En pointe santé moy@aromatherapeutics.fr Photos : C. Rombi 24 ACCENTS n°211 En pointe Des cabines olfactives contre la douleur des prématurés L’ingénieur chimiste laurent Moy développe en partenariat avec L’APHM des cabines sensorielles olfactives qui reproduisent l’odeur de la mère et apaisent le bébé. En soins intensifs, un bébé prématuré subit chaque jour au moins une douzaine de gestes douloureux et deux fois plus de gestes gênants. Comment atténuer la douleur de ces enfants, les calmer sans utiliser l’anesthésie ou les médicaments qui leur sont nocifs ? C’est la question que s’est posée Laurent Moy, ingénieur chimiste débarqué à Marseille de son Midi Pyrénées d’origine. « J’ai toujours travaillé dans les odeurs, les parfums. Mon projet s’appuie sur cette expérience. » Aroma thérapeutics, mené en collaboration avec l’APHM et notamment le service Laurent Moy avec le Dr Catherine Gire (au centre), chef du service de néo-natologie à l’hôpital Nord de néonatologie de l’hôpital Nord à Marseille, développe des cabines sensorielles olfactives qui reproduisent, à partir du lait maternel, l’odeur de la mère, et apaisent ainsi l’enfant. « Les prématurés possèdent une hypersensibilité aux odeurs, indique la pédiatre Catherine Gire, chef du service de néo-nat, un peu comme le nez des parfumeurs. On met parfois dans les couveuses un mouchoir imprégné de l’odeur de la maman, ce qui dévie l’attention du bébé et diminue sa douleur. » « Les cabines sensorielles olfactives sont déjà utilisées aux Etats-Unis, comme anti stress dans de grandes entreprises pour permettre aux employés de s’isoler, ajoute Laurent Moy, les adapter aux grands prématurés offre une méthode d’analgésie qui a déjà été expérimentée. Par exemple, l’odeur de la vanille utilisée auprès de bébés active le cortex et semble réduire le stress et l’apnée du sommeil chez le nouveau-né. » Le service de néonatologie et de soins intensifs de l’hôpital Nord va ainsi tester durant deux ans, auprès de 60 bébés prématurés, un module de diffusion de l’odeur de la mère relié à l’incubateur. « Nous allons mesurer la douleur, par l’observation de signes cliniques ou la présence de l’hormone du stress dans la salive, chez les enfants bénéficiant ou non de diffuseurs d’odeur de lait maternel. C’est un projet de recherche biomédicale » ajoute le Dr Gire. Laurent Moy songe déjà à d’autres applications. I.L. |