[15] Cantal Avenir n°53 fév à mai 2006
[15] Cantal Avenir n°53 fév à mai 2006
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°53 de fév à mai 2006

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Conseil Général du Cantal

  • Format : (210 x 297) mm

  • Nombre de pages : 24

  • Taille du fichier PDF : 1,6 Mo

  • Dans ce numéro : 100 ans de ski... Le Lioran, 1161 mètres.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 22 - 23  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
22 23
22 Expression des groupes politiques Renforcer l’attractivité du Cantal et affirmer le Conseil Général comme une collectivité de proximité L’examen et le vote du budget primitif sont des temps forts du calendrier annuel de la collectivité départementale. A cette occasion, l’assemblée départementale a pu débattre des actions à reconduire ou à engager pour assurer l’exercice des compétences du Conseil Général mais aussi pour contribuer et participer activement au développement du Cantal. Ces objectifs sont l’ouverture de notre département, aussi bien sur le plan routier qu’au travers des technologies de l’information et de la communication, et l’amélioration de l’offre de services, qu’il s’agisse de l’offre de loisirs, d’activités sportives ou culturelles, de l’offre de services au public... plus généralement tout ce qui concourt à renforcer l’attractivité du Cantal dans le but de pouvoir demain accueillir de nouveaux cantaliens. Renforcer l’attractivité du département est une priorité absolue qu’il convient de concilier avec une volonté d’affirmer le Conseil Général comme une collectivité de proximité capable d’apporter des réponses aux besoins exprimés par les cantaliens. Pour ce faire, il est indispensable que la collectivité départementale conserve les moyens d’intervenir efficacement et d’accompagner les porteurs de projets, publics ou privés. La hausse des dépenses de fonctionnement a, par exemple, pu être limitée à 3,4%, un chiffre qui doit être mis en perspective des hausses auxquelles le Conseil Général a du faire face, en particulier celles du carburant et des combustibles. S’agissant des dépenses incontournables qui s’imposent au Conseil Général du fait de l’exercice de nouvelles compétences, celles-ci ne sont que partiellement compensées. Il incombe ainsi au Conseil Général de supporter une charge financière supplémentaire d’environ 7,8 millions d’euros (montée en charge de l’APA et nouvelle compétence en matière de compensation du handicap). La hausse de ces charges transférées - que le Conseil Général ne maîtrise pas - suscite de la part de tous les Départements de vives inquiétudes qui ont été exprimées à plusieurs reprises. Face à ce constat, seule une hausse modérée des taux départementaux peut permettre au Conseil Général de conserver ses capacités d’investissement et de maintenir ses équilibres financiers. Cette situation n’est pas inédite, elle est celle de tous les départements qui, confrontés aux mêmes difficultés, vont être amenés à prendre des décisions similaires en matière de fiscalité (une majorité d’entre eux l’ayant même anticipé dès 2005). Cette hausse des taux est également à replacer dans la perspective de l’évolution de la fiscalité départementale qui, sur les dix dernières années, aura augmenté de 11,5%. En ce qui concerne le budget d’investissement, celui-ci permettra au Conseil Général d’honorer ses engagements et de mener à bien les actions que la majorité départementale a décidé de conduire ou de poursuivre parce qu’elles concourent à renforcer l’attractivité du Cantal. Ce budget primitif 2006 est un budget d’action qui va permettre au Conseil Général de conserver ses moyens d’agir pour l’aménagement du territoire cantalien et d’accompagner les porteurs de projets dont le Cantal a tant besoin. Le Cantal n’a d’autre alternative que de se mettre en situation d’accueillir de nouvelles activités et de nouveaux habitants. Ce budget est une nouvelle étape vers ces objectifs communs qui mobilisent toutes nos énergies. Le Groupe de la MAJORITÉ DEPARTEMENTALE
L’Etat décide, le cantalien paye L’examen de notre Budget primitif s’effectue dans un contexte national et européen particulièrement inquiétant. A plusieurs reprises, dans l’examen des rapports, nous avons constaté amèrement, l’extinction des Fonds Structurels Européens, notamment du FEDER et du FEOGA, qui pénalisent nos actions dans les domaines du développement local et de l’aménagement rural (Gîtes Ruraux, opérations Cœur de Village, travaux connexes liés aux opérations d’aménagement foncier). Au plan national, sans être exhaustif, on peut signaler ce que l’on appelle le bouclier fiscal : mesure hypocrite, coûteuse et injuste. Hypocrite car elle vise surtout à alléger l’Impôt Solidarité sur la Fortune de 9 000 contribuables. Coûteuse car ce bouclier se chiffre à 500 millions d’euros, soit la somme équivalente à la hausse de la Prime Pour l’Emploi. Injuste car on fait autant pour 9 000 contribuables que pour 8 millions de défavorisés. 