[13] Accents n°203 fév/mar 2011
[13] Accents n°203 fév/mar 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°203 de fév/mar 2011

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général des Bouches-du-Rhône

  • Format : (210 x 297) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 6,4 Mo

  • Dans ce numéro : les femmes assurent dans le 13.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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84,9 ans c’est l’espérance de vie des femmes françaises, la plus élevée d’Europe et l’une des plus élevées du monde (77,6 ans pour les hommes). La mortalité maternelle est passée ces trente dernières années de 25 à 9 décès pour 100 000 naissances. Les maladies de l’appareil circulatoire sont la première cause de mortalité des femmes (pour les hommes, ce sont les tumeurs). L’anxiété déclarée est deux fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes (14% des femmes et 7% des hommes). (Source : « La santé des femmes en France », rapport du Conseil économique, social et environnemental 2010) 8• ACCENTS Cancer : la bataille du dépistage Grâce au dépistage organisé du cancer du sein, la mortalité a reculé. Des freins au dépistage du cancer du col de l’utérus persistent. La majorité des femmes de plus de 50 ans ont intégré l’idée qu’il faut se faire dépister régulièrement. Même si la maladie est toujours en augmentation (+ 2,4% en moyenne chaque année) et occupe encore en France la première place en terme de mortalité par cancer chez les femmes, la surveillance régulière et le dép istage précoce ont permis de faire reculer le nombre de décès (-1,3% par an). Aujourd’- hui, 80% des f emmes atteintes sont guéries. Dans notre département depuis 20 ans, l’association Arcades fait partie des précurseurs en proposant à toutes les femmes de 50 à 74 ans, une mammographie tous les deux ans. La prévention du cancer du col de l’utérus obéit quant à elle à d’autres considérations. Avec le développement du dépistage par frottis, son nombre et s a mortalité n’ont cessé de diminuer en France. Mais les chiffres pourraient encore chuter, car dans notre pays, ce sont toujours 40% des femmes qui ne se font pas dépister régulièrement. Alors qu’un frottis tous les trois ans, entre 25 et 65 ans, permet par un traitement simple d’éviter la sur venue d’un cancer, on déplore encore chaque année 3 000 nouveaux cas et près de 1000 décès. Refus de l’examen Crainte ou refus de l’examen gynécologique, absence d’assurance maladie complémentaire : les f reins a u dép istage varient selon le niveau socio-professionnel des femmes. C’est pour lutter contre ces inégalités d’accès à la prévention que Ce jour-là dans la salle de coiffure de l’association Hygia, dans le 13 e arrt de Marseille, la discussion tourne autour de la diététique. À côté, dans la cabine d’esthétique, on parle soins du corps et estime de soi. Nous sommes à l’Institut de beauté solidaire à thématique santé créé en 2005 par Sophie Kardous et Karima Ourabah. « Au départ, nous étions itinérantes, nous nous déplacions dans les associations de femmes, dans les centres sociaux, les hôpitaux, en prison. Depuis 2008, nous avons notre espace, à Malpassé, prêté par la Mairie des 13-14 » raconte Sophie. Un lieu unique de rencontre et de socialisation pour des femmes de tous âges, souvent fragilisées par la vie. C’est par le biais des soins beauté, pratiqués à des tarifs l’association Arcades et le Conseil général se sont mobilisés en organisant d’abord trois campagnes de dépistage dans des arrondissements des quartiers Nord de Marseille. « Il s’agit d’inciter par courrier les femmes n’ayant subi aucun examen depuis plus de trois ans à pratiquer gratuitement un test, explique-t-on à Arcades. Mais pour nombre d’entre elles, surtout celles en situation défavorisée, l’examen médical reste une entrave au dépistage. » Pour contourner ce frein, l’association Arcades a alors proposé aux femmes de 35 à 69 ans résidant dans les communes de Vitrolles et de Marignane d’effectuer un auto-prélèvement à domicile pour détecter la présence éventuelle de papillomavirus à risque. L’an dernier, ce sont les femmes bénéficiaires de la CMU, dans tout le département, qui ont été invitées à participer à cette campagne. Et les chiffres ne mentent pas : la participation à l’auto-prélèvement est nettement plus importante que lorsqu’il s’agit de se rendre chez un gynécologue (15,3% au lieu de 1,6%), même si une consultation s’impose en cas det est positif. n Et demain ? À l’avenir, la vaccination préventive des jeunes filles devrait encore faire reculer le cancer du col de l’utérus, mais rappelons que le frottis reste toujours le moyen le plus sûr car le vaccin ne protége que contre 70% des papillomavirus. 