22 expressions politiques Tribune LA PROXIMIÉ : NOTRE QUALITÉ DE VIE La réforme des collectivités territoriales a fait l’objet d’un très large débat à Clermont-Ferrand lors du congrès de l’Assemblée des Départements de France. Cette réforme fondamentale doit dépasser les clivages car nous devons faire preuve d’une réelle volonté d’agir sans dogmatisme mais avec réalisme. Nous le devons aux Cantaliens qui apprécient notre travail de proximité et de terrain. Nous le devons aux Français qui restent attachés aux valeurs des zones rurales. Les villes et leur centralité, les cités et leur promiscuité, n’apporteront pas toutes les réponses aux maux de notre société. Vous le savez mieux que tout autre, les zones rurales TOUT N’EST PAS QU’UNE QUESTION DE SÉMANTIQUE Le gouvernement veut instaurer la Taxe Carbone qui sera supportée par les citoyens français, en partie, par prélèvement direct à la pompe à essence qui sera une fois de plus la pompe à fric. En effet, la France est un des pays dans lesquels les taxes sur le pétrole et ses dérivés sont les plus importants : TIPP, TVA représentent en moyenne 60% du prix. Ce n’est pas un nouvel impôt, dit-on dans les Hautes Sphères, et à ce stade là, nous ne pouvons plus résister au plaisir de mettre en avant les subtilités linguistiques et sémantiques liées à l’usage propre ou impropre de ces deux mots : L’impôt constitue un prélèvement obligatoire effectué par voie d’autorité par l’Etat sur les ressources des personnes vivant sur son territoire pour être affecté aux services d’utilité générale, En droit français, la taxe est théoriquement la contrepartie monétaire d’un service rendu par une personne publique. La confusion dans les termes viendrait du fait que le IL FAUT SAUVER LE SERVICE PUBLIC POSTAL Le Groupe Socialiste du Conseil Général du Cantal soutient les appels lancés par l’ensemble des organisations syndicales et des partis politiques de gauche contre le changement de statut et l’ouverture du capital de La Poste. Le Conseil des ministres du 27 juillet a entériné un projet de loi qui n’a d’autre objectif que de préparer la privatisation. Cette dernière qui ne dit pas son nom se traduira par une altération du service pour les usagers et des réductions massives d’effectifs. Elle s’inscrit dans la continuité de la politique gouvernementale de démantèlement des services publics. Elle fait craindre également une dégradation des conditions de travail, à l’image de ce qui a pu se passer chez France Telecom après la privatisation. Notre groupe souhaite une Poste performante et moderne, capable de répondre aux besoins de la offrent des solutions qui tôt ou tard seront mieux considérées. La réforme est certes nécessaire et il ne fait aucun doute que les Français l’appellent de leurs voeux, mais elle ne doit pas se faire au prix de services dégradés. Le Ministre de l’Intérieur, de l’Outre mer et des Collectivités Territoriales en a tracé dans son allocution les grandes lignes, et nous pouvons régulièrement nous en entretenir avec notre collègue ministre Alain Marleix, secrétaire d’Etat à l’Intérieur et aux Collectivités Territoriales. Pour autant, nous devons rester vigilants et faire entendre la voix des départements ruraux. Vincent Descoeur est à son tour intervenu lors du congrès, introduisant dans le débat la juste législateur a nommé taxe des prélèvements obligatoires qui sont en réalité des impôts. A qui la faute ? Sûrement, une nouvelle fois à ces pauvres Anglais car notre mot taxe n’est en fait qu’un anglicisme. En effet, « tax » signifie « impôt » de l’autre côté de la Manche. Une chose certaine, sans sûrement posséder de grandes connaissances linguistiques, une très grande majorité de nos concitoyens considère déjà que cette Taxe Carbone est un nouvel impôt. Ont-ils tort ? Donnons un avis éclairé, celui de Monsieur JUPPE : « On nous dit que ce ne sera pas un impôt, on aimerait en avoir la démonstration concrète ». Si la protection de l’environnement est une préoccupation de tout un chacun, la manière d’y