Nombre d’entreprises historiques ont été durement éprouvées ces dernières années. Coupable désignée : la mondialisation économique et financière. Mais les bouches-du-rhône peuvent également retirer des bénéfices de cette redistribution des cartes qui se joue à l’échelle de la planète. mondialisation, bonnes et mauvaises nouvelles Cheminées muettes et portails verrouillés : la mondialisation a mauvaise presse. Nestlé, Fralib, les Papeteries Etienne, Linpac, ou encore Lyondell Basell : autant d’entreprises, d’histoires humaines ancrées dans un territoire désormais meurtri, dont les destinées se sont décidées ailleurs, en fonction d’intérêts lointains. Et déjà certains annoncent de futures tempêtes sur la pétrochimie de l’Étang de Berre. Pour autant, la météo économique planétaire n’est-elle là que pour annoncer des orages ? À y regarder de plus près, la mondialisation n’est pas un phénomène à sens unique, diffusant la crise comme autant de menaces pour l’emploi. Songeons, bien sûr, à Iter. Songeons aussi au développement massif de l’activité de croisières. Car la mondialisation intéresse aussi directement nos fleurons locaux, qu’ils soient anciens comme le Port et Eurocopter, leader mondial, ou récents comme la filière micro-électronique et tout ce que l’on rassemble sous la bannière des nouvelles technologies. Et qui sait que la Provence est, pour tout le Sud de l’Europe, la Mecque de l’économie numérique ? Trio de tête Encore moins évident au premier coup d’œil, on délocalise aussi vers les Bouches-du- Rhône. Tout confondu, 600 emplois ont été créés en 2011 par des sociétés étrangères issues de neuf pays. Les Américains se distinguent en créant à eux seuls 420 emplois, suivis par les Allemands (85 emplois). Attractive, la France occupe en Europe le deuxième rang au classement des pays recevant le plus d’investissements étrangers. Et la région est dans le trio de tête des bénéficiaires. Ces flux mondiaux, que la crise ne tarit pas, viennent gonfler les voiles de secteurs en croissance (des « biotech » à la logistique) dans un environnement local caractérisé jusqu’alors par la surreprésentation des toutes petites entreprises de services locaux comme par la présence massive d’emplois publics (y compris dans les hôpitaux et universités, mondialement reconnus et par ailleurs gisements potentiels de développement économique). Ainsi, si la mondialisation économique est porteuse de destructions d’emplois, elle peut en même temps être perçue comme un accélérateur de changement. Reste à mobiliser collectivement les énergies pour que tout le monde puisse profiter de cette nouvelle donne et notamment, bien sûr, en termes d’embauches. Dossier réalisé par J-M. Amitrano > 680 entreprises à capitaux étrangers dans le département > 21 789 entreprises créées en 2011 dans les Bouches-du-Rhône > + 3% : hausse du trafic du Port Marseille- Fos en 2011, malgré la crise > 1 150 emplois perdus depuis 2009 dans les grands plans sociaux (Net cacao, Lyondell, Papeteries Etienne, Linpac..) > 182 emplois menacés à Fralib-Gémenos (Groupe Unilever, 44,3 milliards de chiffre d’affaires en 2010) ACCENTS n°211 Action publique 7