22 26 expressions politiques Tribune ARRÊTONS LA POLÉMIQUE ET LA DÉMAGOGIE ! L’une des grandes forces du Conseil Général du Cantal, enviée par de nombreux départements, résidait jusqu’alors dans la capacité de ses élus à se rassembler, au-delà des clivages politiques, lorsque l’enjeu le réclamait. Aujourd’hui, force est de constater que le groupe Socialiste a décidé tant sur la forme que sur le fond d’adopter une attitude bien différente, résolument agressive et particulièrement démagogique. Oui, l’exercice budgétaire des départements se complique ! Comment pourrait-il en être autrement quand nos dépenses obligatoires augmentent pendant que nos recettes diminuent ? Le Président Vincent DESCOEUR n’a-t-il pas cessé, lors de chaque réunion de l’assemblée, de nous mettre en garde contre cette évolution A PROPOS DE LA SOLIDARITÉ… Au lendemain de la mise en place de l’acte 2 de la décentralisation et du transfert de compétences et de charges de l’Etat en direction des départements, auxquels vient s’ajouter ponctuellement le contexte actuel de crise économique, le Conseil Général du Cantal se trouve être dans une situation financière difficile. Si l’on ajoute à cela un encours de la dette multipliée par deux en quatre ans et une marge d’épargne brute qui s’effondre, la situation financière devient carrément inquiétante. Cette situation originale est largement évoquée dans l’audit financier du Cabinet Klopfer dont les conclusions ont alimenté les débats de l’Assemblée Départementale sur les orientations budgétaires. LA VÉRITÉ DES CHIFFRES… L’état des finances du Conseil Général a fait l’objet d’une étude du Cabinet Michel KLOPFER, référence incontestée en matière de finances locales. 1) Quelle est la situation ? La conclusion du rapport est éloquente : ‘’Si l’analyse des comptes du Cantal permet d’observer le rapprochement des ratios financiers de leurs seuils d’alerte, 2008 et 2009 risquent d’être les années du basculement. Sans mesure corrective vigoureuse, la situation des finances départementales ne sera plus équilibrée à très court terme. Nous pouvons en effet évaluer à 7 millions d’euros le manque d’épargne brute nécessaire à l’équilibre du budget 2010. A l’horizon 2014, le besoin d’épargne brute s’élèverait à près de 42 millions d’euros ». 2) Comment en est-on arrivé là ? Des investissements à tout va ont plombé qui pénalise nos capacités d’épargne et donc de désendettement. Non, le Département n’est pas au bord du dépôt de bilan contrairement aux affirmations excessives et volontairement alarmistes du Maire d’AURILLAC. Comment peut-on oser critiquer ainsi la politique Départementale lorsque l’on vote la très grande majorité des dossiers et que l’on demande toujours plus au Conseil Général. Alors, arrêtons la polémique, arrêtons ces méthodes et faisons face, ensemble, à cette période difficile pour les départements dans le seul but de servir le Cantal et les Cantaliens. Le travail d’analyse demandé par le Président au Cabinet KLOPFER, dans un souci d’accompagnement à la réflexion et à la décision, a été transmis à l’opposition avec une volonté de transparence d’abord, puis dans l’attente, en retour, d’une contribution constructive et responsable aux choix et aux La suppression programmée de la taxe professionnelle et les incertitudes sur sa compensation financière pour les budgets des collectivités territoriales rajoutent l’inquiétude des élus. La reforme de la fiscalité locale aurait pu s’inscrire dans une véritable ambition d’aménagement du territoire national par l’institution d’une réelle péréquation financière entre départements riches et départements moins favorisés. Faisant preuve d’optimisme dans un contexte général où les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres, le Cantal demande cette solidarité nationale financière entre les départements. Cependant solliciter une telle solidarité durablement la situation financière et alourdi de façon inconsidérée la dette de la collectivité. 5 e département le plus endetté de France, le Département a vu sa capacité de désendettement passer de 3 ans et 8 mois en 2005 à 10 ans et 5 mois aujourd’hui. « Le niveau de ce ratio devient très préoccupant » selon Michel KLOPFER. La majorité départementale nous rétorque que nous avons voté nombre des investissements proposés. Il est exact que nous n’avons jamais pratiqué une démarche d’opposition systématique, pensant qu’une élémentaire prudence de bonne gestion garantissait au moins la capacité à supporter les emprunts contractés. Il n’en est pas moins vrai que nous n’avons cessé d’alerter depuis plusieurs années l’assemblée départementale sur l’impasse financière qui se dessinait. 3) Que faire pour s’en sortir ? Michel KLOPFER préconise 3 mesures : arbitrages à venir et certainement pas d’une attitude qui tranche singulièrement avec ce que nous connaissions. Les charges de plus en plus lourdes qui pèsent aujourd’hui sur les collectivités départementales et le tassement parallèle de leurs recettes interpellent tous les Conseils Généraux de France. Le Cantal n’est pas épargné par cette situation et n’est heureusement pas un cas à part. Encore faut-il avoir l’honnêteté de le reconnaître et ne pas tenter de le prendre en otage en cette période pré-électorale ! Alors, arrêtons la démagogie pour nous retrouver et soyons constructifs dans le seul but de servir notre Département. C’est du moins tout le sens de l’action que conduit solidairement la Majorité Départementale autour de son Président. Gérard LEYMONIE Pour le groupe de la Majorité Départementale implique sans doute d’être plus vertueux dans ses investissements. Que penser notamment, de l’option prise par la majorité départementale d’abonder à hauteur de 10% le budget de l’aménagement de la nationale 122 alors que, l’intégralité du financement des travaux devrait être la charge exclusive de l’Etat. Dans cette période d’incertitude et de recomposition budgétaire, la solidarité à l’intérieur du département devra s’exercer en priorité en direction des territoires les plus fragiles et des petites communes, notamment en recentrant l’éligibilité aux fonds d’aide au commerce et à l’artisanat en fonction de critères de population. Groupe du Rassemblement Démocratique réduire d’un tiers les investissements (regrettable pour les entreprises locales), limiter de façon drastique les dépenses de fonctionnement, augmenter encore les impôts d’au moins 9% en 2010 (regrettable pour les ménages) Les Cantaliens vont donc en 2010, puis les années suivantes, être frappés d’une double peine : plus d’impôts pour moins d’investissement et de services ! Cette situation est la conséquence prévisible mais aujourd’hui avérée des choix politiques de la majorité UMP du Conseil Général. Florence MARTY - Présidente du groupe du Parti Socialiste - Alain CALMETTE Charlie DELAMAIDE- Gérard SALAT |