7HYGIA : LA SANTÉ PAR L’ESTHÉTIQUE étudiés selon la situation, que l’on aborde ici les problématiques de la vie et notamment les questions de santé. « Quand il y a rupture sociale, il y a abandon de la santé,on essaie de restaurer le lien avec le corps médical » explique Sandra Souillat, psychologue de l’association. « Par exemple, pour la prévention des cancers féminins, on a fait venir un médecin de l’association Arcades, puis on a monté un groupe de femmes pour aller ensemble faire le dépistage du cancer du sein, raconte Sophie, nous sommes entre le centre social et l’institut de beauté. » Soutenue par le Conseil général, Hygia ne compte pas moins de 350 adhérentes. Hygia, 59 av. Saint Paul, 13013 Marseille. Tél. 04 91 66 91 96.
PARCOURS SEXUALITÉ ET CONTRACEPTION LES INÉGALITÉS SE CREUSENT Au 21 e siècle, certaines choses évoluent peu. Parmi elles, l’âge du premier rapport sexuel qui est toujours de 17 ans et demi pour les filles (17,2 ans pour les garçons) et la méconnaissance de leur corps ou encore les différentes méthodes de contraception. Ce constat, Lisa Tichané, la directrice du Planning familial des Bouches-du-Rhône, le fait tous les jours. Dans ses permanences ou dans ses consultations médicales, elle voit défiler chaque année des centaines de femmes fragilisées par des conditions sociales difficiles : des jeunes filles, très souvent mineures, confrontées aux tabous familiaux ou religieux, des femmes en situation irrégulière, certaines séropositives, d’autres battues, d’autres encore que la précarité a mis à la porte des cabinets de médecine libérale. Et toujours la même inquiétude : « Nous vivons une période de recul des droits en matière de santé, qui touche d’abord les plus précaires, donc les femmes » assure Claire Ricciardi (ci-contre), présidente du Planning. « Aujourd’hui, on se bat pour que les droits acquis par les femmes ne regressent pas » ajoute Lisa Tichané. Les méthodes contraceptives par exemple sont aujourd’hui nombreuses, mais le remboursement par la Sécurité sociale ne suit pas. Ainsi, certaines formules de pilule, notamment celles les plus adaptées aux jeunes filles, ne sont pas Pages réalisées par Irène Lanfranchi PROFESSION SAGE-FEMME Comment doit-on l’appeler ? Sage-homme, sage-femme homme, accoucheur ? « Sage-femme, ça veut dire qui a la connaissance de la femme, donc on peut dire homme sage-femme » explique Gurwan Delaforge, qui officie depuis cinq ans à la maternité de la Conception à Marseille. Pas vraiment une vocation pour ce jeune homme de 28 ans, mais un vrai choix en fin de 1 ère année de médecine. « Lors d’un stage, j’ai assisté à mon premier accouchement, et c’est le visage du père, l’émotion de l’instant, qui ont confirmé ma décision » raconte t-il. Si la profession s’est ouverte aux hommes en 1982, ils sont à peine un peu plus de 1% en F rance à pratiquer le métier. « À la Conception, sur 64 sages-femmes, nous sommes seulement quatre hommes. » Mais si certaines futures mamans s’étonnent encore en le voyant, il est bien fini le temps où les hommes étaient proscrits du cercle de l’accouchement. « Les seuls cas de refus que j’ai eu à gérer étaient d’ordre religieux » ajoute Gurwan qui n’a jamais regretté son choix : « C’est une profession médicale, nous suivons la femme enceinte à toutes les étapes, du début de sa grossesse jusqu'à son accouchement et ses suites de couche. Nous aidons à préparer un instant un peu magique, et même lorsque tout n’est pas rose, qu’un drame survient, nous sommes là pour accompagner les familles. Ce sont des liens de confiance. C’est ce qui rend ce métier enrichissant. » n remboursées, tout comme le patch et l’anneau qui coûtent entre 150 et 200 euros. « La contraception, c’est reservé aux riches ! » affirme Lisa Tichané. Le manque d’information et d’éducation à la sexualité se retrouve encore au sujet de la contraception d’urgence, qui peut effectivement être délivrée sans ordonnance et gratuitement, en pharmacie ou par les infirmières scolaires, mais qui n’a pas fait reculer le nombre de grossesses non désirées. Au contraire, le recours à l’avortement est en augmentation, notamment chez les mineures. En 2008, 23 000 IVG, dont plus de 10 000 dans les Bouches-du- Rhône, ont été pratiquées en PACA. Un chiffre nettement supérieur à la moyenne nationale. Planning familial, 13 bd d’Athènes, 13001 Marseille. Tél. 04 91 91 09 39. N°vert IVG Contraception : 08 00 105 105 ACCENTS• 9



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