[13] Accents n°207 oct/nov 2011
[13] Accents n°207 oct/nov 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°207 de oct/nov 2011

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général des Bouches-du-Rhône

  • Format : (210 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 5,6 Mo

  • Dans ce numéro : ados, planète en crise.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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Action publique Adolescence 8 Maison départementale de l’adolescent Le lien renoué 700 nouvelles situations sont traitées chaque année à la MDA, nécessitant en moyenne 4 500 interventions directement auprès des adolescents et de leur famille. Laura a 15 ans. C’est sa mère qui l’a amenée, la première fois, à la La Maison départementale de l’adolescent (MDA). Elle ne voulait pas venir, car « cela ne sert à rien ». Elle présentait pourtant des signes inquiétants, en particulier d’isolement. Bonne élève, elle refusait de plus en plus souvent d’aller au collège, ne demandait plus à sortir avec ses amis, elle s’était même blessée aux bras volontairement. Un suivi multiple, individuel, en groupe ou avec sa famille, a été mis en place pendant plusieurs semaines. Une hospitalisation a même été envisagée. Comme Laura, des centaines de jeunes de 11 à 18 ans poussent chaque année la porte de la MDA, rue Paradis, à Marseille. Accompagnés ou non de leurs parents, ils expriment tous une grande souffrance : agressivité, échec ou rupture scolaire, conflits familiaux… L’adolescence est un temps d’opposition, nécessaire, parfois de crise, qui met les parents et les adultes en difficulté. La MDA, que le Conseil général a ouvert ACCENTS n°207 Action publique Photo : C. Rombi fin 2003, est un lieu unique accueillant six jours sur sept et sans rendez-vous les détresses familiales liées à cet âge de turbulences. Écoute, orientation, suivis thérapeutiques, ateliers éducatifs, visites à domicile… La force de la MDA, c’est de pouvoir proposer des prises en charges diverses, plus ou moins lourdes, étayées par un réseau de partenaires et en lien avec les établissements scolaires. Son équipe, composée d’un pédopsychiatre, de psychologues, assistantes sociales, éducatrices spécialisées, infirmière, agents d’accueil, « offre aux adolescents leurs regards croisés, allant du médical au social, et du juridique à l’éducatif. C’est un outil unique dans la mission de protection de l’enfance du Conseil général qui doit traiter les situations légères, passagères, comme les plus graves. Car, à cet âge, il est aussi risqué de banaliser que de s’affoler » indique Guillaume Bronsard, son directeur. Organisé en pôles spécifiques, le travail de la MDA permet la prise en charge d’ados déscolarisés, le suivi des situations juridiques en lien avec les services de justice des mineurs, l’accompagnement éducatif des jeunes et leurs familles. « Nous faisons aussi un travail de prévention de la souffrance psychique ou somatique dans les collèges ou en accueillant des classes sur notre site » ajoute Nathalie Bruneau, psychologue et directrice adjointe. Un lieu où l’on apprend aussi à renouer le dialogue entre parents et adolescents. I.L. Maison départementale de l’adolescent, 169 rue Paradis, 13006 Marseille. Lundi : 12h-18h/mardi, jeudi, vendredi : 10h-18h mercredi, samedi : 10h-19h. Tél. 04 91 37 33 77 auremar - Fotolia.com Un Espace pour l’Adolescence à l’Hôpital Salvator Le projet EMA* est un établissement de santé « globale » dédié aux adolescents et leurs familles. Situé à l’Hôpital Salvator (9 e), il devrait ouvrir en mars 2012. Porté par l’APHM et le Pr Marcel Rufo, soutenu par de nombreux partenaires institutionnels et des fondations, l’EMA proposera des espaces thérapeutiques originaux : salle de musique, bibliothèque, salle de sport, dressing (vétothèque), salle de dessin et d’arts plastiques, web radio... Le Conseil général a déjà alloué à ce projet une subvention de 500 000 € et sa Maison départementale de l’adolescent ouvrira une antenne sur le site. * Espace Méditerranéen pour l’adolescence Michel Amiel vice-président du Conseil général délégué à la Protection de l’enfance « Notre mission de protection et de prévention auprès de tous les enfants et adolescents du département implique notre participation. Je veillerai à ce que les plus vulnérables, ceux qui nous sont confiés, parfois placés, ne soient pas exclus... à ce que le futur Espace Méditerranéen pour l’adolescence. sache les accueillir. » Photoalto/P. S. O’Carroll
