Au quotidien insertion RSA : pas de miette pour les bénéficiaires La ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot, a annoncé fin septembre la mise en place de contrats aidés de 7 heures par semaine rémunérés aux bénéficiaires du RSA. Lisette Narducci, Conseillère générale déléguée à l’Insertion sociale et professionnelle, se dit choquée par cette mesure. Accents : Que pensez-vous de la mesure proposée par le gouvernement ? Lisette Narducci : Elle est choquante. Les seules solutions que trouve le gouvernement, qui a quand même la compétence de l’emploi dans ce pays, c’est de proposer encore davantage de précarité ! Il va de plus être exigé à des gens déjà dans la difficulté de s’engager dans cette voie-là, sous peine d’être radiés. C’est un véritable camouflet. Accents : La mesure avancée par le gouvernement va-t-elle à l’encontre de l’action du Conseil général ? Lisette Narducci : Oui. Nous voulons que les personnes sortent du système et retrouvent un emploi durable. Si vous forcez une personne à travailler 7 heures, comment fera-t-elle pour s’engager sur un emploi en parallèle ? Petits Dejs chez soi : 06 36 95 28 47 34 ACCENTS n°207 Au quotidien « Cette mesure montre le peu de considération que porte le gouvernement à l’égard des Français qui vivent dans la misère. ça n’est que de l’aumône, une Et elle restera une charge pour la société. Cette mesure n’est que de la communication ! Accents : Pour le Conseil général des Bouches-du- Rhône, quelle doit être la philosophie du RSA ? Lisette Narducci : C’est d’abord amener et accompagner les personnes sans rigoureuse et le Conseil général est regardant sur l’attribution des allocations, dans le respect des engagements qui figurent sur les contrats d’insertion. Propos recueillis par Christine François-Kirsch miette qu’on leur accorde ! » emploi dans un parcours Que dit la mesure ? de recherche d’emploi. En La ministre des Solidarités Roselyne développant grandement la Bachelot a présenté fin septembre partie Insertion, avec une politique volontariste la mesure de contrats aidés de 7 et innovante. heures hebdomadaires. Ces contrats La collectivité départementale a par exemple (Contrat Unique d’Insertion) seront proposés à « des personnes qui rencontrent des difficultés spécifiques pour contractualisé avec le monde économique, et notamment avec la Chambre de Commerce accéder à un emploi de droit commun. » D’une durée de 6 mois, ils se- et d’Industrie. Une première en France. Nous avons également passé des partenariats avec ront renouvelables une seule fois. Une les différentes filières professionnelles. quinzaine de départements devraient tester cette mesure. Par ailleurs, nous restons fidèles à une gestion Portrait : "Petits déjs¨ à domicile pour sortir de la précarité Maman solo de six enfants dont quatre encore à la maison, handicapée par une maladie invalidante, Sylviane Dorvaux, 44 ans, n’a jamais baissé les bras. Allocataire du RSA depuis deux ans, elle vient de créer à Venelles sa petite entreprise de livraison de … petits déjeuners à domicile. Avec un statut d’auto-entrepreneur et le RSA Socle qu’elle conserve jusqu’à ce que ses revenus soient suffisants, Sylviane espère enfin sortir de la précarité. « Le portage des repas, ça existe, mais rien pour les petits-déjeuners. J’ai conçu une carte et je me suis lancée au mois de juin avec une exigence : utiliser des produits de qualité et du terroir » explique t-elle. Du petit-déjeuner simple, à ceux plus élaborés dits « à l’anglaise » ou « Gourmand », les prix varient de 7 à 30 euros (pour 4 personnes), les commandes se prennent la veille jusqu’à 22h et les livraisons, sur Venelles, Aix et alentours, s’effectuent de 7h à 11h du matin. Le public visé ? Les personnes âgées ou malades, les futures mamans, les amoureux du dimanche matin, mais Sylviane espère développer son activité auprès des entreprises, notamment lors de l’organisation de séminaires. Un peu de pub, bientôt un site internet, le bouche à oreille qui a commencé à fonctionner, « Petits Déjs chez soi » trace sa route. Elle a un parfum de chocolat Meunier et de confiture à l’ancienne. I.L. |