’au lieu de prendre la grosse tête, ils s’échinent à faire plaisir autour d’eux et à se rendre utiles. Pas très « caillera », ces lascars. Tiens, hop, l’étiquette s’est encore décollée. François Toulat-Brisson * Vilain garçon. ** Initialement baptisée « breakdance ». Pour avoir un aperçu du talent de la troupe, tapez « 18 crew » sur YouTube. cher magazine | n ° 3 2 | septembre - octobre 2011



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