[13] Accents n°211 jun/jui/aoû 2012
[13] Accents n°211 jun/jui/aoû 2012
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°211 de jun/jui/aoû 2012

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général des Bouches-du-Rhône

  • Format : (210 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 5,9 Mo

  • Dans ce numéro : mondialisation, crise aux deux visages.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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En pointe Développement durable 22 1 200 m² c’est la surface moyenne de terrain vendu pour réaliser une maison individuelle 1 sur 6 c’est la part des logements individuels groupés dans la construction de logements individuels 15 000 € c’est le coût de l’aménagement moyen en équipement pour une parcelle dans un lotissement Un Grand prix pour une architecture différente Le CAUE vient de remettre pour la troisième fois son Grand Prix de l’architecture, de l’urbanisme et du paysage des Bouches-du-Rhône. L’objectif est de valoriser des réalisations publiques ou privées qui contribuent fortement à l’amélioration du cadre de vie et à la valorisation des richesses du département. C’est la Cité scolaire mixte Daumier à Marseille, signée Jean- Marc Chancel et Raphaëlle Segond, qui a remporté ce Grand Prix. CAUE ACCENTS n°211 En pointe Une ville et une vie plus denses S ortir des villes et vivre à la campagne, s’y faire construire une maison bien à soi, qui dit mieux ? Le problème, c’est qu’au bout d’un moment, cette campagne tant désirée… n’en est plus vraiment une. À force de constructions sans plan établi, les paysages sont comme mités - c’est le mot qu’ont choisi les géographes - par les constructions. Selon l’INSEE, le trajet moyen à parcourir depuis le centre des agglomérations pour atteindre la vraie campagne a doublé en quarante ans. Les trajets domicile-travail s’allongent, avec à la clé de ces champs qui n’en sont plus vraiment toujours plus « La rivière », opération de 102 logements à Blanquefort (33) de voitures, plus de dépenses en carburant et donc plus de pollution. N’oublions pas non plus les problèmes d’infrastructures : selon le Cerfise (Centre étude recherche formation Sud Est), le surcoût pour la voirie, l’assainissement, etc. de cet habitat diffus et non planifié s’élève à 3 750 € par maison, dont une bonne part à la charge des communes. En Provence, le problème de l’étalement est particulièrement aigu. Selon l’INSEE, avec 2 millions d’habitants supplémentaires, la croissance de la population depuis les années 60 en région PACA a été deux fois supérieure à la moyenne nationale. Or « les trois quarts des nouveaux venus s’installent hors des villes ». Depuis 10 ans, 4 400 hectares de terres sont ainsi devenus « artificiels ». Dans les Bouches-du-Rhône, c’est le long de l’axe Aix-Marseille mais aussi à l’Est que les « zones urbanisées de fait » se sont le plus répandues. Et, selon le Cerfise, elles seraient « pleines ». Bien vivre en ville Pour faire face à ce phénomène d’étalement urbain continu et conserver un droit au rêve, il existe une solution : densifier les villes. Rebutant ? Pas du tout, selon Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement des Bouches-du-Rhône (CAUE 13), créé par le Conseil général, qui a décidé de consacrer l’année 2012 à une campagne intitulée « Dense, dense, dense » pour mettre en évidence « le coût de l’étalement et donner le goût de la densité ». À l’aide d’une exposition itinérante, de cinés-débats, d’un kit pédagogique, le Conseil va de ville en ville faire sa démonstration : loin des clichés, les innovations des architectes d’aujourd’hui peuvent permettre de bien vivre en ville dans du logement collectif ou groupé qui ressemble furieusement à de l’individuel, verdure comprise. Photos à l’appui, 15 opérations, de Nantes à Blanquefort, en passant par Paris et Bormes-les-Mimosas nous invitent à changer de rêve et à envisager la vie en ville d’un autre œil. Pour les prochains rendez-vous : www.caue13.com Pierre-Yves Brunaud/picturetank/CAUE
