[18] Cher magazine n°30 mai/jun 2011
[18] Cher magazine n°30 mai/jun 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°30 de mai/jun 2011

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général du Cher

  • Format : (215 x 270) mm

  • Nombre de pages : 24

  • Taille du fichier PDF : 4,4 Mo

  • Dans ce numéro : budget de résistence.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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18 le maga zine du Cher portraits Le magazine du cher Annie Leblois L’enfance, c’est la pupille de ses yeux « Un jour, on donne un coup de main, et puis tout le bras y passe ! » Bien des bénévoles engagés dans le monde associatif se reconnaîtront dans ce que décrit Annie Leblois. Les bonnes volontés sont rarement sous-employées. Membre du Centre départemental de l’enfance et de la famille (CDEF) depuis 1981, Annie Leblois siège aujourd’hui à la commission de surveillance de l’établissement. Adhérente puis dirigeante de l’Aide sociale à l’enfance de 1978 à 1996, longtemps responsable de parents d’élèves et d’un club de gym, elle préside toujours l’Association de l’encouragement et du dévouement et la section départementale d’une association de défense des consommateurs. Auraitelle la folie des grandeurs ? Certainement pas. Besoin de reconnaissance ? Peut-être. Envie de tendre la main aux plus fragiles ? Sûrement. Pendant quarante et un ans, Annie Leblois a cru qu’elle était Relevant des Conseils généraux, le Centre départemental de l’enfance et de la famille (CDEF) est un établissement public qui assure, dans le cadre de la protection de l’enfance, l’accueil d’urgence des mineurs confiés au Conseil général par le Juge des enfants ou par leurs parents, ainsi que l’hébergement de mères isolées avec un jeune enfant et nécessitant une protection. « Un jour, on donne un coup de main, et puis tout le bras y passe ! » née à Vierzon, puis avait été abandonnée par une jeune « fille-mère » soucieuse d’échapper à l’opprobre public. Placée par l’Assistance publique chez une veuve à Saint-Martind’Auxigny, elle y reste jusqu’à ce qu’elle trouve un travail de secrétaire comptable, à Bourges. En 1989, alors qu’elle est engagée depuis plus de dix ans auprès de l’Aide sociale à l’enfance, elle trouve le courage de faire pour elle-même ce qu’elle conseille aux autres « pupilles » : elle consulte son dossier personnel. Elle découvre qu’elle est bien née en 1944, mais à Bourges. Qu’elle était la seconde fille de l’épouse d’un prisonnier français. Mais que son père était un soldat allemand. Puis que sa mère a refusé de la reprendre, au début des années 1950. Enfin, que son existence a été cachée à ses demi-frères et sœurs. « Le ciel m’est tombé sur la tête en même temps que le sol s’écroulait sous mes pieds ! » Pour grandir comme les autres, les enfants abandonnés se construisent une histoire, font repousser la nuit les racines coupées à l’aube de leur vie. Des rêves d’autant plus forts qu’ils sont contrariés. « À l’âge de 20 ans, j’ai voulu savoir. La loi ne le permettait pas. On me disait : « Pose donc pas de questions ! » Mais c’est dur d’être « de l’Assistance », la « mauvaise graine » accusée au moindre mauvais coup. » Pour Annie Leblois, la prise en charge des enfants retirés à leurs familles a énormément progressé. « Aujourd’hui, même s’ils ont vécu des choses douloureuses, on ne prive plus les gamins de leur histoire ». François Toulat-Brisson
portraits le maga zine du Cher 19 Fanny Antonot Cordée solidaire, de Bourges à l’Himalaya Ça n’est un secret pour personne, tout le monde ne part pas dans la vie avec les mêmes chances de réussite. Pourtant, Fanny veut y croire. Croire que l’école reste le sésame pour s’accomplir et exercer un métier que l’on aime. « Mon père est ouvrier, ma mère aide à domicile, aucun des deux n’a passé le Bac. Ça ne les a pas empêchés de me faire comprendre combien étudier était important, au contraire. » La preuve, cette jolie bosseuse a suivi une école préparatoire aux grandes écoles, à Épinal, puis décroché l’École nationale supérieure d’ingénieurs de Bourges (Ensib). L’actualité récente s’est chargée d’illustrer la pertinence de la filière suivie par Fanny : maîtrise des risques industriels. Mieux, la jeune fille entend se spécialiser sur les risques nucléaires… Du haut de ses 21 ans, Fanny veut faire passer le message : « Si vous voulez vous éclater dans la vie, n’allez pas à l’école en traînant les pieds ! » C’est le sens de son engagement dans les « Cordées de la réussite ». Un dispositif créé pour sensibiliser les jeunes aux matières scientifiques et les persuader que chacun d’eux est capable de poursuivre des études supérieures. Pour l’heure, 45 élèves du collège Jean Renoir de Bourges en bénéficient, mais à terme sept établissements seront concernés par ce tutorat d’élèves ingénieurs. Le dispositif étant rémunéré, il permet de financer en partie un autre projet. Du 30 juillet au 25 août, Fanny fera partie de la vingtaine d’élèves de l’Ensib qui partiront au Ladakh, une région du Cachemire himalayen (au nord de l’Inde) victime de pluies torrentielles en 2010. Objectif : installation de panneaux photovoltaïques, réparation de canaux d’irrigation et ascension du Kang Yatse (6 428 m !). Avec Fanny, la solidarité atteint des sommets. François Toulat-Brisson Le site du projet : http://5s5c.ensib.net/Marjorie Legros, Lady Manga À 15 ans, cette jeune habitante de Raymond a créé deux mangas, « Trios d’enfer » et « Syl ». Devant elle, une pile de cahiers d’écolier grand format. Pas une page blanche. Quand on s’étonne de la qualité du trait, du rythme de l’histoire, aussitôt frise un éclat d’enthousiasme et de malice, derrière ses petites lunettes. Marjorie a 15 ans, cinq frères et sœurs. Elle est en BEP « Carrières sanitaires et sociales ». Et dans sa chambre d’internat au lycée Jean Moulin, les posters extraits de dessins animés japonais commencent à recouvrir les murs. Depuis qu’elle a 9 ans, elle écrit, en parallèle, deux mangas, « Trios d’enfer » et « Syl ». Le premier met en scène une fratrie à la recherche d’un père disparu, le second un garçon au caractère difficile et malade du cœur « Dès que j’ai une idée, il faut que je la dessine. Mais, l’école et les devoirs passent avant », explique celle qui voudrait devenir auxiliaire de puériculture. « C’est étonnant : tant qu’elle n’est pas arrivée à faire ce qu’elle a en tête, elle recommence, elle s’accroche jusqu’à maîtriser la chose ! » commente Nathalie, sa maman. À Noël, Marjorie a reçu un kit de mangaka, du matériel provenant du Japon, et depuis, elle reprend à l’encre de Chine le premier épisode de « Trios d’enfer ». Et pour souffler un peu, elle s’est mise, il y a peu, à l’accordéon. Décidemment, Marjorie ne fait rien comme les autres. Sylvain Dépée http://triosdenfermanga.skyrock.com cher magazine | n ° 3 0 | m ai - juin 2011



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