Au quotidien culture 30 Le fonds Varian Fry aux Archives départementales Daniel Benedite et Varian Fry Dès l’été 1940, Varian Fry, journaliste américain, crée sa « filière marseillaise » pour venir en aide aux réfugiés intellectuels et artistes menacés par les nazis. Parmi eux, Max Ernst, André Breton, Hannah Arendt et Marc Chagall. Il cache ainsi de nombreuses personnes dans la villa Air Bel, à Marseille, et les aide à s’enfuir vers les États-Unis. Entre 2 000 et 4 000 juifs et militants antinazis ont échappé grâce à lui à la barbarie. Ses archives qui contiennent sa correspondance, des notes, des rapports et des photos, sont le reflet de cette activité. Pierre-Olivier Ungemach- Benedite, le fils de Daniel Benedite qui fut administrateur du Comité de Varian Fry, et l’association Varian Fry ont décidé de léguer ce fonds aux Archives départementales pour qu’elles assurent la conservation, l’étude et la valorisation de ces documents inestimables pour l’histoire de la seconde guerre mondiale. ACCENTS n°208 Au quotidien Collection P-O. Ungemach-Benedite DR La culture durable pour les moins favorisés Des projets de belle qualité, parfois à dimension professionnalisante, seront proposés aux publics que le Conseil général juge prioritaires : ceux qui, de par la difficulté de la vie quotidienne, ont moins accès à la culture. Il faut voir le danseur bardé d’émetteurs reliés à une boîte électronique : chaque geste envoie un signal traduit par un son ; en bougeant, il crée sa musique. Ce projet des associations aixoises Emaho et Seconde Nature fait appel au chorégraphe Franck II Louise, et fera bouger, en 2012- 2013, 60 personnes de divers centres sociaux et pôles d’insertion du Pays d’Aix. Les stagiaires danseront, mais se mettront aussi aux décors ou à l’électronique. À Marseille, Art Temps Réel, avec Euphonia, s’adresse au compositeur Jonathan Pontier, pour initier des publics sociaux à la création sonore et radiophonique, avec la complicité de Radio Grenouille. L’accès, parfois original, à la culture des « publics prioritaires » que définit le Conseil général, sera ainsi favorisé à travers divers projets alliant travailleurs sociaux et artistes. Des besoins quotidiens importants Si la Culture est une compétence facultative du Département, elle n’en est pas moins « légitime, surtout quand il s’agit de favoriser son accès au plus grand nombre ». L’Institution présentait Le chorégraphe Franck II Louise bardé d’émetteurs reliés à une boîte électronique : en bougeant, il crée sa musique Association émaho : Ateliers de pratiques multimédia dernièrement à la Bibliothèque départementale Gaston Defferre, son programme en faveur des publics dits prioritaires, du département. Les allocataires du RSA, les 6 000 usagers des Maisons de la solidarité, le public de la Protection de l’Enfance, les personnes en insertion professionnelle et sociale font partie de ces « publics aux besoins quotidiens importants ». Si souvent les collèges seront associés à ces initiatives, une chose est sûre pour tous les partenaires : « Il vaut mieux miser sur le temps qu’on consacre à la qualité qu’à faire du chiffre » conseille Bernard Foccroulle. Le directeur du Festival d’Art Lyrique d’Aix associe un ou plusieurs projets sociaux à chaque édition du Festival, et entre dans la démarche du Conseil général, tout comme Jean-François Chougnet, le directeur général de Marseille Provence 2013. Pour celui-ci, les 13 projets de territoire qu’il va aider doivent d’abord être durables : « L’important c’est le processus, il faut que les techniques expérimentées permettent de réensemencer d’autres actions. » M. Neumuller |