contribuer ne peut que nous laisser dubitatifs. Ainsi, les citoyens « lambda » essaient de chercher une explication logique à cette taxe. Comment servira-t-elle l’environnement : elle n’a pas la dimension internationale indispensable, la France n’est responsable que de 1% des émissions mondiales de gaz et de 11% des émissions européennes. Chercher une explication logique à cette taxe et la logique paraît pour le moins paradoxale. A notre avis, qui va être le plus pénalisé ? population sur tout le territoire de façon égalitaire. L’État doit prendre ses responsabilités et non casser ce symbole du service public auquel tiennent les Français. Ces derniers doivent savoir ce qui se prépare. Le changement de statut de La Poste ne servirait à rien si l’objectif n’était pas l’ouverture du capital et la transformation de La Poste en entreprise comme une autre, avec les mêmes exigences de rentabilité. Cette perspective n’est pas acceptable. La Poste assure de nombreuses missions de service public (service public bancaire, distribution du courrier 6 jours sur 7 sur tout le territoire, tarif unique du timbre…) qui ne sont pas compatibles avec un statut privé. Depuis le début de l’année, trois bureaux de postes disparaissent chaque jour en France. Dans le Cantal, plusieurs bureaux de postes ont disparu et la vague de fermeture va continuer en 2010. 284 emplois ont été supprimés à la Poste du Cantal depuis 2002. notion de la péréquation car les inquiétudes, notamment s’agissant de la réforme de la Taxe Professionnelle, sont nombreuses et nous n’avons pas à ce jour les garanties nécessaires pour orienter sereinement nos budgets. Il est un constat terrible pour nos territoires : nos recettes sont liées à la richesse de nos départements alors que nos dépenses le sont à nos spécificités, voire à nos handicaps. Soyons vigilants dans la réforme, ne perdons pas notre pragmatisme, ne perdons pas notre proximité appréciée, car la proximité c’est notre qualité de vie. Gérard LEYMONIE Pour le groupe de la Majorité Départementale Les départements ruraux comme le Cantal pour lesquels : La suppression des services publics de proximité impose des déplacements plus nombreux et plus éloignés. Les grands transports publics sont inexistants, et pour les rares en place dissuasifs, soit en terme de coût (l’avion), soit en terme de temps (train). Les usagers paient déjà l’essence plus cher qu’ailleurs, ils vont devoir encore payer leur isolement. D’autres exemples pourraient facilement être avancés. Si la protection de l’environnement est un principe qui fait l’unanimité, les manières d’y contribuer ne peuvent qu’interpeller. Prenons l’exemple des industries les plus polluantes : elles paient un « permis à polluer », mais il ne leur coûte pas cher, 90% leur sont alloués gratuitement jusqu’en 2013. D’autres questions seraient en droit d’être posées : les énergies non polluantes, les engrais, les pesticides, la pollution de l’air, de l’eau… Ne nous trompons donc pas de cible. Comme l’écrivait Colbert : « L’art de lever l’impôt consiste à plumer les oies sans trop les faire crier ». Méfions nous des oies en colère ! Groupe du Rassemblement Démocratique Après avoir refusé tout débat public, toute consultation des citoyens et en ayant à aucun moment répondu aux arguments montrant l’injustice et l’illégitimité du changement de statut de La Poste, le gouvernement prépare le passage en force à l’Assemblée Nationale courant octobre. Les enjeux sont lourds : l’aménagement du territoire et le lien social dans les zones rurales comme le nôtre. Notre groupe, ainsi que l’ensemble des partis de gauche et des organisations syndicales, réitère sa demande sur l’organisation d’un grand débat national sur l’avenir du service public postal. Le modèle social français a besoin de services publics forts. A ce titre, la modernisation du secteur public ne passe certainement pas par son démantèlement. Florence MARTY - Présidente du groupe du Parti Socialiste - Alain CALMETTE Charlie DELAMAIDE- Gérard SALAT |