En pointe environnement Photo : J. P.Herbecq Quand les domaines départementaux jouent regain Le Conseil général s’emploie à redonner sa dimension historique ou parfois archéologique au patrimoine naturel du département. Photo : J. P.Herbecq Tout au long de l’année, des centaines de milliers de promeneurs, un million pour le seul site de Sainte-Victoire, empruntent les sentiers des domaines départementaux. Ces sites naturels ont été acquis au fil des ans par le Conseil général afin de les préserver de l’urbanisation, de la spéculation, des risques d’incendie. Le patrimoine environnemental, la diversité des paysages provençaux sont ainsi valorisés et rendus accessibles à tous. Vestige d’un château du 10 e siècle sur le domaine de la Quille Les visiteurs peuvent mesurer sur le terrain l’énorme travail réalisé pour aménager la trentaine de domaines représentant plus de 16 000 hectares. Ils perçoivent moins bien l’effort pour redonner la dimension historique et parfois archéologique de ces sites. Les projets qui se teintent d’éco-ruralité, voire d’écoindustrie, apportent un nouveau regard sur la relation de l’homme et de la nature. Comme une note de regain. Agriculture durable Une vététiste et une bergère-éleveuse discutent. Leur rencontre sur le parc départemental de Pichauris, aux portes d’Allauch et de Marseille, n’a rien d’exceptionnel. Les 1 400 hectares sur le versant nord-est du Garlaban comportent des pistes de VTT et… un troupeau de 250 moutons en résidence permanente. Ces derniers font partie d’une opération de sylvopastoralisme conciliant agriculture durable et préservation des espaces naturels. Les ovins sont d’excellents débroussailleurs. Pichauris a été longtemps un haut lieu du pastoralisme comme en témoignent les vestiges de fermes, l’une d’entre elles ayant servi de décor à un film tiré de l’œuvre de Pagnol. Un autre troupeau de 400 têtes paît sur le domaine de la Quille. Il nettoie consciencieusement les abords des vestiges du formidable château (X e siècle) qui domine la vallée de la Durance et du village originaire de Puy- Sainte-Réparade redécouvert il y a peu. Les traces d’un hameau ont aussi été relevées sur les pentes de Sainte-Victoire, dans le domaine de Roques-Hautes. Le Hameau du Trou et sa chapelle dédiée à Notre Dame des sept douleurs exposent aujourd’hui leurs contours et fondations aux regards des randonneurs et autres promeneurs. Un exemple d’éco-construction qui allie protection et mise en valeur d’un espace immortalisé par le pinceau de Cézanne. L’usine du Paradou a cessé son activité alors que se mourrait le célèbre peintre aixois. Depuis le XVIII e siècle, à la sortie de Gémenos, elle fabriquait du papier à partir des vieux tissus et chiffons récupérés, puis du papier cigarette. Aujourd’hui, elle fait l’objet de travaux de réhabilitation par un chantier de réinsertion. Sa nef de 120 mètres de long servira d’accès au domaine départemental de Saint-Pons. Une entrée en matière historique et pédagogique dans une vallée qui fut dans les siècles passés un site industriel avant de céder totalement le pas à la nature et à la balade. 22 ACCENTS n°213 En pointe |