[13] Accents n°208 déc 11/jan 2012
[13] Accents n°208 déc 11/jan 2012
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°208 de déc 11/jan 2012

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général des Bouches-du-Rhône

  • Format : (210 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 5,7 Mo

  • Dans ce numéro : fac, les années difficiles.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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Au quotidien culture Échanges et diffusion des savoirs, du langage et de la fiction Jusqu’au 10 mai 2012 Hôtel du Département Marseille La nouvelle saison du cycle de conférences de l’association Échanges et diffusion des savoirs sera le prolongement de la précédente et traitera, grâce à la présence de philosophes de poids, de fiction, de langage, de littérature, d’histoire et de philosophie. Directrice de recherche au CNRS, spécialiste des Neandertaliens, Marylène Patou-Mathis a contribué à modifier l’image de brute épaisse au cerveau limité attribuée de longue date à l’homme de Neandertal. Elle interviendra le 2 février 2012, sur « Le regard de l’Occident sur l’Autre lointain : le Préhistorique et le Sauvage ». Elle sera suivie, le 9 février, du philosophe Jacques Ranciere qui s’interrogera sur « La politique de la fiction ». Attaché à une conception partagée de l’exercice de la démocratie, il défend l’idée qu’il faut sortir du règne de l’expert pour réhabiliter la capacité de chacun. Rens. 04 96 11 24 50 - contact@des-savoirs.org www.cg13.fr L'oeuvre de Mahler par la Maîtrise des Bouches-du-Rhône La Maîtrise des Bouches-du- Rhône, dont le Conseil général est le partenaire principal, a sorti son 3 e CD consacré à l’œuvre de Mahler, dans le cadre du 100 e anniversaire de sa disparition. Enregistré sous son propre label « Parsiphonie » et sous la direction artistique de Samuel Coquard, le programme est consacré aux « Lieder und Gesänge » pour chœur et piano, et se conclut par l’opus 63 de Duette, œuvres méconnues du compositeur Mendelssohn. Plus d’infos www.maitrise13.com 32 ACCENTS n°208 Au quotidien La Réplique L'entrepreneur, un acteur de la vie d'artiste ? Le centre de ressources de l’acteur, la Réplique, à la Friche la Belle-de-Mai à Marseille, qui vient de fêter ses trente ans, entend favoriser la rencontre entre artistes et entrepreneurs. À priori, rien de plus éloigné qu’un acteur et un chef d’entreprise. Sauf que, intermittents du spectacle pour les 3/4 d’entre eux, les acteurs voient leurs revenus baisser et leur inquiétude augmenter ; quant au chef d’entreprise l’œil rivé sur la courbe de son chiffre d’affaires, c’est devenu franchement réducteur. « Je suis un entrepreneur dans la cité, et j’entends bien participer à sa vie » explique Georges Benchetrit, concessionnaire de reprographie dans le civil, mais aussi un des organisateurs du Printemps du livre de Cassis. Georges Benchetrit est la cheville ouvrière d’une charte que vient de signer son organisation patronale, la CGPME 13, avec La Réplique, c’est-à-dire le centre, associatif, de ressources des acteurs en région, qui vient tout juste de fêter son 30 e anniversaire. « Nous avons pris la résolution de faire entendre qu’acteur c’est un métier, dans une société qui ne le sait pas assez. » Xavier-Adrien Laurent est membre du bureau de La Réplique, et avec les 300 adhérents de ce collectif, il a entrepris de prouver ce qu’il dit. Les rencontres de l’acteur et de son milieu vont se multiplier, « nous présentons S. Robin Intervention du comédien Nicolas Combe, lors de la fête anniversaire des 30 ans de La Réplique. des travaux d’acteurs lors de rencontres avec les comités d’intérêt de quartier à Marseille par exemple. Le but est d’y montrer comment on travaille, de faire comprendre le boulot que c’est ». Ces rencontres pourraient se multiplier grâce aux entreprises du territoire. « L’entreprise volontaire apporte 500 €, ou plus si elle le veut, afin d’accompagner un artiste, de favoriser justement sa rencontre avec un public, en dehors des scènes où l’acteur se produit » souligne Georges Benchetrit. Dans un contexte où la subvention, ce mécénat public, ne parvient pas à suivre la croissance du nombre de compagnies, le mécénat d’entreprise pourrait bien contribuer à soutenir la création et le spectacle. Le besoin existe. Une récente enquête de l’institut de sondage ISL avec le CESTA (CNRS) a montré qu’une infime minorité d’acteurs déclarent au fisc un revenu annuel supérieur à 37 500 €, mais que bien plus de la moitié déclarent moins de 15 000 €. La Réplique, 37, rue Guibal, 13002 Marseille. Tél. 04 91 50 56 84 www.lareplique.org
Au quotidien Livres Limonov à double détente Qui se souvient de Limonov ? Égérie dans les années 80 du gotha parisien des lettres et d’un magma de people champagnisés moins lettrés, le Russe Édouard Savenko, dit Édouard Limonov, a connu mille vies. Poète sous Brejnev, dandy fauché aux USA où il émigre en 1979, homosexuel pour survivre, violent et rusé depuis l’adolescence, il reste insaisissable, une énigme pour ceux qui l’ont connu à cette époque avant son retour en URSS à la chute du communisme. Chef du parti néo-bolchevik-nationaliste (les nasbols), on le retrouve aux côtés des Serbes dans le conflit serbo-croate. Opposant à tout et peut-être à lui-même, il passe souvent par la case prison, soutient la journaliste Poliktovskaïa Bamberger Ses fans le suivent avec passion. On les comprend : « Univers, Univers », ou « Asiles de fous » sont des monuments. Il est aussi possible de fureter chez cet écrivain pour y trouver des signes, des lieux ou des situations rappelant sa ville de naissance, Marseille, dans le sillage de l’humour et de la poésie de « L’enfance est un rêve d’enfant ». Ce collectionneur de prix (Décembre, Femina, France-Culture/Télérama), a replongé, ces derniers temps, dans l’addiction au fait-divers. Avec « Claustria », qui figurera en bonne place des parutions de cette « petite » rentrée littéraire de janvier, l’inspecteur Jauffret mène l’enquête en et continue de s’opposer à Poutine. Il est toujours en vie et le restera tant qu’il aura un combat à mener. Pas forcément glorieux, pas forcément utile mais c’est quoi un combat « utile » pour cet homme volontiers cynique, sensuel, aussi irascible que fascinant. À mi-chemin entre roman et reportage, le livre que lui consacre Emmanuel Carrère est davantage qu’un portrait du personnage, Limonov, c’est aussi « notre histoire à tous depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ». Emmanuel Carrère a reçu pour ce livre le prix Renaudot 2011. C’est mille fois mérité. Il avait déjà eu le prix Femina en 1995 pour « La classe de neige » et a publié notamment « La moustache », « L’Adversaire », « Un roman russe » et « D’autres vies que la mienne » tous chez P.O.L. C.C. LIMONOV, Emmanuel CarrÈre, Éditions P.O.L, 489 pages, 20 €. L'inspecteur Jauffret mène l'enquête Basse-Autriche. Là, dans une cave, durant un quart de siècle, un père a séquestré sa fille, qui a donné naissance à sept enfants. Patiemment, précisément, avec brio, dans une fiction lumineuse où s’imbriquent les témoignages de policiers, experts et psychiatres, il continue à creuser le sillon d’une écriture qui, vaillamment, rend hommage à « ceux que la société broie, ceux que le drame et la douleur effacent ». Régis Jauffret déborde de talent et sait mettre sa justesse au service de ceux qui n’écrivent pas, sans prétention, mais avec persévérance. C’est ainsi que se dessine un parcours et que se compose une œuvre. B. G. Hermance Triay « Claustria », Régis Jauffret, Seuil, 544 pages, 21 €. Comment s'écrit la danse ? À la différence de la danse classique qui utilise, pour désigner les pas, les mêmes noms depuis l’époque de Louis XIV, la danse contemporaine n’a pas de lexique déterminé. Aussi, certains chorégraphes font appel à un choréologue qui transcrit sur des partitions chaque mouvement selon un système de notation dont le principal a été déposé par Rudolf Benesh (1916-1975). Diplômée de l’Institut Benesh (Londres) en 1990, Dany Lévêque effectue ce travail depuis presque vingt ans pour Angelin Preljocaj. La choréologue a transcrit sur partitions chaque mouvement de 34 des pièces du chorégraphe du Pavillon Noir et raconte dans ce livre l’utilisation quotidienne de cette écriture, entraînant le lecteur dans les coulisses de la création. « Angelin Preljocaj, de la création à la mémoire de la danse », Dany Lévêque, Éd. Les Belles Lettres/Archimbaud- En vente au Pavillon noir d.deribas@lesbelleslettres.com Les hommes de Patras Ils viennent d’Afghanistan, d’Irak ou d’Iran, d’Erythrée ou de Somalie. Ils ont débarqué à Patras, un port à l’ouest de la Grèce, en transit pour l’Europe. Ils guettent le moment pour se cacher dans un camion pour monter à bord d’un bateau à destination d’Italie. Ils attendent des mois parfois des années. Tout en sachant que d’autres barrières les guettent sur la route d’une Europe rêvée. L’objectif de Stéphane Mangriotis, jeune photographe marseillais d’origine grecque, a rencontré ces migrants de Patras. Ses photos racontent des histoires sans fin, comme celle de ces trois hommes posant dans un hangar en ruines devenu pour eux une planque idéale. Europa inch’Allah, Stéphane Mangriotis, Éd. Images plurielles, 25 €. ACCENTS n°208 Au quotidien 33



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