4 ACCENTS n°205 Impôts, la redistribution est un combat À quelqueS mois de l’élection présidentielle, la fiscalité s’invite dans le débat public. Après la crise financière, comment aborder les montants, les finalités et la justice de l’impôt ? Comment définir les contours d’une solidarité sociale après les aléas liés à la mise en place et au démantèlement du bouclier fiscal ? Accents verse une pièce au dossier, tout en précisant qu’en votant son budget 2011, le Conseil général des Bouches-du-Rhône n’a pas augmenté sa pression fiscale pour la cinquième année consécutive. ? Une idée neuve, née d’affrontements et de querelles qui ont été parmi les plus violentes de notre République. Mais il faut se demander si la lente progression du consentement à une fiscalité L’impôt forgée par les Révolutionnaires de 1789 qui ont osé remplacer les taxes de l’Ancien régime par des contributions directes, n’est pas mise à mal, aujourd’hui, par les inégalités économiques et les inégalités devant une fiscalité de plus en plus difficile à décrypter. Outil de redistribution, l’impôt a souvent été perçu comme spoliateur et la bataille pour son acceptation a été longue. Tout comme a été délicate la mise en place de sa progressivité. Imposer davantage les plus riches n’allait pas de soi comme le prouvent les discussions actuelles autour de l’ISF, les dernières escarmouches autour de la taxation des œuvres d’art ou encore les faux-semblants entourant les batailles concernant les niches fiscales, qui font suite aux querelles liées au bouclier fiscal. À l’évidence, en matière de fiscalité, le chemin de la polémique s’emprunte plus aisément que le boulevard du consensus. Toutefois, l’humeur anti-fiscale des Français, toujours prompts à s’enflammer dans des mouvements poujadistes, n’a pas trouvé d’expression politique forte comme c’est le cas dans plusieurs pays européens. Paul Bodea - Fotolia.com |