[13] Accents n°206 septembre 2011
[13] Accents n°206 septembre 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°206 de septembre 2011

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général des Bouches-du-Rhône

  • Format : (210 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 5,2 Mo

  • Dans ce numéro : se déplacer à tout petit prix.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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4 ACCENTS n°206 Interview Insécurité le lien social mis à mal Atteintes à l’intégrité physique à la hausse, progression des cambriolages, explosions des incivilités. L’insécurité est aujourd’hui une préoccupation majeure pour tous les habitants du département. Tout en rappelant les responsabilités qui incombent à l’État, Jean-Noël Guérini prend la parole. État des lieux et interrogations. Qu’il semble loin le temps où un philosophe hédoniste et libertaire interpellait un candidat à la présidence de la République sur la sécurité ! Le rétablissement de l’autorité reste un chantier à conduire et les promesses de l’ancien ministre de l’Intérieur sont à concrétiser. Michel Onfray, pour sa part, continue à nous dire avec talent que l’homme ne naît ni bon ni mauvais et que les circonstances fabriquent l’individu. Plus concrètement, dans les Bouches-du- Rhône, la valse des chiffres alimente les inquiétudes. Ainsi, les atteintes à l’intégrité physique ont augmenté de 13% dans le début 2011. Et même si le taux d’élucidation est lui aussi à la hausse, de 12%, le discours des représentants de l’État ne parvient pas à rassurer. « Je n’ai aucun tabou pour aborder la question de la sécurité, tant sur le volet préventif que répressif », souligne Jean-Noël Guérini. « Comment ne pas comprendre nos concitoyens qui aspirent, et c’est un droit fondamental, à vivre dans des conditions normales de sécurité. Il n’est pas acceptable que de nombreuses villes des Bouches-du-Rhône et notamment Marseille souffrent de l’absence de moyens humains et matériels qui mettent à mal le lien social. La baisse des effectifs des forces de l’ordre demeure ma principale préoccupation », poursuit-il. « En France, ce sont 10 792 postes qui ont été
Photo : J.P. Herbecq « Aborder les questions liées à la sécurité sans tabou ni œillères, sans jamais négliger l’indispensable accompagnement éducatif. » supprimés depuis 2007, dont 2 882 dans le seul budget de 2011. La situation pour les Bouches-du-Rhône et Marseille est pire encore : nous sommes passés de 4 507 policiers à 4 149, indique le Président de l’Assemblée départementale, et à Marseille, la nuit, aux heures où l’on enregistre le plus de délits, seules quelques voitures de la brigade anti-criminalité et de « police-secours », à peine 15 agents, sont chargés de protéger six arrondissements parmi les plus sensibles, les II e, III e, XIII e, XIV e, XV e et XVIe. Ce n’est pas acceptable. L’arrivée annoncée de plus d’une centaine de policiers d’ici septembre à Marseille Jean-Noël Guérini Président du Conseil général, Sénateur des Bouches-du-Rhône constituerait un point positif, mais on restera loin du compte ! Quant à la situation d’abandon de plusieurs communes, que dire sinon qu’elle est inacceptable ! » Le rôle de l’ADDAP 13 « Il ne s’agit pas pour moi de renier mes valeurs », reprend Jean Noël Guérini. « Mais la sécurité est un enjeu transversal, marqueur du délitement de la République et de ses valeurs : la hausse des actes d’incivilité et de délinquance nous impose à nous, acteurs locaux, une mobilisation de tous les instants afin que le sentiment d’abandon et d’impunité ne l’emporte pas. Dans ce contexte, force est de reconnaître le rôle prépondérant des associations, des éducateurs spécialisés en particulier, pour assurer dans nos quartiers une présence sociale ainsi qu’un accompagnement éducatif que je crois indispensable au développement local. Je pense évidemment à l’Addap 13, structure travaillant étroitement avec le Conseil général. Au printemps dernier, au lendemain du drame qui a coûté la vie d’un jeune homme de quinze ans, assassiné dans sa fuite après avoir commis un cambriolage, onze éducateurs de l’Addap 13 ont improvisé une médiation dans la rue face à des jeunes souhaitant organiser une expédition punitive pour incendier le domicile du meurtrier. L’absence de présence policière est à ce point criante qu’elle plaçait ces acteurs de la prévention spécialisée, dont nous devons louer l’engagement et le sérieux, face à des situations qu’ils ne devraient pas avoir à affronter. Ils ont réussi à calmer le jeu ce jour-là. Mais sérieusement, ce n’était pas à eux, de gérer ce problème. C’est l’État qui doit assumer ses responsabilités ! Je considère la paix sociale, et donc la sécurité, comme la priorité à atteindre, coûte que coûte. L’enjeu est considérable. Il porte sur une réduction conséquente de la criminalité et du sentiment d’insécurité qui sclérose notre société ». ACCENTS n°206 Interview 5



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