20 le maga zine du Cher culture « C’est dans le dialogue que j’invente mes films… » Le 13 e Festival des Scénaristes se tient à Bourges du 24 au 28 mars. Rencontre avec l’invité d’honneur de l’édition 2010, Robert Guédiguian. Pourquoi avoir accepté d’être l’invité d’honneur du Festival des Scénaristes ? Le Festival aborde des questions qui m’intéressent beaucoup. Il est « pointu » mais permet un échange très ouvert avec le grand public et les jeunes. Il permet de belles rencontres. Le 26 mars, avec mes deux co-scénaristes, on discutera de la représentation de l’Histoire de l’aventure humaine face à la réalité sociale. Le 27 mars, Didier Daeninckx et moi allons « croiser nos regards » sur la question du peuple, de l’histoire et de la mémoire. Pour vous, un scénario est-il gravé dans le marbre, ou peut-il évoluer au tournage ? Vous devez prendre des libertés quand il le faut. Le scénario se présente à vous comme un roman. Il a un début, une fin, cher magazine | n ° 2 4 | mars - avril 2010 des personnages avec leur histoire, on peut penser que c’est bouclé. Et puis, lors du tournage, on s’échappe parfois du chemin, parce qu’on a le sentiment qu’il est nécessaire de le faire à ce moment-là. De toute façon, on met l’histoire à sa main. Pas facile pour le scénariste, cette liberté du réalisateur ! Ce n’est pas toujours évident, car il doit accepter de mettre son œuvre au service du travail de quelqu’un d’autre. Mieux vaut travailler en bonne intelligence et sans ego surdimensionné ! Ce qui est ingrat, c’est que le réalisateur reste l’auteur du film. On dit « un film de Clint Eastwood », même s’il n’a écrit aucun de ses films ! Vous avez toujours écrit vos films avec d’autres scénaristes, que ce soit Jean-Louis Milesi ou Gilles Taurand. Pourriez-vous envisager de travailler seul ? Non. J’ai toujours vécu en troupe et j’aime la fidélité d’une bande d’acteurs, de scénaristes, de techniciens… J’ai besoin d’une complicité et d’une contradiction permanente. C’est dans le dialogue que j’invente mes films. François Toulat Ac t eur, ré a l is at eur, s cén a r is t e et produc t eur, Rober t Guéd igui a n a v u se s f il m s sél ec t ionné s dans l e s f e s t iva l s l e s plus pre s t igieux : C annes, Ber l in, Venise, Rome, T oronto, S a n Seb a s t i an... Il e s t l’au t eur de seize l ongs mé t r age s d ont À l a vie, à l a mort (19 95), M a r ius et Je annet t e (19 9 7), M a rie- Jo et se s d eux a mour s (2002), L e promeneur du champ s - d e- M a r s (200 5) et L’a r mée du crime (2009). Les collégiens font leur cinéma Depuis 2006, plus de 3 000 élèves du département, dont une majorité de collégiens, ont été associés au Festival des Scénaristes. Tous les ans, le programme à destination du public scolaire s’articule autour de l’atelier « Tout est langage ». Il permettra de découvrir les trois formes narratives de la création cinématographique : l’écriture du scénario, l’interprétation des comédiens et la représentation de l’histoire en images. L’implication des collégiens a commencé bien avant le Festival lui-même, puisqu’ils ont été « mis en appétit » par des découvertes menées dans les classes depuis plusieurs semaines. Le dispositif « Collège et Cinéma », soutenu par le Conseil général, implique des centaines d’élèves, tandis que des ateliers d’initiation au cinéma d’animation se déroulent dans des établissement de Bourges, Dun, Lignières, Saint-Amand et Vierzon. Valentinr Guédiguian |