14 TRIBUNE Marylise Fleuret-Pagnoux Conseillère générale du canton de La Rochelle 3. Autres membres du groupe PRG : Marie-Pierre Brunet (Surgères), Pascal Ferchaud (Saujon), Gilles Gautronneau (La Rochelle 1), YannJuin (La Rochelle 5), Jean-Yves Martin (St-Jean d’Angély), Denis Petit (Courçon d’Aunis), Michel Rogeon (La Rochelle 8). www.prg17.com Expression des groupes politiques Créons les conditions d’équité entre tous les collégiens L es 51 collèges de notre département ne sont pas tous sur le même pied d’égalité. C’est paradoxalement un principe « égalitariste » qui conduit le Conseil général de la Charente-Maritime à attribuer une dotation de base identique par élève d’un même montant pour tous les collèges. Ce système de répartition n’interdit pas les inégalités. Bien au contraire, il les maintient en octroyant autant à chaque établissement, que celuici ou tel autre soit composé de familles aisées ou impécunieuses avec, pour conséquence, de fortes injustices entre les élèves. Pour agir avec justice, nous devrions préférer un système de répartition prenant en compte l’ensemble des spécificités des établissements (origines sociales des élèves, situation géographique des collèges, etc.). Puisque les besoins ne sont pas les mêmes partout de façon égale, nous, élus radicaux de gauche, plaidons en faveur de davantage de solidarité et de bon sens. Pour de trop nombreuses familles démunies, les priorités induisent le plus souvent un choix qui, à regret, prive les collégiens d’un même droit d’accès à la cantine ou aux sorties scolaires. Les parents pensent réaliser une économie en faisant rentrer leurs enfants à la maison où l’équilibre alimentaire ne se fait pas forcément. Pour remédier à cela, les tarifs doivent être proportionnels aux revenus, facilitant ainsi l’accès à la restauration scolaire. Aussi, les collégiens aux origines modestes ont besoin de voyages scolaires réguliers et importants. Actuellement, ce sont 1000 € pour chaque collège mais, là encore, distribués sans considérer les capacités financières des familles et, de plus, en alternance. Or, la part qui peut être assumée par les familles n’est bien entendu pas la même pour toutes alors que les voyages, les sorties culturelles ou les échanges internationaux sont absolument indispensables à l’éveil de tous nos jeunes collégiens. Des établissements comme Pierre Mendès France à La Rochelle par exemple, le seul collège Éclair retenu par l’État dans notre département, sont composés d’élèves parfois en grande difficulté sociale souvent à l’origine de difficultés scolaires. Un ajustement dans les dotations aux collèges aurait pour effet de pouvoir accompagner ce type d’élèves dans une ouverture plus grande sur le hors quartier ou de favoriser les parcours accompagnés vers l’entreprise. Il est en effet très important de faire découvrir un métier à ces jeunes. Cela autoriserait pareillement une ouverture culturelle leur permettant de structurer l’apprentissage de l’oral et de l’écrit. Tout cela étant, Monsieur le Président, alors que l’équité vous sert probablement à justifier la forte dotation accordée aux collèges privés, il serait temps de regarder, si ce n’est aussi dans une optique plus laïque, avec une plus grande justesse et plus de justice, les différences inacceptables entre chaque collège. Répartissons différemment les dotations dans le cadre d’une enveloppe qui devrait augmenter plutôt qu’accuser une baisse de 134 761 €. Car l’avenir appartient à nos jeunes ! Christian Brunier Conseiller général du canton d’Aigrefeuille. Autres conseillers généraux du groupe socialiste : Fabrice Barusseau, David Baudon, Jack Dillenbourg, Christophe Dourthe, Pierre Feydeau, Patricia Friou, Jean-Pierre Guillon, Thierry Jullien, Bernard Lalande, Denis Leroy, Jean-Pierre Mandroux, Marc Parnaudeau, Isabelle Pichard-Chauché, Jean-Yves Quéré, Mickaël Vallet. Une Charente-Maritime à deux vitesses « T erre d’accueil », « entre terre et mer », « ouvre de nouveaux horizons », voilà de belles devises pour tenter de définir le caractère atypique de notre département. Il est vrai que la nature lui a procuré de beaux atouts. Le nombre de visiteurs (2 e département français) le prouve chaque année. Certes, l’attrait que procurent l’océan et la bande littorale avec les ports, les îles, les richesses historiques des plus grandes villes sont d’une importance capitale pour l’essor économique du département. La politique départementale en matière de tourisme est unanimement partagée par tous les élus. Mais derrière ces mots et cette belle réussite se cache une autre réalité : l’inégalité en termes d’aménagement du territoire. Un fossé de plus en plus profond se creuse entre la façade maritime et la plupart des zones de l’intérieur. Car miser essentiellement sur ce seul aspect entraîne de facto un fort déséquilibre de répartition des richesses. Puisque « l’argent va à l’argent », on perçoit l’écart grandissant dans un département à deux vitesses. Malgré les aides (favorables en pourcentage aux plus petites communes) apportées par le Conseil général, les collectivités ne sont pas considérées sur le même pied d’égalité. Si certaines peuvent se payer des trottoirs « en or », d’autres n’ont pas même les moyens de s’en offrir le moindre centimètre. La part résiduelle (subventions diverses déduites) ne permet pas à de nombreuses communes de faire ne serait-ce que le strict nécessaire pour une mise en sécurité des voies de circulation, la construction ou la mise aux normes d’infrastructures, sans parler de l’embellissement. De ces faits découle une autre problématique : d’un côté un afflux de population aisée en bordure côtière et jeune en périphérie des zones urbaines, et de l’autre un vieillissement et une désertification de certains territoires et leur corollaire, la diminution, voire la disparition de services publics ou au public. Fermetures de classes, absence d’accueils pour l’enfance ou de médecins, disparitions de commerces, délocalisations d’entreprises, maisons vides… la liste de ces retombées négatives s’allonge de semaine en semaine. A contrario, d’autres secteurs plus proches des agglomérations, accueillent en grand nombre de nouvelles populations, jeunes surtout, mais n’ont pas les moyens d’offrir tous les services nécessaires ni d’assurer la sécurité devant l’augmentation forte du trafic routier sur des routes communales ou départementales inappropriées. Il n’est peut-être pas encore trop tard pour enrayer ce phénomène. Le tourisme c’est très bien, mais le quotidien des Charentais-Maritimes c’est encore mieux. Il ne faudrait pas l’oublier. Pour cela, chaque élu se doit de défendre avec force et conviction son domaine territorial, mais encore faut-il qu’il n’y ait pas de différence de traitement selon que l’on appartienne ou non à la majorité départementale. Tous les élus sont là pour le mieux-être des Charentais-Maritimes. |