[13] Accents n°215 fév/mar 2013
[13] Accents n°215 fév/mar 2013
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°215 de fév/mar 2013

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général des Bouches-du-Rhône

  • Format : (210 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 7,4 Mo

  • Dans ce numéro : lecture pour tous, une nouvelle ère.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 10 - 11  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
10 11
Photos : C. Rombi Les Espaces Lecture des oasis de culture Les Espaces Lecture de l’association Acelem ont 20 ans. Dans ces sept lieux, répartis au cœur même des quartiers défavorisés de Marseille, des animateurs amènent les nonlecteurs de tous âges vers le livre et l’écriture. “ 20 ans Le 22 mars, l’Acelem fête son anniversaire par un colloque en partenariat avec l’Alcazar, un film, une résidence d’artistes, une exposition de portraits qui symbolisent 20 ans d’animation autour du livre. P lus beau que le CDI du collège !” À la réflexion de cette jeune usagère de l’espace d’Air Bel après que le Conseil général l’ait entièrement rénové, on imagine les Espaces Lecture de l’association ACELEM comme de jolies bibliothèques. Mais des bibliothèques d’un genre un peu spécial. “Nous sommes des lieux de ressource autour du livre, explique le directeur Ousmane Diémé, mais notre objectif n’est pas la quantité ou l’exhaustivité des ouvrages car l’accès à la lecture doit d’abord devenir une démarche”. Et c’est là toute la spécificité d’un Espace lecture : avec ses animations et ses ateliers d’écriture, de lecture, d’expression artistique… on met le livre à la portée de tous. Surtout les personnes qui lisent peu ou pas. L’Acelem, pour “Association culturelle d’Espaces Lecture et d’écriture en Méditerranée”, gère en effet sept lieux implantés dans les cités marseillaises de la Savine, la Solidarité, la Viste, le Plan d’Aou, Air Bel, la Valbarelle et sur l’avenue Édouard Vaillant dans le 3 e arrondissement. Consultation de la presse et de magazines, prêts de livres, ateliers multimédia, animations autour du livre et de l’écriture, les Espaces Lecture connaissent une fréquentation de près de 41 000 passages par an. S’approprier la langue et l’écriture “L’étape suivante, c’est la bibliothèque, raconte Christine Bernard, la coordinatrice des Espaces. Une fois que ces publics se sont appropriés les écrits, qu’ils ont travaillé sur des textes en lien avec leur culture, leur environnement, leurs émotions, les autres structures de lecture publique leur sont accessibles. Il devient plus naturel de s’y rendre et d’ouvrir un livre.” L’association est subventionnée par le Conseil général, la ville de Marseille, le Conseil régional et l’État. Les fonds d’ouvrages sont mis à disposition des Espaces Lecture par les bibliothèques municipales et par la Bibliothèque départementale. “Le vrai partenaire, c’est celui qui donne les moyens d’agir précise Ousmane Diémé, en ce sens, la Bibliothèque départementale est un acteur incontournable de la lutte contre l’illéttrisme et l’échec scolaire.” Acelem : Tél. 04 91 64 44 84 acelem@wanadoo.fr Ouverture des Espaces Lecture : Mardi, jeudi, vendredi de 14h à 18h30 Mercredi et samedi de 10h à 12h et de 14h à 18h30 Sow, animateur d’Espace Lecture à Air Bel Les Espaces Lecture comptent aujourd’hui 22 salariés dont un important vivier d’animateurs comme Sow. “Contes, lectures partagées, l’écriture plaisir, rédaction de saynètes, jeux d’improvisation,… Nos techniques pour démystifier le livre, faire aimer la lecture sont diverses raconte l’animateur d’Air Bel. Nous fabriquons nos propres ouvrages avec les enfants ou leurs aînés”. Ces superbes objets caligraphiés, peints, scrapbookés, en prose ou en alexandrins, … témoignent d’une fertile activité en 20 ans d’expériences autour du livre. 10 ACCENTS n°215 :: Action publique
Petites histoires de livres Billy the kit L’information a finalement été démentie. Mais sa diffusion planétaire en dit long sur l’optimisme que partage notre monde occidental quant à l’avenir du livre. Fin 2011, The Economist, The Wall Street journal, Time Magazine et tout le gratin de la presse anglo-saxonne annonçaient qu’Ikea renonçait à produire sa fameuse bibliothèque Billy - plus de 40 millions d’exemplaires vendus - la faute au livre numérique et à sa conquête goulue des meilleures parts du marché éditorial. Chose incroyable, personne n’avait pris la peine de vérifier l’info. Elle semblait couler de source. Il est vrai que cette année-là les ventes d’e-books avaient dépassé les ventes de livres reliés grand format sur le site Amazon. “ La langue dans son Poche O n ne peut pas vivre sans un livre dans sa poche”. C’est nanti de ce bel argument de vente que les premiers Livres de poche ont été commercialisés il y a 60 ans. Le 9 février 1953, la Librairie générale française, devenue filiale d’Hachette, lança sur le marché français les premières éditions de littérature générale en petits volumes. Parmi les 7 premiers Livres de poche publiés ce jour-là : “Koenigsmark” de Pierre Benoît, le numéro 1 d’un catalogue qui compte aujourd’hui plus de 20 000 titres. L’idée revenait à Henri Filipacchi, père de Daniel Filipacchi, le plus grand éditeur de presse magazine au monde. Si l’idée du petit format n’était pas nouvelle - la collection “Le Masque”, par exemple, existait depuis 1925 - elle était appliquée pour la première fois à la grande littérature “classique”. Adossé au tentaculaire réseau de distribution d’Hachette (25 000 points de vente dans tout le pays), le Livre de Poche a vite fait école ; plus d’un milliard d’exemplaires ont été diffusés depuis l’origine. Suprême ironie de l’histoire, à l’heure où l’on s’inquiète de l’arrivée du livre numérique, son apparition fut vécue par certains comme une abominable régression. Julien Gracq refusa d’être publié sous cette forme tandis que le philosophe Hubert Damisch fustigea une entreprise “mystificatrice”, dans la mesure où elle entendait “placer entre toutes les mains” ce qui relevait selon lui “de privilèges éducatifs et culturels”. Le Bleuet va l’avaler J ournal d’un libraire de campagne. Janvier 2015 : “Je suis devenu le premier libraire de France et je concurrence Amazon sur la vente en ligne”. Point ici d’abus de vin de messe mais construction tranquille d’une sorte d’empire dont la capitale, Banon, dans les Alpes de Haute-Provence, ne compterait que 1 100 habitants. 1 100 habitants mais 500 clients par jour pour la librairie Le Bleuet, propriété de Joël Gattefossé, menuisier converti depuis 1990 à l’art de constituer des stocks invraisemblables de références livresques et de collections rares. C’est dans l’ancien bazar du village que la librairie a été fondée avant de grandir et de croître encore et encore. La qualité de l’accueil et des conseils, le bouche-à-oreille et le profil sociologique de la région, entre Luberon et Pays aixois, ont été des atouts décisifs. Le Bleuet est passé de 52 à… 860 m 2 . Il emploie aujourd’hui 17 salariés et étale, sur quatre étages, 5 000 mètres de rayonnage permettant de stocker 190 000 livres. Prochaine étape donc : devenir leader national grâce à un nouvel entrepôt de 1 700 m 2 à l’entrée du village. Avec un catalogue de 350 000 titres, 1,2 million de livres stockés et un site de vente en ligne en vitesse de croisière, tout deviendra possible. Et si Amazon, finalement, appartenait au passé ? ACCENTS n°215 :: Action publique 11



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :