Action publique 8 accès aux soins Le contexte est inquiétant : fortes contraintes budgétaires, rapprochements hâtifs de services hospitaliers (Aix-Pertuis par exemple), crise de la santé mutualiste et précarisation galopante de l’accès aux soins. « Face à cela, le plan de l’Agence régionale de santé qui couvre les cinq prochaines années, devait être ambitieux et répondre précisément aux besoins. Il n’avait pas à s’inscrire dans une simple logique de gestion de l’offre de soins existante » regrette le docteur Michel Amiel, vice-président du Conseil général, délégué à la PMI (Protection maternelle et infantile) et à la santé, président élu de la conférence de territoire des Bouches-du-Rhône, instance de démocratie sanitaire. Le compte n’y est pas Certes, le projet reconnaît la lutte contre les inégalités d’accès à la santé comme l’un des objectifs prioritaires du PRS, et c’est particulièrement pertinent dans les Bouches-du-Rhône, très exposées aux conséquences sanitaires Yuri Arcurs - Fotolia.com ACCENTS n°209 Action publique Photo : C. Rombi Quel système de santé pour notre département ? Quel système de soins pour notre département, comment organiser la santé à l’échelle de notre territoire ? C’est à ces questions sensibles que s’est efforcée de répondre l’Agence régionale de santé, sorte de Préfecture sanitaire issue de la fusion des anciennes Ddass, Drass et Agence régionale hospitalière. des inégalités sociales et de la précarité. De même, l’idée de mieux articuler la médecine de ville et la médecine hospitalière ou le projet de mieux coordonner prévention, veille épidémiologique, expertise et soins ne peuvent qu’être soutenus. Sur le principe en tout cas. Enfin, « la bonne gestion financière de notre système de sécurité sociale est un impératif dont nous sommes tous comptables » reconnaît Michel Amiel. En effet, le Conseil général est un acteur majeur de la santé. Mais c’est précisément à ce titre qu’il émet les plus vives inquiétudes sur deux volets du projet régional qui recoupent ses champs de compétence. Rien n’est en effet prévu pour l’accueil des personnes handicapées vieillissantes, souvent très isolées et nécessitant un suivi spécifique ; rien non plus sur le nécessaire effort à engager pour rattraper le retard du Département en termes de places et d’équipements médicaux des maisons de retraite. La prévention, autre domaine d’intervention du Département, peut faire figure de cas d’école pour illustrer les contradictions de l’ARS. Le projet régional en réaffirme toute l’importance, mais ne propose ni actions ni moyens pour mieux l’intégrer à la chaîne sanitaire. Il se prive de l’expérience accumulée dans les PMI, les centres de lutte contre les maladies infectieuses ou le Sida. Au final, au-delà de beaux principes, « ce projet ne fait pas émerger une véritable vision de santé publique ». Andrey Kiselev - Fotolia.com Alexander Raths - Fotolia.com |