[13] Accents n°203 fév/mar 2011
[13] Accents n°203 fév/mar 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°203 de fév/mar 2011

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général des Bouches-du-Rhône

  • Format : (210 x 297) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 6,4 Mo

  • Dans ce numéro : les femmes assurent dans le 13.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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. 38• ACCENTS en vueculture Denis Borg, charpentier de marine Il était un petit navire « La barquette est à Marseille ce que la gondole est à Venise », parole de charpentier de marine, celle de Denis Borg, un des derniers à construire et à r énover les barquettes marseillaises, ces embarcations de p êche de la grande fa mille des pointus. Et Denis Borg sait de quoi il parle. Chez les Borg, on est charpentier de marine, de père en fils. « C’est même pathologique », plaisante t-il. Un temps photographe, il a attrapé le virus familial sur le tard : « Je passais mon temps libre sur le chantier naval. Tout ce que j’ai appris ici, je l’ai volé », résumet -il p our expliquer ce métier, sa rudesse mais également la frilosité de son père à le voir reprendre le flambeau : « J’ai fait le forcing pour prouver que j’avais ma place. Papa était convaincu qu’il valait mieux être derrière un bureau dans l’administration ou dans la banque. » Niché au bout de l’anse du Pharo à Marseille, avec vue sur le Palais, le chantier naval transpire l’authentique. Il règne l’atmosphère des ateliers, celle du geste répété à l’infini et de la noblesse de la matière. Ici le bois est roi. Denis Borg parle même de métier « kinesthésique » pour définir son art. Parmi les derniers dépositaires d’un s avoir-faire, il déf end a vec f erveur ces embarcations parce qu’elles font partie du patrimoine maritime : « Les institutions doivent se mobiliser pour protéger ce patrimoine. On est sur une micro-niche quasi inexistante. Mes clients sont aisés et ont une certaine culture maritime. Mais en t emps de crise, l’activité est fragile, elle est en train de péricliter. » Alors, comme son père l’avait fait dans les années 60 a u moment de l’arrivée des bateaux en plastique sur le marché, Denis Borg vire un p eu de b ord pour se diversifier vers la décoration d’intérieur. Il s’active pour faire vivre son activité, participe aux courses de bateaux anciens, reçoit les touristes sur le chantier naval, et fait figurer le c hantier naval Borg sur les réseaux sociaux du web. Le temps de laisser passer l’orage. « La c ause n’est pas per due », f init-il par concéder mais « quelle én ergie ». C e p essimiste éphémère a vite fait de se projeter. En ce moment, il planche avec le CNRS s ur le projet Protis labellisé « Marseille Provence Capitale de la culture 2013 » pour la reconstruction selon les techniques anciennes et la navigation de deux épaves antiques massaliotes mises à jour en 1993 dans le ventre de Marseille. n Pascale Hulot PHOTO : C. ROMBI
Caroline Bodiou Pour voyager différemment Une vie faite de marqueurs vers lesquels elle revient, pas à pas : née au Sénégal, les 13 premières années de sa vie passées en Afrique, un voyage au Népal où elle y développe une activité humanitaire, Caroline Bodiou marche finalement vers ses premières amours. Cette ancienne chargée de marketing dans deux grandes entreprises françaises vient de créer Traveltalent, pour voyager « autrement », donner du sens et découvrir des cultures différentes. Des amis touaregs lui donnent sans doute le déclic et la confortent dans son envie de rompre, parfois, avec son quotidien. Le premier périple, auquel s’est inscrite une dizaine de personnes, a eu lieu en f évrier au Sénégal. Là, lors d’un voyage de neuf jours pour près de 1 900 euros par personne, « dans un lieu magnifique, une résidence d’artistes où se côtoient des troupes de danse, des sculpteurs, des potiers, les aventuriers français ont pratiqué la poterie, goûté la culture de quatre ateliers de danses africaines, de percussions. » Caroline Bodiou cible « ceux qui veulent voyager différemment et intelligemment, mais a ussi le s artistes qui ont déjà pratiqué. » Elle s’attellera ensuite à la préparation d’un voyage au Japon, et pense déjà au Pérou, à l’Inde, au Népal, avec des ac tivités comme la cuisine, les plantes ou le raku, de la céramique japonaise. « Je me sens vraiment à ma place et je ressens une grande joie à travailler. » Et, comble de la réussite personnelle, « mes enfants sont très fiers ! » nC. F-K. Contact : 06 15 06 94 98 - www.traveltalent.fr Stéphane Dufrêne Passion miniature C’est un petit atelier presque caché au creux d’une ruelle du vieil Aubagne au cœur duquel se fabriquent et s’assemblent patiemment des objets de collection recherchés par des amateurs du monde en tier. D ans cet espace désordonné o ù s e mêlen t o deurs de peinture et de diss olvant, S téphane Dufrêne et P atrick Buvat, deux grands enfants qu’une même pas sion a r éunis, réalisent depuis cinq ans, un v éritable travail d’orfèvre : des voitures de collection à l’échelle de 1/43 e, des F errari p our la plupart, qui iront enrichir les vitrines des collectionneurs. « Nous sommes à peine une petite dizaine dans le monde, du coup notre carnet de co mmande est plein pour deux ans », explique Stéphane. Une cinquantaine de clients, dont certains prestigieux comme Schumacher ou Jean Todd, mais aussi des Russes, des Chino is, des B elges, des Américains qui n’hésitent pas à débourser entre 1000 et 2 500 eur os par voiture… Builtup models, micro-entreprise pour un micro-marché, ne connaît pas la crise. Des mains exp ertes de ces deux passionnés sortent ainsi de véritables petits bijoux de précision et de technique. C’est à la lueur des hallogènes et armés de pinces à épiler qu’ils recréent les plus illustres modèles de Formule 1, de rallye ou de tourisme. Rien ne manque, tout s’articule au micron près : des f ils de b ougies aux r essorts d’amortisseurs, du lave-glace au pare soleil, en passant par la clé de contact et même le miroir de courtoisie, jusqu’aux peintures qui sont de vraies peintures auto… Et l’exigence de certains clients semble sans limite. « L’un d’entre eux souhaitait que les phares s’allument lorsqu’on appuie sur les pédales ; un autre voulait que les roues se démontent », raconte en souriant Patrick. « Parfois, nous partons nous-mêmes livrer ces m iniatures, c ar elles sont f ragiles et précieuses », ajoute Stéphane. Cinq à dix voitures sortent chaque mois de l’atelier. De quoi poursuivre un rêve d’enfant. n Irène Lanfranchi Builtup models, 11 rue Frédéric Mistral, 13400 Aubagne. Tél. 04 42 72 79 55. builtupmodels@gmail.com PHOTO : J. P.HERBECQ PHOTO : C. ROMBI ACCENTS• 39



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