patrimoine Autour de Noël, un patrimoine riche et varié La fête de Noël est accompagnée, dans le Calvados comme ailleurs, d’un mélange de traditions religieuses séculaires et d’habitudes plus ou moins récemment acquises, formant un patrimoine commun, sans lequel Noël ne serait plus tout à fait Noël. Le Conseil Général participe à sa conservation. Eglise de Coquainvilliers Eglise de Blangy-le-Château Eglise Notre-Dame-de-la Gloriette - Caen O n le sait, Noël célèbre, pour les chrétiens, la Nativité, c’est-à-dire le jour de la naissance de Jésus. L’une des différences entre les deux principales branches du christianisme présentes dans le Calvados, le catholicisme et le protestantisme, réside dans le fait que la seconde conçoit le décor du lieu de culte de façon plus sobre, moins opulente que la première. Dans le catholicisme, les tableaux, les statues et le mobilier ont un rôle à part entière : à la fois embellir le lieu de culte et instruire les fidèles. Parmi les divers objets mobiliers de l’église, le retable possède une place à part. Apparu d’abord comme un simple meuble en bois permettant de ranger les objets nécessaires aux célébrations, le retable est devenu à la fin du Moyen-Âge un véritable objet de décor. Puis il a tendu à prendre toute la place autour de l’autel. Les tableaux aussi sont un support privilégié pour orner l’église et illustrer les grands thèmes religieux, dont bien sûr, la Nativité. Pour Dominique Pain, Directeur du Patrimoine au Conseil Général, il y a, dans le Calvados, deux catégories de représentations de la Nativité : « les premières possèdent un aspect pédagogique insistant sur la nature divine de l’événement : le clergé voulait montrer Joseph et Marie, priant, en adoration devant leur enfant, dans une positon hiératique, c’est-à-dire majestueuse et épurée... On est alors assez loin d’une scène qui suivrait un accouchement ! » Trois exemples de cette tradition peuvent être admirés : à Notre-Dame de la Gloriette de Caen, à l’église de Démouville ainsi qu’à Notre-Dame de Blangy-le-Château, dans le Pays d’Auge. Ces retables sont en ronde-bosse, c’est-à-dire que les sculptures qui le composent ne sont pas attachées à un fond mais posées sur un socle. L’autre façon de traiter de la Nativité est « plus poétique », reprend Dominique Pain, « plus pittoresque et familière. Dans les tableaux de cette tradition, on retrouve des détails de vie quotidienne ainsi que les éléments de mise en scène installés au fil du temps par la tradition : le bœuf, l’âne, les anges, les bergers, les mages... ». C’est dans cette lignée que sont apparues les crèches dont on attribue l’invention à saint François d’Assise (début du XIII e siècle), composées des personnages présents à la naissance de l’enfant Jésus. Au début du XX e siècle, presque toutes les paroisses calvadosiennes avaient acquis des santons, qu’elles exposaient à l’intérieur de l’église au moment des célébrations de Noël, le santon de Jésus étant déposé dans sa crèche pendant la messe de minuit. Nul doute qu’en poussant la porte de l’église de votre commune ou de votre quartier, vous pourrez voir l’une de ces crèches que chaque paroisse installe aujourd’hui encore pour les fêtes. 34 www.calvados.fr |