[16] Tonus Charente n°78 oct 12 à avr 2013
[16] Tonus Charente n°78 oct 12 à avr 2013
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°78 de oct 12 à avr 2013

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Conseil Général de la Charente

  • Format : (181 x 241) mm

  • Nombre de pages : 48

  • Taille du fichier PDF : 7,0 Mo

  • Dans ce numéro : le défi du très haut débit.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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DOSSIER Le CHANTIER DU TRÈS HAUT déBIT, UN déFI POUR LA FRANCE L’accès au très haut débit pour le plus grand nombre constitue aujourd’hui un enjeu de premier plan, tant en termes de croissance économique qu’en termes d’attractivité et de compétitivité des territoires. Mais cet accès est subordonné à la création d’un réseau, qu'il soit en fibre optique jusqu’à l’usager ou de fibre complété par des technologies de desserte alternative telles que l'ADSL et les technologies hertziennes (Wifi, 3G, 4G...). Contrairement au déploiement de l’ADSL qui s’est fait sur une infrastructure existante (les fils de cuivre du réseau des télécommunications), le réseau optique jusqu’à l’abonné reste entièrement à construire, ou presque. C'est à l'industrie privée que reviendra cette tâche. Et qui dit privé, dit rentabilité. Or, si cette rentabilité ne pose guère de problème en région parisienne, il en va autrement dans le Morvan, la Lozère… ou en Charente. Pour éviter le risque d'une nouvelle fracture numérique, celle du très haut débit, l’intervention de la puissance publique sera nécessaire, afin de faciliter l’installation des opérateurs sur les territoires ruraux. Mais à quel prix ? Jérôme navigue sur le Web sur son portable, Marie télécharge des photographies pour son blog sur un ordinateur fixe tandis que leurs enfants regardent la télévision… Tous sont connectés simultanément à la « box » proposée par leur fournisseur d’accès à l’Internet (FAI), via une connexion sans fil Wifi. « 17% des foyers en milieu urbain ont un débit égal ou inférieur à 2 Mbit/s via l’ADSL, une proportion atteignant 27% en milieu rural. » Scène courante dans les familles françaises. Aujourd’hui, l’ensemble de l'Hexagone est largement couvert en haut débit par les technologies ADSL, via le réseau téléphonique de France Télécom. La boucle locale de cuivre représente environ 33 millions de lignes réparties sur 15 000 nœuds de raccordement d'abonnés (NRA). Les prix français du haut débit sont très compétitifs. L'accès triple play – téléphone, Internet et TV regroupés en un seul abonnement – est même le moins cher au monde. Il n’en demeure pas moins une grande disparité territoriale entre des usagers ayant accès à des débits dépassant 10 Mbit/s et d’autres dont le débit est limité à 2 Mbit/s (zones grises) voire, dans les zones blanches résiduelles, sans possibilité de connexion ADSL. Le triple play, exigeant un minimum de 5 Mbit/s, n’est disponible que sur 67% des lignes (50% pour le département de la LES ZONES RURALES ENTRE CRAINTE ET ESPOIR Le déploiement de la fibre optique en France au cours de la prochaine décennie représente à la fois un espoir et une crainte pour les territoires ruraux. Espoir, parce que le très haut débit pourrait profiter au désenclavement de ces territoires, en leur offrant une multitude d’opportunités nouvelles. Crainte au contraire qu’ils ne se retrouvent encore davantage isolés – et durablement – du fait de la difficulté à financer des investissements se chiffrant en milliards d’euros. L’arrivée du très haut débit dans les campagnes y rendrait possible le développement de la téléformation, de l’e-administration, de l’e-commerce ou de la télémédecine… : autant de services qui rendent caduques les distances, ou presque. Il permettrait également le maintien, voire l’installation d’entreprises dans des zones reculées, avec la croissance du travail à distance et de l’utilisation d’applications informatiques portées par le réseau. Mais le risque est à la hauteur de l’espoir. Quel sous-traitant, demain – c’est-à-dire dans dix ou quinze ans – pourra se permettre de perdre un donneur d’ordres, faute de pouvoir accéder à son système informatique ? Qui acceptera de vivre sans pouvoir consulter un médecin ou poster une lettre ? Sans la généralisation du très haut débit, l’actuelle « fracture numérique », déjà préoccupante et plus ou moins résorbée, deviendrait vite un gouffre infranchissable. S’éteindrait à terme toute possibilité de « vivre et travailler au pays ». Et c’est un nouvel exode rural qui s’annoncerait. 12 TONUS CHARENTE OCTOBRE 2012
DOSSIER Charente. Et au 31 décembre 2011, il restait encore 265 000 lignes non éligibles à des services ADSL haut débit, soit 0,9% du parc. Explication : le débit offert par la technologie ADSL est fonction de la longueur de la ligne entre l’abonné et le NRA : plus celleci est importante, moindre est le débit, jusqu’à des distances à partir desquelles le service devient indisponible (cf. schéma p.15). La persistance de ces zones blanches est liée au fait qu’elles ne présentent pas d'intérêt économique pour les opérateurs. Aussi pour compléter la couverture haut débit dans les zones enclavées, les collectivités comme le Département de Charente ont-elles eu recours à des solutions hertziennes (ondes radio) Wimax ou Wifi (cf. Haut débit pour tous, p.16). Mais la fracture numérique du haut débit est à peine en cours de résorption qu’un nouveau défi s’annonce, remplissant les collectivités à la fois d’espoir et de crainte : la généralisation du très haut débit (THD) à travers la fibre optique (FTTH/B1), annoncée par le gouvernement à l’horizon 2022 (cf. l'encadré ci-contre). Le coût total de l’opération est estimé à près de 25 milliards d’euros. Le très haut débit en phase de décollage Pour l’instant, il n’y a en France que 715 000 abonnés au très haut débit, dont seulement 220 000 en fibre optique FTTH *, principalement en zones urbaines. En 2012, on estime le nombre de raccordements possibles à 1,6 million. L'offre fibre optique des câblo-opérateurs – principalement Numéricable – représente 4,3 millions de raccordements supplémentaires possibles. La France, bien située au niveau européen, accuse cependant un retard considérable par rapport à des pays comme le Japon et la Corée (cf. l'encadré p.14). Nul ne se fait d’inquiétude cependant pour les grandes villes. Paris est déjà câblée et les opérateurs privés engagent des investissements dans les métropoles françaises, espérant en tirer de rapides profits. Pour ce qui est des villes moyennes, moins rentables, Orange et SFR se sont engagés l'an passé à raccorder près de 10 millions de foyers **. * FTTH : Fiber to the home ou fiber to the building. Les grands réseaux de transport et de collecte sont largement équipés en fibre optique. Reste à conduire la fibre au niveau desserte, aux portes des appartements ou des entreprises. ** Dans les zones comme le GrandAngoulême et Cognac, l'un des deux opérateurs sera pilote pour le déploiement de la fibre, et l'autre bénéficiera d'un droit d'usage sur le réseau. TONUS CHARENTE 13



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