Racines ÉCHAPPée belle Les balades de Paul Teisseire Photos : J.P. Herbecq Vers les hauts de Marseilleveyre, mais.. À pas de géant Plutôt sportive cette sortie. Emotions et joies garanties. Un concentré de vie depuis la mer jusqu’aux sommets des Calanques. Pages réalisées en partenariat avec Bouches-du-Rhône Tourisme Point de départ pédestre ! On est au bout du bout de la ville et déjà dans l’infini des Calanques. Marseille n’en finit plus de crier ses joies et ses contrastes, mais on ne l’entend plus. Au détour d’un virage surélevé apparaît la calanque : Callelongue. La dernière accessible par la route et desservie par un bus : la célébrissime et pratique ligne 20. Callelongue, c’est un couloir d’eau qui s’incruste sous les cabanons. Sens contraire, c’est un bras de mer à peine musclé que les pêcheurs de la nuit des temps ont identifié comme l’abri, le petit port le plus sûr pour s’en aller traquer le poisson vers ces côtes dentelées. On y trouve la Méditerranée qui s’installe à terre, comme chez elle. Et pour mieux la voir en grimpant là-haut, on lui tourne le dos ; traversant, comme ça, insensible aux courants d’eau et d’air, de petites, inégales et brinquebalantes demeures, curieuses descendantes de la vieille tradition des cabanons. C’est là le début de cette randonnée aux allures de petite grimpe. Face à la montagne Surprenant, dès les premiers pas : la montagne. Oui, la montagne ! Là où l’on va. Il faut la séduire, l’approcher, la gravir. On délaisse les cabanons. La voie serpente. Une dernière demeure. L’itinéraire s’empale dans le sauvage. On ignore les traces vertes, sur la droite, et, suivant un temps le GR, voilà qu’on paraît se perdre. Car soudain, presqu’inhospitalier, un goulet vient rappeler que les sommets, les parois de pierre blanche, les crêtes vigoureuses, ne sont pas qu’une vision. Alors on s’avance, à tâtons, puis rassuré. C’est du sérieux, ça grimpe dru dans un resserrement rocheux. Pourtant ça marche. Mais, très vite, voilà comme un mur ! Pas de panique. L’itinéraire est bien tracé. On décode vite l’endroit où se nichent les prises. Effrayante mais finalement rassurante quand on sait l’apprivoiser, c’est la première marche de “L’Escalier des Géants”. 32 ACCENTS n°216 :: Racines |