[18] Cher magazine n°24 mar/avr 2010
[18] Cher magazine n°24 mar/avr 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°24 de mar/avr 2010

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général du Cher

  • Format : (215 x 270) mm

  • Nombre de pages : 24

  • Taille du fichier PDF : 2,8 Mo

  • Dans ce numéro : stop aux violences conjugales !

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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14 le Cher en actions développement LE CHER EN ACTIONS à Vierzon, les Cigales sont prêteuses Quand on pense « économie solidaire », on a l’image du café venant du Mexique ou de l’Équateur. Pas besoin d’aller si loin. à Vierzon, les Cigales sont un club d’investisseurs, qui soutiennent l’économie au coin de la rue, au plus près de soi. Et ça marche. Francis Vite est professeur à la retraite. L’idéal de solidarité, il le véhicule depuis des années. « Longtemps, j’ai cru que cela se faisait seulement avec les pays du Sud. » Aider au loin est une nécessité, estime ce prof ouvert d’esprit. Mais aider au plus près a aussi sa raison d’être. Voilà plus de dix ans qu’il investit dans les Cigales. Évacuez la fable de La Fontaine, et entendez par là : Clubs d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire (CIGALES). Il s’agit d’une dizaine de particuliers qui regroupent une partie de leur épargne par un versement mensuel. L’objet est d’épauler des créateurs de petites entreprises en leur apportant jusqu’à 3 000e. On trouve là des chefs d’entreprise, des comptables ou experts-comptables, mais aussi des enseignants. Les Cigales « Quatre villages » soutiennent ainsi des créations, des développements ou des sauvegardes d’entreprises. « C’est un accompagnement sur cinq ans, explique Francis Vite. Nous n’avons pas pour but de gagner L ouis Aubin, ébénis t e de l’argent, mais de participer à l’animation du territoire. » Ce peutêtre un ébéniste, un commerce de proximité, une idée novatrice et humaine. L’économie solidaire, pas solitaire Nous ne sommes pas là dans les logiques de rentabilité à deux chiffres et des préoccupations du CAC 40. La volonté des membres de ce club est d’investir au plus près de chez eux. À l’heure ou la mode est à l’autoentrepreneur, c’est-à-dire au chef d’entreprise solitaire, les Cigales préfèrent le statut de société (SARL 1, SAS 2, etc.) : une aventure humaine solidaire. Francis Vite ne 30 € c’est en moyenne la participation mensuelle d’un « Cigalier » à son club d’investissements. Une cotisation qui permet, mois après mois, de constituer une cagnotte et de soutenir le projet d’un chef d’entreprise. Chacune des Cigales s’engage en fonction de son réseau et de son tissu économique propre.
s’en cache pas : « Il y a dans cet idéal des traces de Mai 68. » Qu’une entreprise soit rentable est essentielle, c’est un réflexe de survie. Cela n’empêche pas l’éthique dans les critères d’aide : « Agir pour une économie citoyenne, solidaire, centrée sur l’humain, respecter l’être humain et son environnement. » F r ancis V i te, pré sid en t de s Cig a l es, à g auche, et Serge D incki, medi acopy L’association n’a rien d’une banque. Le club d’investisseurs prend un risque Pour en savoir plus Le mode d’accompagnement des Cigales est porteur d’espoir pour plusieurs raisons. Il accompagne le créateur d’entreprise au plus près. Lui évite la solitude face aux épreuves. L’accompagnement est humain et technique. L’aspect solidaire n’empêche pas le chef d’entreprise d’être responsable. La force de ce système, c’est que tout petit porteur de projet de création d’entreprise peut être soutenu. À condition que des porteurs de projets se manifestent. Les limites du club sont que leur capacité d’investissement est réduite, il s’agit en s’associant au chef d’entreprise. Et 3 000 e d’apport solidaire peuvent constituer aux yeux du banquier un élément déclencheur pour obtenir un emprunt, et lancer une entreprise. La règle est claire : les Cigales sont associées cinq ans maximum. Cela signifie de la transparence à l’égard de l’actionnaire. En contrepartie, ils apportent du soutien, du conseil, un réseau, voire des clients. Là où le banquier parle « garantie », l’association parle de « confiance ». « C’est un état d’esprit totalement différent », souligne Serge Dincki, chef d’entreprise aidé par les Cigales, devenu Cigalier lui-même. Pour porter de gros projets, les Cigales se regroupent. En région Centre, elles sont encore peu nombreuses. Mais elles ne demandent qu’à se multiplier pour faire chanter l’économie locale. E. D. 1. SARL : société à responsabilité limitée. 2. SAS : société par actions simplifiée. d’une association, non d’une banque. Le faible nombre de Cigales en région Centre est un constat, quand dans le Nord ou en Bretagne, elles pèsent un vrai poids dans l’économie locale. p l u s d’i n f o s s u r Cigales : Club d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire. Cigales « Les Quatre Villages », 12, rue Armand Bazille, 18100 Vierzon.. Tél. 02 48 71 58 77 Mail : lesquatrevillages@aliceadsl.fr Site : www.cigales.asso.fr développement le Cher en actions « Un effet de levier » Serge Dincki, co-gérant de Mediacopy à Vierzon, se souvient de son premier contact avec les Cigales. « Nous avons deux activités dans notre entreprise : la reprographie et le montage de stands pour des foires et salons. Nous avions des marchés qui s’ouvraient, et il nous fallait du matériel. Ce matériel ne se loue pas, il faut l’acheter. » En janvier 2003, il rencontre les Cigales pour parler de son dossier. Il pensait parler chiffres, retour sur investissement, excédent brut d’exploitation : « Ils fêtaient les rois, ils m’ont d’abord demandé si je voulais une part de galette. » Une approche bien plus chaleureuse que celle d’un bureau froid de banque. Serge D incki, medi acopy Son entreprise avait besoin à cette date de 7 500 €. « Trois Cigales se sont regroupées pour nous accompagner. Cela a eu un effet de levier. » Les Cigales ont participé, non à l’investissement, mais au capital. C’est une importante particularité de l’association. « Les financiers capables de soutenir le fonctionnement d’une entreprise, il n’y en a plus. Les Cigales apportent un point de vue, un réseau. C’est une base humaine que les financiers n’ont plus. Là, la personne est prise en compte. Le contact humain joue aussi dans le dossier. » cher magazine | n ° 2 4 | mars - avril 2010 15



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