Au quotidien Éducation Des collégiens s'immergent chez STMicroélectronics En novembre, des élèves de 3 e ont vécu une expérience originale dans l’usine STMicroÉlectronics à Rousset pour mieux cerner en quoi leurs cours servent directement à leur future insertion professionnelle. DR Pour participer au stage « ST3 e », ils ont dû préparer un CV et une lettre de motivation afin de permettre à STMicroélectronics de sélectionner les quinze candidats jugés les plus intéressés, sans considération de niveau scolaire. Puis, du 19 au 23 novembre, ces élèves de 3 e du collège de Rousset se sont plongés dans le quotidien du fabricant de circuits microélectroniques. Un binôme - un enseignant et un cadre de ST - a préparé leur séjour avec un objectif : « percevoir et comprendre comment le contenu de leurs cours trouve son prolongement dans une activité industrielle » selon le principal Guy Versavel. Au programme : visite de l’unité de production, du laboratoire d’analyses, de la station de traitement des effluents, formation de secourisme et assemblage d’une carte électronique ! « Nous avons cherché à surprendre » souligne Philippe Marc, directeur des ressources humaines de STMicroélectronics. Le dernier jour, les élèves devaient effectuer une présentation thématique face à un auditoire où le recteur de l’académie d’Aix-Marseille, Bernard Dubreuil, trônait en bonne place. « Je n’ai vu nulle part ailleurs en France une découverte du monde de l’entreprise poussée aussi loin que cette immersion qui donne du sens à l’apprentissage » a t-il confié. Bastien, Rémi, Julia (seule fille) et les autres ont découvert ainsi que l’anglais se pratiquait couramment chez ST, que les statistiques apprises en maths aident à établir un planning de production, que la géographie s’éclaire différemment dans un groupe mondialisé, que la fabrication de puces électroniques exige des connaissances en physique ou que s’exprimer dans un français correct facilite un entretien d’embauche ou la rédaction d’un rapport. « Tous les acquis de l’école sont utilisés en entreprise » ont souligné certains d’entre eux. Mission accomplie ! Voyage de la mémoire à Auschwitz 147 collégiens du département ont participé en présence d’Albert Barbouth, un « enfant caché », et de conseillers généraux à la visite du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz Birkenau. 28 Barbelés à perte de vue, miradors, chemin de fer qui s’arrête à côté des chambres à gaz, cheminées… D’un seul coup, les cours d’histoire ont pris sens et ce qui n’était que propos est devenu réalité. Galeries de portraits d’hommes et de femmes aux yeux exhorbités où se lit l’horreur, amoncellement de valises, chaussures, brosses à cheveux… Autant d’objets, de vestiges restés en suspens qui permettent à chacun de s’approprier notre histoire collective. Très vite, le ton enjoué et rieur qui anime tout déplacement scolaire - d’autant que certains adolescents prenaient l’avion pour la première fois - a laissé place à l’émotion et la gravité. Parmi ces collégiens, ils sont nombreux à avoir photographié cette citation inscrite à l’entrée d’un des blocks : « Celui qui ignore son passé est condamné à le revivre ». C’est effectivement pour cela que le Conseil général perpétue depuis 12 ans ce voyage historique et civique. Pour que les jeunes générations prennent conscience que le racisme, la peur de l’autre, le rejet de ce que l’on ne connaît pas peuvent conduire à l’horreur, à l’image de ce mécanisme destructeur imaginé par les nazis pour supprimer les prisonniers politiques et ceux qu’ils considéraient comme « éléments asociaux » tels que les Juifs, les tziganes, les homosexuels et les handicapés. Aujourd’hui les jeunes générations sont les nouveaux témoins d’un passé que nous ne devons jamais oublier. ACCENTS n°214 Au quotidien Photo : J. Manchion |