22 26 expressions politiques Tribune MISE AU POINT Arnaud Montebourg dans le département de la Saône-et-Loire évoque un « plan de rigueur à la grecque ». Henri Emmanuelli dans les Landes « coupe les versements ». Dans le Nord le Président du Conseil Général Bernard de Derosier précise qu’il pourra tenir « jusqu’à la fin de l’année » mais qu’après il « ne garantit plus rien ». Claude Bartelone en fer de lance du PS au Conseil Général de Seine-Saint-Denis fait voter un budget en déséquilibre et brandit la menace de « certains départements (qui) ne seront peut-être plus en situation d’honorer le paiement du RSA ». Ce ne sont là que quelques exemples d’expressions de Présidents de Conseils Généraux de gauche sur la UNE RE - TRAITE EN 2018/2020 ? Le citoyen lambda a été et sera toujours considéré comme « la vache à lait ». Celui que l’on peut pressurer, chaque jour, un peu plus. En 2011, la reforme des retraites envisagée n’échappe pas au constat précédent. De plus, elle va renforcer les inégalités : des privilèges pour un petit nombre la restriction pour une immense majorité. Le « menu peuple », celui qui a commencé à travailler avant 20 ans, va apporter plus de 20 milliards (59%) à l’effort demandé, le fonctionnaire, celui qui est tant vilipendé, celui qui n’est remplacé qu’une fois sur deux au moment de la dite retraite va, lui, contribuer â hauteur de 4,9 milliards (14%). Les plus riches, ces pauvres malheureux, vont aussi être mis à UN DALLAS À LA FRANÇAISE Le « Dallas à la française » réalisé en ce début d’été par le gouvernement de François FILLON réunit tous les ingrédients susceptibles d’intéresser le tout nouveau patron de France Télévisions nommé par le Président de la République. Les premiers épisodes, où s’entremêlent sphères industrielles, financières, et politiques, ne sont pas avares de révélations, revirements, démissions, renvois et autres situations dignes des traditionnelles sagas estivales télédiffusées. Mais hélas, dans ce feuilleton, la réalité dépasse largement la fiction ! Et on en viendrait presque à regretter celui de l’été dernier, où nous nous émouvions des mises en quarantaine de colonies de vacances en proie situation de leur département. C’est maintenant un fait avéré, tous les départements connaissent des difficultés pour maîtriser leur budget et faire face à leurs compétences obligatoires. Que leur exécutif soit de droite ou de gauche, la problématique reste la même ! Alors même que 53 départements de gauche sont venus dire leurs difficultés lors de la dernière séance publique du Conseil Général de Seine-Saint-Denis, que dire de l’attitude de notre opposition qui a cru bon d’agiter le chiffon rouge lors du débat sur les orientations budgétaires ? Alors même que les services du Conseil Général du Cantal, au prix d’efforts de gestion, savent proposer un budget à l’équilibre qui préserve nos priorités, nous permet de contribution ils financeraient à hauteur de 2% (impôt sur les hauts revenus) et 6% (taxes sur les revenus du capital). Cette réforme est annoncée comme devant combler le déficit et pérenniser les retraites par répartition. Mais à l’horizon 2018/2020, il est inéluctable qu’il sera, à nouveau fait appel à « la vache à lait » et sûrement de manière encore plus dure. Pourquoi ? De multiples raisons peuvent être avancées : - Le transfert du F.R.R (Fonds de Réserve pour les Retraites) auC.A.D.E.S (Caisse d’Amortis - sement de la DEtte Sociale). Ce fonds de 35 milliards devait à l’origine permettre l’équilibre financier à l’horizon 2020. - L’État, comme prévu pourra-t-il mettre au « pot » les 15,6 milliards annuels sans creuser le déficit ? à des toux enfantines, prémices d’une grippe A dévastatrice. Entre une frénésie incontrôlée de réformes, qui peuvent partir de bonnes intentions mais sont menées au pas de charge et sans réelle réflexion, et un Gouvernement en proie à des soubresauts internes, cela part dans tous les sens : une réforme des collectivités territoriales qui tombe en lambeaux, des démissions successives au sein de Gouvernement (Alain JOYANDET et Christian BLANC), un ministre du travail, demeuré trésorier de l’UMP, qui se retrouve dans la tourmente de soupçons de conflit d’intérêt dans l’affaire de Mme BETTENCOURT, première fortune de France, alors qu’il appelle ces concitoyens au sens de l’effort et de la responsabilité sur le délicat dossier des retraites… continuer à investir et d’assurer des compétences non obligatoires mais essentielles, comme le sport et la culture, que dire de cette tentative de jeter le discrédit sur une situation qui n’est pas atypique mais bien celle que connaissent tous les départements de France ? De toute évidence, ces propos exagérés qui faisaient fi des difficultés croissantes que rencontrent les départements sont très éloignés des questions d’intérêt général et n’avaient d’autre objet que de jeter le trouble dans l’esprit des cantaliens en s’affranchissant de toute obligation d’objectivité. Le groupe de la Majorité Départementale - Mais la raison qui interpelle le plus : les plus âgés devant travailler plus longtemps les jeunes auront de plus en plus de mal à trouver une activité d’où accroissement du chômage. Les millions de chômeurs que comptera notre société, ne cotiseront pas au financement des retraites et le déficit… Si, sans prétendre atteindre le plein emploi, idée utopique, on luttait contre la désertification de nos campagnes, les délocalisations et surtout si l’on revenait à considérer l’individu, non comme un outil mais comme un être humain, alors oui chacun pourrait compter sur une retraite décente aujourd’hui et demain. Le groupe du Rassemblement Démocratique Cette affaire et les interrogations qu’elles suscitent sur un Etat défaillant qui a orchestré le mélange des genres entre l’intérêt général et des intérêts particuliers affaiblissent gravement notre démocratie. Comment s'étonner, devant ce spectacle affligeant, que la France soit le pays d'Europe où le sentiment d'injustice sociale est le plus prononcé ? Il est urgent de rétablir un Etat impartial, garant de la séparation des pouvoirs et de l’unité nationale. Le défi de demain n’est pas seulement social et économique, il est tout autant démocratique et éthique. Le Groupe Socialiste du Conseil Général : Florence MARTY - Alain CALMETTE - Charly DELAMAIDE - Gérard SALAT |