[18] Cher magazine n°27 sep/oct 2010
[18] Cher magazine n°27 sep/oct 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°27 de sep/oct 2010

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général du Cher

  • Format : (215 x 270) mm

  • Nombre de pages : 24

  • Taille du fichier PDF : 2,7 Mo

  • Dans ce numéro : Internet pour tous... c'est parti dans le Cher !

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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18 le maga zine du Cher portraits Le magazine du cher Ted Benoit La « Ligne Claire » chez le Grand Noir du Berry Ça a commencé par un Étrange rendez-vous. « Allez chez Ted Benoit, à Bannegon. » Ted Benoit, dessinateur de BD culte, parangon de la tendance « Ligne Claire », père du pseudo-Californien Ray Banana et repreneur classieux des mythiques et so british Blake et Mortimer. Donc, premier réflexe, chercher Bannegon le long de la Route 66 ou près de Sevenoaks, dans le Kent. Damned, la Marque jaune de Google Maps indique le sud du Cher ! On imagine alors l’homme, veste en tweed, pipe de bruyère, devant la Grande Pyramide de la cheminée du château médiéval, fierté de la commune. Mais non, c’est dans une petite maison d’écluse que reçoit Ted Benoit. Connaissant la prédilection du bonhomme pour l’épure architecturale du Bauhaus ou les ambiances urbaines d’Edward Hopper, on se demande quel Piège diabolique l’a conduit dans les rondeurs boisées de la campagne berrichonne. En fait, quittant Paris puis la Normandie, son épouse et lui ont eu le coup de cœur pour ce pays d’hommes tranquilles et ouverts. Avant de remplir les cases de ses bandes dessinées, Ted Benoit a dévoré des kilomètres de pellicules, suivi les cours de l’IDHEC*. Il en garde le sens de la mise en scène et le goût des histoires. C’est d’ailleurs ce talent-là que la profession distingue en premier Retrouver le plaisir d’inventer des univers, au rythme de vallons paisibles. en décernant à son premier album le prix du meilleur scénario au Festival d’Angoulême, en 1979. À cette époque, la BD est sortie du ghetto enfantin grâce à des magazines tels que L’Écho des Savanes et Métal hurlant, auxquels Ted Benoit collabore. La mode est alors au trait réaliste, aux héros violents et ambigus, aux héroïnes sexy et libérées, au gothique futuriste de Druillet ou aux hachures western ou fantastiques de Giraud ou Bilal. Apparue au tournant des années 1980, la « Ligne Claire » prend le contre-pied de cette mode. Elle revisite d’un œil ironique la culture américaine des années 1940, puise dans l’univers graphique francobelge des années 1950 comme dans un coffre à jouets, détourne l’héritage d’Hergé, de Franquin et de Jacobs. Ce courant rassemble alors en France les jeunes Chaland, Clerc, Cornillon, Floc’h et Ted Benoit. Le héros fétiche de ce dernier est Ray Banana, sale type mêlant Clark Gable et Marcello Mastroianni, sorte d’Olrik devenu maquereau en chemise hawaïenne. Le trait méticuleux de Ted Benoit le désigne assez naturellement à la reprise de Blake et Mortimer, orphelins depuis 1987. Une idée d’éditeur qui rejoint son désir de sortir du second degré pour « raconter des histoires ». Mais les trois ans de réalisation du premier album puis les quatre du second « essorent » littéralement ce besogneux doublé d’un rêveur fier de l’être. Qui voudrait désormais retrouver le plaisir d’inventer des univers, au rythme d’un canal paresseux et de vallons paisibles, berceuses éclectiques. François Toulat-Brisson * Institut des hautes études cinématographiques
Myriam Lazar, Berrichonne au cœur du monde « Dans la vie de tous les jours, j’apprends à relativiser, je me dis que les problèmes peuvent être surmontés. » Myriam Lazar, coordinatrice de l’association Mosaïque, est loin d’être une douce rêveuse. Sa voix est douce, le sourire avenant, et ses yeux bleu vert pleins de malice. Depuis 2007, avec Anne et Christian, elle accompagne les migrants qui obtiennent le droit de séjour ou d’asile en France. Près de 400 femmes et hommes franchissent le pas de l’association chaque année. « Nous sommes des traits d’union, des décodeurs de notre société. Un rôle important pour la personne qui arrive, et pour la société qui les accueille. » C’est difficile de s’adapter dans un nouveau pays, arriver en catastrophe, quitter une terre en guerre, accumuler les traumatismes : « Ici, les gens n’arrivent pas avec la belle facette du monde. D’où le nom Mosaïque, il faut rassembler les morceaux de vie. » Myriam se souvient qu’avant la création de l’association, les migrants, à l’obtention de leurs papiers, étaient livrés à eux-mêmes : « Un mois pour trouver un logement, réaliser des démarches administratives. » Déjà que pour un Français, la démarche n’est pas aisée, mais quand s’ajoute la barrière de la langue, de la culture… Mosaïque est aussi un lieu d’écoute, de décryptage. Parfois, certains livrent les souffrances vécues : « Les valises les plus lourdes ne se voient pas », lâche Myriam Lazar. « Et pourtant, les gens ont une force incroyable. » Mais il est des règles à assimiler : « L’importance d’arriver à l’heure au travail, ne pas y faire la prière. Apprendre qu’un logement portraits le maga zine du Cher se loue avec une assurance. Constater que la vie de voisinage est autre… » E. D. Mosaïque 4, rue Félix Chedin, 18000 Bourges. 02 48 65 45 90 Jacqueline Mativon, la rainette sans échelle Depuis 23 ans, cette agricultrice en semi-retraite est correspondante locale de Météo France dans le Boischaut. Elle n’avait pas dix ans. C’était l’hiver 1956, celui de tous les records. « Avec mes parents, on habitait à Digoin en Saône-et-Loire. Il faisait tellement froid que l’eau du pont-canal et de la Loire était complètement gelée. C’était impressionnant de voir ces blocs de glace monter vers le ciel ! » Des hivers rigoureux, des soleils de plomb, des giboulées de grêle, Jacqueline en a connu. Fille, femme et mère d’agriculteurs, elle a toujours pris soin de consigner la météo du jour parce que quelques millimètres d’eau en plus ou en moins font toute la différence. « Mon père, son truc à lui, c’était le baromètre ! Je le vois toujours tapoter sur le baromètre avant de partir travailler ou de prendre une décision pour sa journée du lendemain. » Depuis 1987, Jacqueline répertorie dans ses carnets la pluviométrie du jour, relève les grandes tendances du ciel. Autant d’informations qu’elle transmet depuis deux ans par Internet et qui seront nécessaires aux prévisionnistes, mais aussi aux assureurs en cas de sinistre. Une activité presque bénévole qui lui rapporte à peine « une baguette par jour ». Active et malicieuse, pleine de bon sens, cette mamie de sept petits-enfants n’hésite pas à taquiner les ingénieurs de Météo France : « Souvent, je leur dis qu’au lieu d’essayer de prévoir le temps sur une semaine, ils devraient se contenter de prévisions sûres pour le lendemain ! » Sylvain Dépée cher magazine | n ° 2 7 | septembre - octobre 2010 19



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