[16] Tonus Charente n°78 oct 12 à avr 2013
[16] Tonus Charente n°78 oct 12 à avr 2013
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°78 de oct 12 à avr 2013

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Conseil Général de la Charente

  • Format : (181 x 241) mm

  • Nombre de pages : 48

  • Taille du fichier PDF : 7,0 Mo

  • Dans ce numéro : le défi du très haut débit.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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COUP DE CŒUR ACTION LES ACTIVITÉS DE MÉMOIRE FRUITIèRE DES CHARENTES Les deux week-ends de greffage organisés en 2013 se dérouleront les 16 et 17 février à Guîtres (commune de Chassors) et les 2 et 3 mars à Barbezieux. L’association participe également à de nombreuses manifestations, expositions florales, marchés de pays, bourses d’échanges de plantes, marchés de printemps, d’automne… L’occasion de découvrir une magnifique collection de fruits de variétés régionales anciennes, et même de les déguster ! Pour connaître le calendrier de ces manifestations : http://memoirefruitiere.blogspot.fr et pour tout contact avec Mémoire fruitière des Charentes : Christian Deluche. Tél : 06 03 82 30 37. Adresse mail : christian.deluche@orange.fr 32 TONUS CHARENTE OCTOBRE 2012
COUP DE CŒUR La mémoire des fruits d'autrefois « Bel automne. À moi tes pommes » chantait le poète Philéas Lebesgue. Est-il révolu, le temps où l’on cueillait les fruits à l’arbre, des fruits uniques, n’appartenant qu’à notre haie ? Pas tout à fait, puisque l’association Mémoire fruitière des Charentes s’est donné pour mission de les ressusciter. Cerises « Belle des Brunetières », « Carrades » ou « Guin doux des Charentes » ; poire « Duchesse d’Angoulême » ; pommes « de Châtignac », « Reinette de Ruffec » ou « Grise de Saintonge » … Ils ont de bien jolis noms les fruits anciens, qu’on ne trouve plus guère que dans les jardins d’amateurs passionnés et trop rarement sur les marchés. Pour comprendre d’où ils viennent et comment ils ont traversé les âges, un petit cours de botanique s’impose. Que se passe-t-il lorsqu’une pomme tombe à terre et que l’un de ses pépins germe ? Eh bien, elle donne naissance à un pommier ! Mais ce dernier ressemble fort peu au pommier d’origine : c’est une variété nouvelle. De ses caractéristiques, celles de l’arbre comme celles du fruit, dépendra sa postérité. Admettons que le hasard ait bien fait les choses et qu’on désire le reproduire : une seule solution, le greffer ; c’est-à-dire prélever l’une de ses branches (le « greffon ») pour l’insérer, selon des techniques plus ou moins sophistiquées, dans une autre plante (le « portegreffe ») afin de le cloner. C’est ainsi, de greffe en greffe, que d’innombrables variétés d’arbres fruitiers se sont perpétuées pendant des générations, quelquefois des siècles. Ainsi encore que procède l’association Mémoire fruitière des Charentes (MFDC), qui s’est donné pour mission de « répertorier, sauvegarder et diffuser les anciennes variétés de fruits » de notre région. Deux mille greffes par an Fondée en 1999 par Patrick Parade, l’association, qui compte près de 250 adhérents, organise deux week-ends par an de greffage ouverts à tous. Elle y fournit greffons et porte-greffes au visiteur, le guide dans son choix, greffe pour lui ou lui montre comment faire. Le tout bénévolement, seuls les porte-greffes, en provenance de pépinières, étant vendus à prix coûtant. MFDC s’enorgueillit de greffer ainsi plus de 2 000 arbres par an. « Notre but premier, explique Christian Deluche, le secrétaire de l’association, était de créer un verger conservatoire, comme il en existe dans tous les autres départements. Malheureusement, aucune commune ne s’est suffisamment impliquée dans ce projet jusqu’à présent. Alors nous nous contentons d’un » verger virtuel » constitué des jardins des membres actifs de l’association. Celui-ci compte à ce jour 850 arbres de 400 variétés différentes. » Au-delà de la nostalgie, quel est l’intérêt d’une telle démarche ? Les variétés cultivées aujourd’hui dans d’immenses vergers spécialisés, de manière industrielle, proviennent pour la plupart de pays étrangers. Elles ont été sélectionnées au cours du siècle dernier pour leur productivité élevée et leur adaptation à des milieux variés. Elles doivent aussi présenter une bonne résistance aux transports et aux manipulations et répondre à des critères normatifs de forme, de calibre et de coloris. C’est quasiment l’inverse pour les variétés locales anciennes. Les paysans d’antan possédaient tous des arbres fruitiers, qu’ils laissaient pousser dans les haies ou par rangées dans leurs champs. Ils greffaient les arbres les plus en osmose avec leur milieu, nécessitant peu de soins et offrant des fruits goûteux, pour leur propre consommation ou pour les vendre. Il serait vain de vouloir commercialiser ces variétés à grande échelle. Les chercheurs s’intéressent cependant de près à leurs qualités : elles pourraient apporter, par croisements, leur robustesse aux variétés modernes qui ne peuvent survivre sans insecticides ou engrais chimiques. Et contribuer ainsi à une agriculture durable. D’où l’importance de les identifier et de les préserver. Belles des Brunetières et Duchesses d’Angoulême retrouveront peut-être une nouvelle jeunesse. TONUS CHARENTE 33



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