500 millions pour la Prime Pour l’Emploi, 3,5 milliards pour les ménages aisés, 3,5 milliards pour les entreprises. De plus, la réforme du barème de l’Impôt sur le Revenu provoque une baisse tendancielle de l’impôt sur le revenu par rapport à l’ensemble de la fiscalité, privant ainsi l’Etat de moyens indispensables dans l’exercice de ses fonctions régaliennes et les services publics en sont les premières victimes, aggravant ainsi la fracture territoriale. La réforme de la TP organise l’asphyxie programmée des collectivités. C’est une atteinte à l’autonomie financière des collectivités territoriales. Dans de nombreux cas, le plafonnement ne donnera plus lieu à une compensation de l’Etat. Il n’y aura pas d’autre choix que l’augmentation des autres impôts locaux : taxe d’habitation, taxe sur le foncier bâti. Les plus menacées sont les structures intercommunales dont le pouvoir fiscal sera largement amputé. Dans le cadre de l’Acte 2 de la décentralisation, on assiste à un dévoiement préoccupant car la décentralisation est utilisée par l’Etat pour alléger ses déficits, en les reportant sur les autres acteurs publics pour leur faire supporter les conséquences financières de ses choix. Pour le RMI-RMA, la compensation 2004 promise par Jean-Pierre RAFFARIN n’est toujours pas effective. Il faudra attendre la loi de finances rectificative de décembre 2005, mais aucun engagement du Gouvernement pour les sommes dues au titre de 2005. Pour le transfert des T.O.S et des personnels de la D.D.E décidé de façon unilatérale, « les écarts subsistent malgré quelques ajustements réalisés, entre l’appréciation des Départements et celle de l’administration sur les personnels à transférer ». L’instauration du régime indemnitaire par le Conseil Général constitue une charge nette non compensée. Incertitude sur le droit d’option quant au délai qui risque de séparer la date d’exercice de ce droit par les agents et celle où les financements correspondants seront transférés. Pour la Maison du Handicap et la Prestation de Compensation du Handicap, on est toujours dans l’attente de la parution des décrets d’application. Coût prévu pour 2010 : 2 milliards d’euros dont les 3⁄4 à la charge des Départements. La PCH pourrait être plus coûteuse pour les Conseils Généraux que tous les nouveaux transferts de compétence réunis, hors RMI. Pour le SDIS, la contribution prévisionnelle est en hausse de 26%. On peut se demander si l’Acte 2 de la décentralisation ne va pas conduire à un système de protection sociale à trois étages : le 1er, géré par les départements, concernerait les désaffiliés, ceux qui sont en dehors du monde du travail, le 2ème, relevant de l’Etat, s’appliquerait à la population insérée qui a un emploi et qui cotise, le 3ème niveau concernerait les personnes qui ont les moyens de compléter leur couverture sociale en se tournant vers le privé. Dans un tel contexte, quelles sont les marges de manœuvre du Conseil Général ? Pour l’instant, la plus productive provient du Conseil Régional avec une participation nettement renforcée au titre des opérations de voirie départementale, à hauteur de 3 450 000 euros, niveau encore jamais atteint, et au titre du Pacte Cantal pour 1000 000 euros. Mais, comme l’écart se creuse, du fait du désengagement de l’Etat, entre les charges liées aux nouvelles compétences transférées et les compensations insuffisantes, il ne reste plus que le levier constitué par l’augmentation des impôts. L’hypothèse retenue pour l’estimation du produit fiscal, est une hausse de 2,2% des bases. Et vous y ajoutez la proposition d’augmenter les taux de 5,8%. Lors des orientations budgétaires, vous évoquiez une augmentation des taux au niveau de l’inflation et une éventuelle augmentation pour absorber les conséquences des charges nouvelles liées à l’Acte 2 de la décentralisation. J’avais utilisé la métaphore de « la fusée à deux étages ». On imaginait la hauteur du 1er étage à 1,8%, mais on constate que la hauteur du 2ème étage est beaucoup plus élevée : 4%. L’actualisation des bases va peser sur le contribuable à hauteur de 1,8% et si on y ajoute l’augmentation des taux que vous proposez 5,8%, en réalité, sur la feuille d’impôt, c’est une hausse à 7%. Voilà le résultat des choix désastreux du Gouvernement que vous soutenez et qu’il va faire payer aux cantaliens. Déjà, c’est dans le Cantal que la pression fiscale est la plus élevée des quatre départements de l’Auvergne. Le pouvoir d’achat des cantaliens a déjà suffisamment souffert des augmentations du prix des carburants et des combustibles. Le Budget 2006 donne le sentiment d’une fuite en avant déjà très présente lors des orientations budgétaires. La décentralisation, telle qu’elle est conçue par le Gouvernement en place, accélère l’accroissement des charges transférées dans des proportions insupportables. Vous allez vous épuiser à colmater les brèches et les contribuables cantaliens aussi. Le Groupe de l’OPPOSITION 23



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :