[18] Cher magazine n°29 jan/fév 2011
[18] Cher magazine n°29 jan/fév 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°29 de jan/fév 2011

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général du Cher

  • Format : (215 x 270) mm

  • Nombre de pages : 24

  • Taille du fichier PDF : 4,7 Mo

  • Dans ce numéro : dossier le Fil... pour ne jamais perdre le fil de la relation.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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0 800 40 18 18 : Le Fil est À votre écoute 10 dossier La vie de famille sur le fil Les écoutant(e)s du Fil constatent avec une belle unanimité que les parents ont besoin de reprendre confiance en eux-mêmes pour assumer pleinement leur fonction d’éducateurs. Ma fille s’isole. Ne mange plus. Je n’y comprends plus rien. cher magazine | n ° 2 9 | j a n vier - f é v rier 2011 La dramatisation du rôle des parents et la remise en cause des éducateurs professionnels sont des caractéristiques de notre temps. On entend, ici et là, que les enfants poussent de travers, échouent dans leurs apprentissages à cause de la négligence et de la maladresse des adultes, que les adolescents prennent des risques vitaux parce qu’ils ne sont pas compris ou mal accompagnés. Sans nier que des situations sont assez graves pour requérir l’intervention de la protection de l’enfance, il faut relativiser les propos alarmistes et accusateurs. Ne pas projeter sur la responsabilité des familles des inquiétudes qui trouveraient mieux leur place dans les interrogations sur l’avenir de la société qui se fabrique aujourd’hui. Mais le résultat tangible de ce discours socialement dominant est déjà connu, petits et grands sont sous pression et la confiance des parents en eux-mêmes est altérée. Ce n’est bon ni pour les uns ni pour les autres. Cela ne les prédispose pas non plus à discuter avec une tranquillité suffisante des frictions et désaccords de leur vie commune. Ni à fixer clairement la place des uns par rapport aux autres, ce qui régule pourtant l’autorité nécessaire dans l’éducation. Pour ces raisons d’ordre général et d’autres plus spécifiques, qui tiennent à la personnalité des parents et des enfants, aux valeurs et usages de la famille, à ses conditions de vie, la relation entre parents et enfants peut se dégrader. Aline *, écoutante du Fil, observe que dans sa pratique professionnelle de psychologue, les difficultés « On est là pour comprendre avec la personne qui téléphone ce qui se passe pour elle et pour l’enfant. » dans les relations entre parents et enfants sont de plus en plus fréquentes et que, malheureusement, des situations difficiles sont souvent connues tardivement : « Il faudrait que dès qu’ils commencent à se questionner sur le développement de l’enfant et ses difficultés, sur l’avenir de l’adolescent et ses oppositions diverses, les parents aient le réflexe de nous téléphoner. Le Fil est fait pour échanger, prendre de la distance afin d’éviter qu’un problème ne s’installe. Et si c’est déjà le cas, pour savoir que faire et où s’adresser pour être aidé. » Louis précise : « On n’est pas là pour juger, mais pour comprendre avec la personne qui téléphone ce qui se passe pour elle et pour l’enfant. C’est sur cette base que nous pouvons l’aider à tricoter sa propre solution. Il se peut d’ailleurs qu’elle l’ait déjà trouvée, il ne lui manque alors que de se faire confiance et l’entretien va l’y aider. » On aurait tort en effet de croire que les parents sont démissionnaires ou qu’ils manquent d’idées. Mireille, autre écoutante,
dossier 11 APPEL ANONYME - GRATUIT DEPUIS UN POSTE FIXE de la confiance parentale insiste sur les ressources dont ils font preuve au cours des échanges téléphoniques : « Nous les accompagnons dans le cheminement de leurs pensées, mais les décisions qu’ils prennent sont bien les leurs. Il n’est d’ailleurs pas rare qu’ils nous appellent pour conforter la démarche à laquelle ils ont déjà mûrement réfléchi. Il peut même arriver que celle-ci soit douloureuse, telle celle d’une maman qui se voit obligée d’éloigner l’un de ses enfants pour protéger les autres ! » Posonsnous la question : à qui les parents peuvent-il parler sincèrement de leurs difficultés éducatives et exposer leurs errements quand toute la France bourdonne d’injonctions à « l’excellence » en matière d’éducation et de scolarité, et qu’en parallèle des lois récentes les menacent de contrôles, fichages et sanctions ? Au Fil, c’est possible. Parce que son anonymat rend la parole plus libre. Parce que les professionnels qui répondent sont suffisamment au fait des difficultés réelles des familles et de l’éducation pour soutenir, dans ses efforts, ses difficultés et parfois sa peine, la personne qui appelle. Avec compétence et bienveillance, les 22 écoutant(e)s aident parents et enfants à ne pas rompre le fil d’amour et de confiance qui les relie et à le renouer quand c’est leur désir. Nadia Monteggia * Dans le respect des conditions d’anonymat des échanges sur Le Fil, tous les prénoms ont été changés. questions à Alain Néron, chargé de mission à la direction de l’enfance, de l’adolescence et de la famille du conseil général L’objectif initial du Fil était de toucher les parents qui ne fréquentent pas les services sociaux, dans quel but ? Les difficultés éducatives concernent toutes les familles à un moment ou à un autre, pas seulement celles qui fréquentent nos services. Mais la démarche qui consiste à prendre un rendez-vous et aller consulter n’est pas forcément nécessaire et on peut ne pas en avoir envie. En revanche, il est important pour un parent de pouvoir être écouté dès que quelque chose le préoccupe, et le service téléphonique offre le grand intérêt de la réactivité. Le parent n’est plus seul à réfléchir et c’est toujours bénéfique pour lui-même et pour l’enfant. Quand un appel nécessite une recherche, pour une orientation par exemple, il décide s’il nous laisse son numéro ou nous rappelle. Qui sont les écoutant(e)s du Fil ? Ce sont des professionnels expérimentés travaillant dans les structures des partenaires qui ont créé Le Fil. Ils ont tous reçu une formation à l’écoute téléphonique qui sera suivie d’une autre formation plus spécialisée. Sur la plateforme d’appels, ils travaillent en binôme et échangent à propos de chaque entretien. Le Fil est né de plusieurs parents Dans le cadre de la mise en œuvre du schéma départemental de l’enfance et de la famille élaboré par le Conseil général, une plate-forme multipartenariale regroupant différentes associations et institutions * a été mise en place. Son but : identifier les problématiques des enfants, des jeunes et de leur famille et les traiter grâce à la mise en réseau des différents intervenants dans une démarche globale de prévention. Pour cela, il a paru nécessaire d’offrir d’abord un espace d’écoute et d’orientation qui prendrait en compte les attentes des parents et des jeunes non connus des services sociaux ou spécialisés. Ce sera Le Fil, un service co-construit après étude et animé par tous les partenaires, dont le Conseil général assure la coordination. Lieux de réflexion pour des projets collectifs, la plate-forme envisage d’appuyer à terme son action d’accompagnement des parents et des jeunes sur un ancrage territorial avec la création de permanences. * Caf du Cher, état, Mutualité sociale agricole (MSA Beauce Cœur de Loire), Réseau d’échange réciproque de Savoirs-Rivage, Association pour les clubs et équipes de prévention, Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), Mission locale (Bourges, Mehun, Saint-Florent), Maison des droits de l’enfant, Association Le Relais, Cher Accueil. cher magazine | n ° 2 9 | j a n vier - f é v rier 2011



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