En pointe Recherche 20 Roger Pizot, maire de Saint-Paul-lez-Durance, président de la CLI de Cadarache L’importance de l’intervention citoyenne « Je préside la Commission d’information locale (CLI) de Cadarache depuis cinq ans. Cette assemblée qui réunit élus locaux, représentants d’associations de défense de l’environnement, d’organisations syndicales représentatives et de personnalités qualifiées et représentants du monde économique n’a rien d’un « comité Théodule ». Sur la base du bénévolat, on y travaille énormément. Chaque mois se déroulent au moins quatre réunions d’études sur la sûreté nucléaire, la radioprotection et l’impact des activités nucléaires sur l’environnement et les personnes. La CLI de Cadarache doit assurer une large diffusion des résultats de ses travaux sous une forme accessible au plus grand nombre. Notre indépendance, nous la devons en grande partie au Conseil général 13 qui assure 62% de notre financement. Un effort qui va bien au-delà de ce qui se fait en France et qui témoigne de l’importance pour le Département de l’intervention citoyenne. Les sites internet pour en savoir plus www.cli-cadarache.fr/www.asn.fr www.irsn.fr www.cad.cea.fr/ACCENTS n°204 En pointe DR Nucléaire Quelle sûreté à Cadarache ? Si la catastrophe de Fukushima a relancé le débat sur la sécurité nucléaire dans le département, les parallèles sont difficiles à établir. Cadarache n’héberge pas de centrale nucléaire mais une vingtaine d’installations expérimentales qui servent à la recherche et au développement. ITER, en cours de construction sur le site, sera lui-même un réacteur scientifique sur la fusion (et non la fission) nucléaire. Les premières pourraient « s’emballer », ce dernier non. Contrairement à la centrale japonaise appartenant à un groupe industriel, à Cadarache, l’opérateur est un organisme public, le CEA. Et l’instance de contrôle et de surveillance également. L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) est surnommée « le gendarme du nucléaire ». Pour plus de transparence et de sécurité, une loi confie depuis 2006 à une Commission d’information locale (CLI) une mission de veille et d’information (lire ci-contre). Installé à proximité d’une faille, celle de la Moyenne Durance, Cadarache est exposé à un risque sismique. L’histoire le rappelle. La terre a tremblé à Lambesc en 1909 et à Manosque en 1708. Et l’on a trouvé les traces d’un « paléo séisme » survenu il y a 10 à 25 000 ans dans la En 2010, une dizaine d’inspections ont été réalisées sur le site par l’Autorité de Sûreté Nucléaire. vallée de la Durance. Heureusement, la Haute Provence ne craint pas les risques d’un tsunami. Le dernier aléa sismique sur le site de Cadarache a été calculé par les scientifiques en 2001. Mais le programme d’études de la faille se poursuit. Après un réexamen de sûreté sous le contrôle de l’ASN, il a été décidé que quelques installations devaient être démantelées ou renforcées dans leur structure, le plus souvent les plus anciennes. Cette mise en œuvre n’est pas totalement terminée. Le CEA a été mis en demeure, en juin dernier, de presser le pas. L’an dernier, une dizaine d’inspections ont été réalisées sur le site par l’ASN sur le thème du séisme et du génie civil. Quant aux nouvelles constructions, comme ITER, elles répondent à des normes de construction parasismique très rigoureuses qui vont au-delà des magnitudes maximales craintes. Le pire n’est jamais certain. Mais on doit s’y préparer. Lors du prochain exercice anti-sismique programmé début 2012, les personnels et la population environnante auront certainement encore en mémoire la terrible épreuve vécue par le Japon. Cellule plombée CEA Cadarache/G. Lesenechal |