Racines visages Photo : J. P.Herbecq Bilal Alnemr Musique sans frontière Ce jeune Syrien de 16 ans partage son temps entre sa vie de lycéen aixois et la préparation des concours que le Conservatoire Darius Milhaud l’aide à présenter. « Ne le gardez pas trop longtemps, il a des devoirs à faire ! » recommande avec fermeté son professeur de violon, Sophie Baduel. Lui qui rêve de devenir soliste, doit mettre régulièrement de côté Bach et Mendelssohn, pour résoudre équations et inéquations que lui demandent ses professeurs du lycée Vauvenargues. Le jeune prodige a commencé par étudier au Conservatoire de Damas, où « la vie n’est pas facile en ce moment » dit-il pudiquement. Il y jouait nos classiques et interprétait dans un orchestre les auteurs orientaux. Cette gymnastique culturelle, il la pratique encore d’une certaine façon à Aix, où il doit parler anglais dans sa famille d’accueil, français au lycée Vauvenargues, et arabe au téléphone avec ses parents. En 2009, une association d’échanges culturels en Méditerranée, Ecume, organise une rencontre musicale internationale à Damas. Et là, à l’issue d’un master class, le Conservatoire Darius Milhaud l’invite en France et convainc sa famille que les opportunités seront plus importantes en Europe pour l’adolescent doué. On ignore alors qu’il y sera également à l’abri. Après un an au collège Mignet dans une classe Musique-Etudes, il prépare un bac S, mais aussi une vie qu’il voudrait passer sur la scène, devant le public. « Je présente au moins deux concours par an » dit-il. Quand nous l’avons rencontré il rentrait de Paris, où il préparait le prochain. M. N. 40 ACCENTS n°213 Racines |