Ils font découvrir le 13 autrement Nicolas mAnoussos kayak dans les calanques « T out le monde peut faire du kayak à partir du moment où on sait nager. C’est un moyen exceptionnel de découvrir la richesse de notre patrimoine. » Nicolas Manoussos est un passionné. C’est à 11 ans qu’il trouve son équilibre sur l’eau pour ne plus lâcher la rame. « J’ai d’abord été sportif de haut niveau en participant à plusieurs championnats et coupes du monde. C’était plutôt en rivière, mais, à Marseille, on avait la chance de pouvoir s’entraîner toute l’année. » Il prend sa retraite sportive jeune pour faire découvrir les calanques ou la Côte Bleue aux passionnés de kayak comme aux néophytes. « La pratique de ce sport est multiple. À la portée de tous, il vous permet en quelques coups de rame de vous retrouver au beau milieu des calanques ou d’admirer Marseille depuis la mer. » Pour les plus férus, des clubs proposent des sorties toute l’année, encadrées par des moniteurs. Aujourd’hui conseiller technique départemental au sein de la Fédération de kayak, Nicolas participe au développement et à la structuration de cette pratique mais, « je ne reste jamais éloigné des vagues, et bien souvent, mon rôle d’éducateur sportif me permet de donner un coup de main aux associations. » Et pas besoin d’aller bien loin. Son bureau s’ouvre sur la mer… O. G. Rens. 06 15 09 16 82 Samia Chabani Balades au Nord C Photo : J. P.Herbecq omme nul n’est prophète en son pays, il fallait une Parisienne pour bien révéler la mémoire populaire des quartiers Nord de Marseille. Samia Chabani avait commencé par monter un projet d’animation sur la mémoire ouvrière de l’Ile Seguin, le fief aujourd’hui démantelé de Renault. La voici à Marseille, directrice de l’association Ancrages et habitante de Saint-André. « Si on considère les immigrations successives qui ont vécu dans les quartiers Nord, l’histoire en est fantastique, sur un terroir au passé lui-même d’une grande richesse ». Samia Chabani organise des visites collectives des quartiers, elles allient lieux emblématiques et rencontres avec les habitants, enfin admis à partager leur histoire. « Il s’agit de ne tomber ni dans la victimisation mémorielle, ni dans le communautarisme ». Elle connaît les mots provençaux de la toponymie locale et les mots de l’immigration pour dire joie et souffrance de temps pas si éloignés. « Le rejet a affecté toutes les immigrations, les évènements traumatiques ont touché chaque population, et il est intéressant d’établir une analogie entre la mobilité des gens et des marchandises qui passaient par ce grand port ». À l’heure où ces quartiers évoluent d’un vécu industriel à un statut résidentiel, mémoire et conservation des lieux deviennent un enjeu sociétal. Samia Chabani veut voir « les habitants comme des acteurs de ce patrimoine ». Ils sont ainsi sollicités, comme ces anciens militants de la Cimade, qui peuvent raconter le centre de rétention d’Arenc et l’angoisse de ceux qui y espéraient, là, entrer en France. M. N. Ancrages - 09 50 74 04 67 Photo : J. P.Herbecq ACCENTS n°217 Racines 41