En pointe ÉCONOMIE La barge romaine mise au sec La barge romaine sortie du Rhône sera exposée dans l’extension du musée départemental Arles Antique fin 2013. et aussi Une startup aixoise à la Une Avec son système de capteurs embarqués à bord des véhicules qui permet de réduire jusqu’à 60% l’émission de polluants, la société aixoise SP3H vient de se classer deuxième lors de la finale internationale du Cleantech Open, organisée aux Etats-Unis et récompensant des entreprises innovantes dans le domaine des technologies propres. La société, installée sur le technopôle de l’Arbois, développe, à destination de l’industrie automobile, d’engins de chantier, pétrolière… des capteurs pour les moteurs, capables d’analyser la qualité du carburant, de réduire les émissions polluantes du véhicule équipé et d’optimiser les performances du moteur. Huit années de recherches et de travaux menés par son fondateur, Alain Lunati, ont permis à SP3H de jouer aujourd’hui dans la cour des grands. C’est la société spécialisée Lyofal, basée à Salon-de-Provence, qui est chargée d’assécher naturellement une partie de la barge romaine découverte dans le Rhône, qui sera exposée au public en 2013. DR Après 2 000 ans passés sous l’eau, la barge romaine sortie du Rhône à Arles est l’objet de tous les soins. Son exposition au grand public sera l’aboutissement d’un long processus de traitement et d’expertise. Parmi ses principaux « docteurs » figure la société Lyofal basée à Salon-de-Provence et spécialisée dans le processus de lyophilisation. « Sur le papier, le principe est simple : c’est une technique naturelle de séchage par le froid et par le vide de produits sensibles », explique Jean-Luc Allemand, fondateur et PDG de la société (photo cidessous). Concrètement, il s’agit de vider l’objet de toute substance liquide. Créée il y a 20 ans, la structure s’est d’abord lancée dans la lyophilisation d’aliments, notamment pour des missions d’exploration. Jean-Louis Etienne et sa conquête du pôle ont été les premiers à tester ses produits. Aujourd’hui, l’entreprise s’est plus spécialisée dans les produits cosmétiques et pharmaceutiques. « Nous sommes les seuls en Europe à pouvoir utiliser cette technique à la demande et en fonction des besoins. Il nous arrive d’intervenir sur des papiers ou des livres après une inondation par exemple. Travailler sur un objet vieux de 2 000 ans nous change et c’est un vrai plaisir », poursuit Jean-Luc Allemand. Pour répondre aux besoins de cet objet particulier, la société a fait construire un long tube sur mesure (photo ci-dessous) dans lequel sont plongés les segments de la barge. Il faut à peu près un mois pour que la technique fasse son œuvre. Les morceaux sont ensuite renvoyés à Grenoble pour la finition. À terme, la barge sera bien sûr reconstituée et pourra être exposée sans crainte d’usure du temps. Pour au moins encore 2 000 ans ! O. Gaillard Photos : C. Rombi 22 ACCENTS n°214 En pointe Tél. 04 90 53 57 58 www.lyofal.fr |