Action publique Adolescence 8 Maison départementale de l’adolescent Le lien renoué 700 nouvelles situations sont traitées chaque année à la MDA, nécessitant en moyenne 4 500 interventions directement auprès des adolescents et de leur famille. Laura a 15 ans. C’est sa mère qui l’a amenée, la première fois, à la La Maison départementale de l’adolescent (MDA). Elle ne voulait pas venir, car « cela ne sert à rien ». Elle présentait pourtant des signes inquiétants, en particulier d’isolement. Bonne élève, elle refusait de plus en plus souvent d’aller au collège, ne demandait plus à sortir avec ses amis, elle s’était même blessée aux bras volontairement. Un suivi multiple, individuel, en groupe ou avec sa famille, a été mis en place pendant plusieurs semaines. Une hospitalisation a même été envisagée. Comme Laura, des centaines de jeunes de 11 à 18 ans poussent chaque année la porte de la MDA, rue Paradis, à Marseille. Accompagnés ou non de leurs parents, ils expriment tous une grande souffrance : agressivité, échec ou rupture scolaire, conflits familiaux… L’adolescence est un temps d’opposition, nécessaire, parfois de crise, qui met les parents et les adultes en difficulté. La MDA, que le Conseil général a ouvert ACCENTS n°207 Action publique Photo : C. Rombi fin 2003, est un lieu unique accueillant six jours sur sept et sans rendez-vous les détresses familiales liées à cet âge de turbulences. Écoute, orientation, suivis thérapeutiques, ateliers éducatifs, visites à domicile… La force de la MDA, c’est de pouvoir proposer des prises en charges diverses, plus ou moins lourdes, étayées par un réseau de partenaires et en lien avec les établissements scolaires. Son équipe, composée d’un pédopsychiatre, de psychologues, assistantes sociales, éducatrices spécialisées, infirmière, agents d’accueil, « offre aux adolescents leurs regards croisés, allant du médical au social, et du juridique à l’éducatif. C’est un outil unique dans la mission de protection de l’enfance du Conseil général qui doit traiter les situations légères, passagères, comme les plus graves. Car, à cet âge, il est aussi risqué de banaliser que de s’affoler » indique Guillaume Bronsard, son directeur. Organisé en pôles spécifiques, le travail de la MDA permet la prise en charge d’ados déscolarisés, le suivi des situations juridiques en lien avec les services de justice des mineurs, l’accompagnement éducatif des jeunes et leurs familles. « Nous faisons aussi un travail de prévention de la souffrance psychique ou somatique dans les collèges ou en accueillant des classes sur notre site » ajoute Nathalie Bruneau, psychologue et directrice adjointe. Un lieu où l’on apprend aussi à renouer le dialogue entre parents et adolescents. I.L. Maison départementale de l’adolescent, 169 rue Paradis, 13006 Marseille. Lundi : 12h-18h/mardi, jeudi, vendredi : 10h-18h mercredi, samedi : 10h-19h. Tél. 04 91 37 33 77 auremar - Fotolia.com Un Espace pour l’Adolescence à l’Hôpital Salvator Le projet EMA* est un établissement de santé « globale » dédié aux adolescents et leurs familles. Situé à l’Hôpital Salvator (9 e), il devrait ouvrir en mars 2012. Porté par l’APHM et le Pr Marcel Rufo, soutenu par de nombreux partenaires institutionnels et des fondations, l’EMA proposera des espaces thérapeutiques originaux : salle de musique, bibliothèque, salle de sport, dressing (vétothèque), salle de dessin et d’arts plastiques, web radio... Le Conseil général a déjà alloué à ce projet une subvention de 500 000 € et sa Maison départementale de l’adolescent ouvrira une antenne sur le site. * Espace Méditerranéen pour l’adolescence Michel Amiel vice-président du Conseil général délégué à la Protection de l’enfance « Notre mission de protection et de prévention auprès de tous les enfants et adolescents du département implique notre participation. Je veillerai à ce que les plus vulnérables, ceux qui nous sont confiés, parfois placés, ne soient pas exclus... à ce que le futur Espace Méditerranéen pour l’adolescence. sache les accueillir. » Photoalto/P. S. O’Carroll |