adolescence et droits de l’enfant au CG13 « La vraie urgence, c’est l’exclusion d’une partie de la jeunesse qui peine à trouver sa place et cherche à exprimer ses particularités dans une société violente et complexe » constate Hélène Milano. La réalisatrice des « Roses Noires », documentaire qui sera projeté le 15 novembre à l’Hôtel du Département, est également une comédienne qui partage son temps entre Paris et Marseille. Elle a tendu micro et caméra à plusieurs jeunes filles des cités âgées de 13 à 18 ans. Partant du langage adolescent, et L’Hôtel du Département accueillera une manifestation exceptionnelle du 15 au 18 novembre, la Semaine de l’Adolescent qui propose aux professionnels d’éclairer les problématiques adolescentes à travers des documentaires, débats et tables rondes. Ces rencontres encadreront la 10 e fête des Droits de l’Enfant, le mercredi 16 novembre. Les associations et compagnies théâtrales du département proposeront comme chaque année aux enfants une journée d’ateliers, jeux et spectacles. « La Jeunesse a besoin de modèles » Questions à Luc Charpentier, directeur territorial de la Protection judiciaire de la jeunesse des Bouches-du-Rhône Photo : C. Rombi Que peut la PJJ pour la jeunesse ? Nous tenons avant tout un rôle de protection des mineurs. Notre objectif est de leur éviter la case prison même si la décision finale et Mercredi 16 novembre (9h à 17h) à l’Hôtel du Département - Entrée libre et gratuite. Programme complet sur www.cg13.fr ou www.culture-13.fr souveraine sera celle du juge. Nous tentons d’empêcher les récidives de jeunes gens pris dans un engrenage de délinquance initiatique ou mis psychiquement en difficulté. Quand les principes d’interdit, le respect de la loi et des règles n’ont pas été inculqués par les parents, ça met à mal la capacité d’un jeune à vivre en société. Pour cela nous déployons autour d’eux des mesures de suivi en milieu ouvert avec des éducateurs, c’est-à-dire dans leur milieu naturel, nous collaborons avec un certain nombre de partenaires associatifs et institutionnels dont la Maison départementale de l’adolescent. Nous avons aussi, quand c’est nécessaire, recours au placement pour sortir le jeune de son contexte et à des dispositifs de scolarisation et de formation professionnelle qui constituent de bons leviers d’insertion. Quel bilan tirez-vous de votre action ? Entre 2002 et 2010, on relève une augmentation de 32% des actes de délinquance commis par des individus majeurs et seulement Un langage qui parle pour elles « Les roses noires », un documentaire d’Hélène Milano, donne la parole à des jeunes filles des cités de Marseille et de la région parisienne. Édifiant. en particulier de leur argot, la réalisatrice fait apparaître en filigrane diverses notions : l’attachement à l’identité intime, le besoin d’appartenance, le gouffre qui sépare les modèles des jeunes femmes et leurs désirs, le surinvestissement de la virilité pour les garçons, les tensions entre les sexes. « Qu’elles vivent en banlieue parisienne ou dans les quartiers nord de Marseille, ces jeunes filles avancent masquées pour pouvoir se construire » résume t-elle. M.R. de 19% par des mineurs. Alors la jeunesse délinquante n’est pas le mouton noir de l’insécurité publique. Oui, nous sommes utiles, oui, nous sommes un rempart contre l’escalade de cette insécurité : dans 87% des cas, un mineur délinquant ne l’est plus une fois majeur. Des actions sont menées et elles sont efficaces. Il est vrai que la délinquance des mineurs est particulièrement visible puisque souvent sur la voie publique : un collier arraché, traumatisant et inacceptable, c’est souvent l’acte d’un jeune, mais les règlements de compte à la kalachnikov, certainement pas. La jeunesse ne peut être vertueuse sans une société qui lui montre la voie et la lui ouvre. « Les enfants ont plus besoin de modèles que de critiques » disait le moraliste Joseph Joubert. Voilà comment on essaie d’habiter ces fonctions d’éducateurs. Il faut maintenir un équilibre entre éducation et répression et accompagner, autant que possible, les parents pour les réinvestir dans leur autorité parentale. Propos recueillis par Muriel Ruiz H. Milano ACCENTS n°207 Action publique 9



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