Lambesc, précurseur de l’aménagement durable « AEU » : Approche environnementale de l’urbanisme. Voilà comment la mairie de Lambesc a décidé de concevoir avec ses habitants l’aménagement de son territoire. Une vision à long terme pour améliorer la qualité de vie, les déplacements, les services, sans dégrader l’environnement. Fini l’étalement urbain à Lambesc ! En 1999, selon l’INSEE, 7 595 habitants se répartissaient sur 200 hectares. Six ans après, moins de 400 les avaient rejoints mais la ville s’étalait sur 465 hectares ! Aujourd’hui, ils sont 10 000 et une telle logique dévoratrice et productrice de nuisances et de coûts pour la collectivité ne peut plus primer. Élu depuis 2008, Jacques Bucki affirme être aujourd’hui « le seul maire de PACA » à inscrire le développement de sa commune à l’horizon 2025 dans une « Approche environnementale de l’urbanisme » (AEU). Cette méthodologie « intègre la dimension environnementale à chaque étape d’un projet urbain comme un élément fondateur et non pas comme une contrainte secondaire » selon l’ADEME. Pour l’appliquer, Lambesc, a d’abord consulté ses habitants afin de recueillir leurs attentes et recenser les problématiques du territoire. Elle a ensuite dessiné un « Éco-Rempart » de limites naturelles et agricoles à l’intérieur duquel elle DR peut grandir (elle table sur 11 700 habitants en 2025), créer des logements, des services, de l’emploi, de l’animation touristique et culturelle et même des routes sans altérer la biodiversité. La configuration future de la ville s’articule autour d’une « trame verte » d’ouest en est. Le programme a ciblé les grands pôles d’organisation et d’attraction (équipements, centre ancien, éco-quartier, zones économiques ou de loisirs...), les axes de circulation pour les relier... Enfin, un échéancier des projets a été établi, pour parvenir à l’objectif final de « mieux vivre à Lambesc ». Trois questions à Jacques Bucki, maire de Lambesc En pointe Développement durable Un surprenant cumulde kilomÈtres Une enquête réalisée par la mairie auprès des parents d’élèves de Lambesc a montré que les 83% de répondants parcouraient au total chaque jour 6 537 km pour se déplacer uniquement vers les établissements scolaires ! Sans compter les trajets vers les équipements sportifs, les commerces, les services publics ! Comment résumer une telle approche environnementale de l’urbanisme ? La réflexion se fonde sur la prise en compte de la ville, avec son patrimoine, son histoire, telle qu’elle est et se pratique par ses habitants, et l’idée est de l’amener vers un futur où l’ensemble de son fonctionnement, grâce à une plus grande attention portée à l’environnement, l’énergie, les transports, les lieux de détente et de convivialité, la qualité de l’habitat, en fera une ville plus saine, plus solidaire, plus harmonieuse à vivre au quotidien. Comment vos administrés ont-ils perçu la démarche ? La première réunion a attiré 60 personnes, la dernière 350 et aujourd’hui un groupe de travail de 30 personnes de toutes les sensibilités réfléchit à la mise en œuvre du projet. Les esprits ont évolué vers l’écoute et la formulation de propositions parce que chacun a compris que le sens de l’AEU reposait sur le principe de « La ville d’abord ». L’intelligence collective s’est imposée. Comment prolonger cet effort collectif ? Douze millions d’euros de travaux sont déjà engagés sur plusieurs projets. Il faut maintenant approfondir cette vision cohérente partagée et entamer deux autres chantiers : le plan de déplacements urbains et la définition des mesures qui permettront à Lambesc d’intégrer le réseau des « villes lentes », concept où l’urbanisme ne vise plus à accélérer le rythme mais à le ralentir pour prendre le temps de vivre. Photo : J. P.Herbecq ACCENTS n°211 En pointe 23



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