[13] Accents n°213 oct/nov 2012
[13] Accents n°213 oct/nov 2012
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°213 de oct/nov 2012

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général des Bouches-du-Rhône

  • Format : (210 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 6,7 Mo

  • Dans ce numéro : batailles pour l'emploi.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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En pointe environnement Photo : J. P.Herbecq Quand les domaines départementaux jouent regain Le Conseil général s’emploie à redonner sa dimension historique ou parfois archéologique au patrimoine naturel du département. Photo : J. P.Herbecq Tout au long de l’année, des centaines de milliers de promeneurs, un million pour le seul site de Sainte-Victoire, empruntent les sentiers des domaines départementaux. Ces sites naturels ont été acquis au fil des ans par le Conseil général afin de les préserver de l’urbanisation, de la spéculation, des risques d’incendie. Le patrimoine environnemental, la diversité des paysages provençaux sont ainsi valorisés et rendus accessibles à tous. Vestige d’un château du 10 e siècle sur le domaine de la Quille Les visiteurs peuvent mesurer sur le terrain l’énorme travail réalisé pour aménager la trentaine de domaines représentant plus de 16 000 hectares. Ils perçoivent moins bien l’effort pour redonner la dimension historique et parfois archéologique de ces sites. Les projets qui se teintent d’éco-ruralité, voire d’écoindustrie, apportent un nouveau regard sur la relation de l’homme et de la nature. Comme une note de regain. Agriculture durable Une vététiste et une bergère-éleveuse discutent. Leur rencontre sur le parc départemental de Pichauris, aux portes d’Allauch et de Marseille, n’a rien d’exceptionnel. Les 1 400 hectares sur le versant nord-est du Garlaban comportent des pistes de VTT et… un troupeau de 250 moutons en résidence permanente. Ces derniers font partie d’une opération de sylvopastoralisme conciliant agriculture durable et préservation des espaces naturels. Les ovins sont d’excellents débroussailleurs. Pichauris a été longtemps un haut lieu du pastoralisme comme en témoignent les vestiges de fermes, l’une d’entre elles ayant servi de décor à un film tiré de l’œuvre de Pagnol. Un autre troupeau de 400 têtes paît sur le domaine de la Quille. Il nettoie consciencieusement les abords des vestiges du formidable château (X e siècle) qui domine la vallée de la Durance et du village originaire de Puy- Sainte-Réparade redécouvert il y a peu. Les traces d’un hameau ont aussi été relevées sur les pentes de Sainte-Victoire, dans le domaine de Roques-Hautes. Le Hameau du Trou et sa chapelle dédiée à Notre Dame des sept douleurs exposent aujourd’hui leurs contours et fondations aux regards des randonneurs et autres promeneurs. Un exemple d’éco-construction qui allie protection et mise en valeur d’un espace immortalisé par le pinceau de Cézanne. L’usine du Paradou a cessé son activité alors que se mourrait le célèbre peintre aixois. Depuis le XVIII e siècle, à la sortie de Gémenos, elle fabriquait du papier à partir des vieux tissus et chiffons récupérés, puis du papier cigarette. Aujourd’hui, elle fait l’objet de travaux de réhabilitation par un chantier de réinsertion. Sa nef de 120 mètres de long servira d’accès au domaine départemental de Saint-Pons. Une entrée en matière historique et pédagogique dans une vallée qui fut dans les siècles passés un site industriel avant de céder totalement le pas à la nature et à la balade. 22 ACCENTS n°213 En pointe
En pointe fallait y penser Sur la « Routo » des transhumants Photos : J-P. Herbecq L’ingénieur de la Maison de la Transhumance, à Salon, veut mettre du tourisme intelligent et un peu d’industrie sur les traces des transhumants, entre Crau et Piémont. Accents : Qu’est-ce que La Routo ? Patrick Fabre : Je « rêve » à ce projet depuis six ans, j’y travaille depuis trois, mais c’est avec un programme Alcotra, financé depuis 2011 par l’Union Européenne, que La Routo a vraiment démarré. La Routo, c’est le terme qu’emploient les bergers, en Provence et jusqu’en Valle Stura italienne, pour dire la transhumance. Il s’agit de remettre à l’honneur cet itinéraire de 300 km qui part de la Crau, dans les Bouches-du-Rhône, et se poursuit jusqu’à la Vau Stura, en Italie. Nous essayons de revaloriser sur ce chemin traditionnel les produits issus de l’élevage ovin et plus généralement les produits de pays. Ainsi nous allons créer un sentier de grande randonnée pédestre et équestre, avec sa signalétique « La Routo ». Avec les responsables des itinéraires de randonnée des Alpes de Haute-Provence, cartes en mains, nous avons tracé cet itinéraire. Ce travail, je vais le mener maintenant avec les mêmes services au CG13 et les responsables de la Fédération française de randonnée. Comment ceux qui n’aiment pas marcher vont-ils pouvoir s’intéresser au pastoralisme ? P.F. : La démarche est celle d’une « proposition agrotouristique identitaire ». La transhumance a marqué les territoires concernés ; il s’agit de proposer maintenant au public de mieux connaître ces pays à travers leurs savoir-faire tout en y prenant du plaisir. À côté du domaine du Merle à Salon, et de l’écomusée du pastoralisme de Ponte Bernardo, en Italie, ou encore de la Maison régionale de l’élevage à Manosque, il y aura dans La Routo, des hébergements de qualité en pays d’élevage, et de bonnes tables où les restaurateurs s’obligeront à proposer d’excellents plats à base d’agneaux régionaux. Six chefs, un pour chaque territoire de La Routo, vont se réunir sous peu pour signer la charte du projet. On y comptera François Robin, du Mas du Soleil à Salon ; et Cédric Michaud, de la Flambée du Luberon, à Venelles notamment. Les gourmets pourront prétendre à une connaissance vraiment complète du sujet… 2 200 éleveurs travaillent sur l’itinéraire de La Routo. Est-ce une profession qui vit bien aujourd’hui ? P.F. : Elle souffre. Les éleveurs sont confrontés à des problèmes graves : la prédation en est un, l’urbanisme qui réduit les espaces pastoraux un autre. Sachons quelle place veut garder notre société au pastoralisme ! C’est dans ce contexte que nous avançons sur La Routo. Le 11 septembre dernier, les acteurs du projet ont tenu un séminaire à Jausiers (04) pour valider ses avancées, à mi-parcours. Nous voulons mettre au cœur du projet la production de qualité, notamment de laine. Un de nos partenaires, l’Agenzia Lana Italia, aide les derniers experts lainiers qui travaillent à Biella, en Piémont, à concevoir des vêtements de sport en laine mérinos. Un éleveur de la Crau en a envoyé une tonne en Italie, bientôt la faisabilité sera testée, puis les modèles choisis. Les randonneurs de La Routo pourront acheter leurs effets dans les Maisons de Pays. Et nous aurons définitivement montré que La Routo est un chemin de coopérations. Propos recueillis par Michel Neumuller ACCENTS n°213 En pointe 23



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