. Le tour des cantons hors Marseille H. ARNAUD 24• ACCENTS F CANTON D’AIX-SUD-OUEST Une opérette-revue, acte de résistance C’est à la création d’une œuvre singulière, « Femmes et Résistances », que Trafics d’Arts II, Nuits Blanches en Compagnie et L eda Atomica Musique vont donner à assister le 12 mars au Comœdia à Aubagne et au Théâtre Antoine Vitez à Aix le 16 mars. « Le Verfügbar aux Enfers » a en ef fet été écrit par Germaine Tillon, en toute clandestinité, durant l’hiver 1944- 1945 alors qu’elle était enfermée dans le camp de concentration de Ravensbrück. Voulue par son auteur comme une « opérette-revue », elle constitue « une tentative de se divertir ensemble pour affirmer son humanité » alors que tout autour dominent oppression et humiliation au quotidien. « Ce texte est un acte de résistance », explique le metteur en scène, Danielle Stefan, ces femmes avaient conscience que les Nazis allaient les éliminer, mais pour résister, elles cherchent à rester debout, à chanter, en faisant simplement appel à leur imaginaire. » Responsable de Trafics d’Arts II, Henriette Nhung Pertus a eu envie de monter la pièce dès la découverte du petit livret, longtemps non publié. Durant l’été 2008, les deux artistes lisent ensemble le texte. « Nous avons senti que ce serait un gros projet, d’où notre volonté de mutualiser les forces et nos moyens réduits, en espérant que des partenaires suivraient », confie Henriette. « Femmes et Résistances » est produit avec le Gyptis, 3BisF à Aix, les théâtres Comœdia et Vitez et le Conseil général apporte sa contribution financière avec les villes d’Aix et Marseille. L’association des amis de Germaine Tillon soutient également ce projet où « tout est à construire », précise Danielle Stefan. « La difficulté est de donner à voir une réalité, décrite de l’intérieur, à un public qui n’en n’a pas connaissance, et d’en faire un témoignage alors qu’il n’en était originellement pas un. » L es s pectateurs reconnaîtront dans les chants des airs populaires, reflets de la diversité des parcours et profils des femmes du camp, mais avec des paroles réinventées par Germaine Tillon. En parallèle de ces représentations, se tiendront expositions, rencontres, films, lectures, mais aussi des travaux développés avec des s colaires sur le de voir de mémoire. « Nous espérons qu’un large public découvrira et entendra ce combat pour la dignité afin de convaincre d’autres diffuseurs de la programmer », indique Henriette Nhung Pertus. n |