7LA MORT SUBITE DU NOURRISSON BIENTÔT RÉSOLUE ? Le Teeshirt 23, vous connaissez ? Derrière ce nom se cache un gêne qui est peut-être à l’origine de la mort subite du nourrisson. C’est ce que viennent de trouver des chercheurs du laboratoire de biologie de Luminy à Marseille. Même si les études n’en sont qu’aux investigations, une nouvelle voie de recherche vient d’être ouverte. « Ce gêne commande l’activité de neurones du groupe respiratoire, avance Laurent Fasano, directeur de recherche au CNRS. En fait, nous avons constaté qu’en son absence, un nouveau-né mammifère ne peut pas respirer au moment critique où il passe à la vie aérienne. » Ces chercheurs travaillent depuis 2000 sur ce programme en partenariat avec les universités Paul Cézanne Paris sud. Cette découverte pourrait permettre de mieux comprendre les maladies respiratoires héréditaires, l’apnée du sommeil et la mort subite du nourrisson. « Pour poursuivre nos recherches, nous travaillons notamment avec des laboratoires aux Etats-Unis, c’est un travail de collaboration internationale, » précise Laurent Fasano. Peut-être un nouveau souffle de vie. O. G. 8• ACCENTS Ipsogen, profileur de cancers C’est une petite société aux portes des calanques marseillaises, sur le site de Luminy. Une soixantaine de salariés, des bâtiments aux allures modestes. C’est pourtant là que se joue une des nombreuses batailles contre le cancer. Ipsogen, née en 1999, est devenue en une décennie, une des STEPHANE DE BONO ET PASCALE BOISSEL PIERRE FILIPPI, LAURENT FASANO ET XAVIER CAUBIT références mondiales en matière de tests de diagnostic moléculaire du cancer. La société fondée par un trio de scientifiques, Vincent Fert, Stéphane Debono et Fabienne Hermitte, met au point, fabrique et commercialise en effet dans le monde entier des kits de diagnostic destinés à profiler les multiples types de cancers du sang. Une avancée majeure dans le traitement personnalisé des malades, qui révèle la nature de la leucémie et permet au médecin non seulement d’adapter le protocole de soins, mais ensuite d’en vérifier l’efficacité tout au long de la thérapie. 15 000 kits sortent chaque année de l’unité de production de Luminy, à destination des grands hôpitaux et laboratoires français, européens et américains, au total plus d’une soixantaine de pays. Ipsogen, qui a ouvert une filiale aux USA et travaille en collaboration avec les plus grands instituts de recherche, s’apprête à commercialiser un nouvel outil de diagnostic capable de cartographier plus précisément les tumeurs cancéreuses du sein. Des informations jusqu’à présent inaccessibles qui permettront d’affiner le diagnostic, parfois d’éviter des traitements lourds, en tout cas de proposer à chaque patiente un traitement personnalisé. n I.L. OLEA MEDICAL, PIONNIER DE L’IMAGERIE CÉRÉBRALE C’est un chef d’entreprise militant. La lutte contre les accidents vasculaires cérébraux, c’est son combat, presque une cause personnelle. Avec Olea Medical qu’il a créé à cet effet en 2008 à La Ciotat, Faycal Djeridane a gagné tous les prix : concours de l’innovation du ministère de la Recherche, Entrepreneur de l’année, Trophée de la meilleure innovation… Mais ce qui fait avancer avant tout cet ingénieur informatique passé par l’industrie de l’armement, c’est le sentiment de se sentir utile, de participer à sauver des vies. En spécialiste de l’imagerie de perfusion, Olea Medical en est sa fierté et son outil. La société met au point et commercialise des logiciels d’aide au diagnostic des AVC, en permettant au médecin une prise de décision en une minute, là où auparavant il en fallait trente. Et lorsqu’on sait que ce sont 4 à 100 millions de neurones qui meurent par minute dans le cas d’un AVC, on mesure la portée d’une telle innovation. Equipant les plus grands hôpitaux en France et en Europe, mais aussi au Canada, en Corée, au Japon, en Australie, aux États- Unis où une filiale a vu le jour en 2009, la petite entreprise ciotadaine est en passe de devenir le leader mondial de l’imagerie de perfusion, concurrençant le géant Siemens. Olea Medical dépose cinq brevets par an et travaille actuellement à étendre sa technologie, jusque-là axée sur les pathologies du cerveau, au reste du corps, notamment prostate, foie, rein. Et comme la lutte contre les AVC n’attend pas, Faycal Djeridane a aussi créé la Fondation Urgence AVC qui finance des campagnes de sensibilisation et d’information. I.L. |