En pointe Développement durable 22 1 200 m² c’est la surface moyenne de terrain vendu pour réaliser une maison individuelle 1 sur 6 c’est la part des logements individuels groupés dans la construction de logements individuels 15 000 € c’est le coût de l’aménagement moyen en équipement pour une parcelle dans un lotissement Un Grand prix pour une architecture différente Le CAUE vient de remettre pour la troisième fois son Grand Prix de l’architecture, de l’urbanisme et du paysage des Bouches-du-Rhône. L’objectif est de valoriser des réalisations publiques ou privées qui contribuent fortement à l’amélioration du cadre de vie et à la valorisation des richesses du département. C’est la Cité scolaire mixte Daumier à Marseille, signée Jean- Marc Chancel et Raphaëlle Segond, qui a remporté ce Grand Prix. CAUE ACCENTS n°211 En pointe Une ville et une vie plus denses S ortir des villes et vivre à la campagne, s’y faire construire une maison bien à soi, qui dit mieux ? Le problème, c’est qu’au bout d’un moment, cette campagne tant désirée… n’en est plus vraiment une. À force de constructions sans plan établi, les paysages sont comme mités - c’est le mot qu’ont choisi les géographes - par les constructions. Selon l’INSEE, le trajet moyen à parcourir depuis le centre des agglomérations pour atteindre la vraie campagne a doublé en quarante ans. Les trajets domicile-travail s’allongent, avec à la clé de ces champs qui n’en sont plus vraiment toujours plus « La rivière », opération de 102 logements à Blanquefort (33) de voitures, plus de dépenses en carburant et donc plus de pollution. N’oublions pas non plus les problèmes d’infrastructures : selon le Cerfise (Centre étude recherche formation Sud Est), le surcoût pour la voirie, l’assainissement, etc. de cet habitat diffus et non planifié s’élève à 3 750 € par maison, dont une bonne part à la charge des communes. En Provence, le problème de l’étalement est particulièrement aigu. Selon l’INSEE, avec 2 millions d’habitants supplémentaires, la croissance de la population depuis les années 60 en région PACA a été deux fois supérieure à la moyenne nationale. Or « les trois quarts des nouveaux venus s’installent hors des villes ». Depuis 10 ans, 4 400 hectares de terres sont ainsi devenus « artificiels ». Dans les Bouches-du-Rhône, c’est le long de l’axe Aix-Marseille mais aussi à l’Est que les « zones urbanisées de fait » se sont le plus répandues. Et, selon le Cerfise, elles seraient « pleines ». Bien vivre en ville Pour faire face à ce phénomène d’étalement urbain continu et conserver un droit au rêve, il existe une solution : densifier les villes. Rebutant ? Pas du tout, selon Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement des Bouches-du-Rhône (CAUE 13), créé par le Conseil général, qui a décidé de consacrer l’année 2012 à une campagne intitulée « Dense, dense, dense » pour mettre en évidence « le coût de l’étalement et donner le goût de la densité ». À l’aide d’une exposition itinérante, de cinés-débats, d’un kit pédagogique, le Conseil va de ville en ville faire sa démonstration : loin des clichés, les innovations des architectes d’aujourd’hui peuvent permettre de bien vivre en ville dans du logement collectif ou groupé qui ressemble furieusement à de l’individuel, verdure comprise. Photos à l’appui, 15 opérations, de Nantes à Blanquefort, en passant par Paris et Bormes-les-Mimosas nous invitent à changer de rêve et à envisager la vie en ville d’un autre œil. Pour les prochains rendez-vous : www.caue13.com Pierre-Yves Brunaud/picturetank/CAUE |