[14] Le Calvados n°111 mar/avr/mai 2013
[14] Le Calvados n°111 mar/avr/mai 2013
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°111 de mar/avr/mai 2013

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Conseil Général du Calvados

  • Format : (230 x 300) mm

  • Nombre de pages : 48

  • Taille du fichier PDF : 8,2 Mo

  • Dans ce numéro : agriculture, un nouveau plan d'actions pour le Conseil Général.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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Le Calvados … moi j’aime Scholastique Mukasonga : du Rwanda au Calvados D’origine tutsie du Rwanda, Scholastique Mukasonga vit à Saint- Aubin-sur-Mer et travaille à Caen comme assistante sociale. Entrée dans le monde littéraire en 2006 avec son récit autobiographique Inyenzi ou les Cafards, elle a reçu en novembre dernier le prix Renaudot pour son premier roman Notre-Dame du Nil. Née au Rwanda en 1956, Scholastique Mukasonga connaît dès l’enfance la violence et les humiliations des conflits politiques et ethniques qui agitent son pays. Exilée de ce dernier en 1973, elle s’établit en France en 1992 puis s’installe dans le Calvados, d’où est originaire la famille de son mari. « Si je n’ai pas choisi la Normandie, j’ai tout de suite apprécié ses paysages qui me rappelaient par bien des côtés ceux de mon pays natal : les collines vertes du pays d’Auge ou du Bocage, les vaches, la pluie… Assistante sociale, longtemps basée à Villers-Bocage, j’ai parcouru toutes ces campagnes et l’accueil L’accueil que j’ai reçu des Normands m’a beaucoup touchée.” que j’y ai reçu des Normands m’a beaucoup touchée : la gentillesse s’y exprime avec réserve et discrétion, des qualités de comportement qui sont aussi celles cultivées par les Rwandais. » © C. Hélie Gallimard 36 www.calvados.fr
j’aime le Calvados Les lieux qu’elle aime… Les cimetières du Débarquement « Ils ont été pour moi des lieux de recueillement et d’inspiration. J’y ai trouvé refuge quand j’ai appris le massacre de 37 membres de ma famille. C’est dans un cimetière canadien que j’ai écrit bien des pages de mon premier livre. » Le pays d’Auge « Ce qui me touche, c’est l’habitat dispersé du pays d’Auge et du Bocage qui ressemble à celui du Rwanda, ce pays sans village, où chaque famille vit sur les pentes des hautes collines, chaque famille dans son enclos. » © Greg Wait La littérature au service de la mémoire En 1994, année du génocide des Tutsis, qui fait un million de morts en cent jours, Scholastique Mukasonga apprend que 37 membres de sa famille ont été massacrés, dont sa mère Stefania… Douze ans plus tard, Inyenzi ou les Cafards, récit autobiographique, est publié par Gallimard et marque l’entrée de Scholastique Mukasonga dans la littérature qui, pour elle, s’apparente au territoire de la mémoire. « C’est le génocide des Tutsis au Rwanda qui a fait de moi une écrivaine. Il s’agissait pour moi d’un devoir impérieux de redonner une personnalité humaine, un nom, à tous ceux dont les corps gisaient, anonymes, dans les charniers et que, durant leur vie, on avait traité de “cafards”. » Témoin de la souffrance et des chaos de son pays, certes, mais écrivaine à part entière : la nécessité de témoigner, de parler de l’histoire de son peuple, a révélé à Scholastique Mukasonga son propre talent et son amour pour l’écriture. En 2008, elle publie, toujours chez Gallimard, un second ouvrage, La Femme aux pieds nus, un hommage rendu à sa mère et à toutes les mères Courage. Le livre reçoit alors le prix Seligmann contre le racisme. En 2010, L’Iguifou, troisième ouvrage dans lequel une véritable poésie s’affirme, reçoit le prix Renaissance de la nouvelle et le prix de l’Académie des sciences d’outre-mer. Aujourd’hui, celle qui se dit autant normande que rwandaise trouve son inspiration dans sa région d’adoption et notamment à Saint-Aubin-sur-Mer où elle réside avec son mari. Après ses trois premiers livres autobiographiques, Scholastique Mukasonga a choisi d’explorer un nouveau genre littéraire. Pour son dernier ouvrage et premier roman, Notre-Dame du Nil, paru en mars 2012 aux éditions Gallimard, l’écrivaine a reçu en novembre dernier le prix Renaudot, et est devenue ainsi le cinquième auteur africain lauréat de ce prix convoité : « Une reconnaissance en tant qu’écrivaine mais surtout un hommage au million de victimes du génocide. » © Greg Wait « Notre-Dame du Nil » Pour son dernier ouvrage et premier roman, paru en mars 2012 aux éditions Gallimard, Scholastique Mukasonga nous plonge dans un lycée de jeunes filles qui s’appelle Notre-Dame du Nil, perché sur la crête Congo-Nil près des sources du grand fleuve égyptien. Elles y ont été envoyées pour former l’élite féminine du pays et les éloigner des dangers du monde extérieur. C’est un prélude au génocide rwandais qui se déroule dans le huis clos du lycée, durant l’interminable saison des pluies. Amitiés, désirs, haines, luttes politiques, incitations aux meurtres raciaux, persécutions… Le lycée devient un microcosme existentiel fascinant de vérité du Rwanda des années 1970. Bio express .Naît en 1956 au Rwanda dans la communauté tutsie .1960 : Sa famille est déplacée dans une région insalubre du Rwanda, Nyamata au Bugesera .1973 : Elle est chassée de l’école d’assistante sociale de Butare et doit s’exiler au Burundi .1992 : Installation en France .1994 : Année du génocide des Tutsis, elle apprend que 37 membres de sa famille ont été massacrés, dont sa mère Stefania .2006 : Inyenzi ou les Cafards, récit autobiographique, est publié aux éditions Gallimard .2008 : Elle publie, toujours chez Gallimard, un deuxième ouvrage, La Femme aux pieds nus, hommage rendu à sa mère et à toutes les mères Courage .2010 : Sortie de son troisième livre, L’Iguifou .2012 : Pour son quatrième ouvrage et premier roman, Notre-Dame du Nil, paru en mars 2012 aux éditions Gallimard, Scholastique Mukasonga reçoit le prix Renaudot www.calvados.fr 37



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