terroir Potigny, la « petite Varsovie » Terre minière dès 1907, le village de Potigny accueillit, entre 1924 et 1931, près de 3 000 Polonais, venus travailler dans la mine de Soumont. C’est à cette importante communauté venue de Pologne que Potigny doit son nom de « petite Varsovie ». Près d’un siècle après leur arrivée et 24 ans après la fermeture de la mine, la culture et les traditions polonaises perdurent dans la commune. Le jumelage de Potigny avec la ville polonaise de Jutrosin, les messes encore célébrées à la chapelle polonaise, la fabrication de la placeck, la soirée « Kubiak », prouvent aujourd’hui que l’histoire de Potigny reste intimement liée à celle de la Pologne. Photos : Greg Wait Un peu d’histoire… Petit bourg endormi, le village de Potigny doit faire face à partir de 1907 au rapide essor de la Société des mines de Soumont qui alimente en minerai les hautsfourneaux de la SMN, aux portes de Caen. Peu à peu, le village scelle son destin à celui de la mine, pourvoyeuse de richesses et d’emplois, et assiste aux profonds bouleversements que ce développement entraîne. Les cités et leurs centaines de logements annexent le territoire de la commune et la population se transforme, au rythme du recrutement minier. De ces quelques années de recrutement minier intensif, Potigny va conserver des transformations pérennes sur sa démographie et sa sociologie. Faute d’ouvriers français, considérant ce travail indigne et trop difficile, la mine fait appel aux ouvriers de l’Europe de l’Est. En 8 ans, de 1924 à 1931, Soumont fait venir 2 805 Polonais. Ceux-ci composent alors la très grande majorité de l’effectif étranger accueilli par la mine pendant cette période. Un grand nombre de Polonais va faire souche à Potigny, surnommée la « petite Varsovie », et le métissage qui intervient à partir de la deuxième génération (le premier mariage mixte est célébré en 1931) enclenche véritablement le processus de leur intégration. Toutefois, l’entretien des pratiques culturelles et religieuses permet à cette communauté de conserver durablement son identité. Une série de commerces (épiceries et boucheries) vont être créés ainsi que des structures diverses (école, chapelle, orchestre), pour répondre aux besoins des Polonais. Aujourd’hui encore, près de 100 ans après l’arrivée des premiers Polonais dans la ville, la communauté et la culture polonaises restent inhérentes à Potigny. Source : Potigny au siècle des mineurs – Benjamin Perez – Éditions Cahiers du Temps. 40 www.calvados.fr |