. itinéraire F CAMARGUE À l’infini de la Digue à la Mer A l’infini de la Digue à la Mer S’approcher des Saintes- Maries, étape indispensable, repère incontournable pour cette drôle de randonnée, c’est déjà vivre autre chose. Longue route traçant de grandes droites et de délicats arrondis entre les marais où, au sol contre eau et sable, cohabitent chevaux, taureaux et oiseaux qui, eux, détiennent le privilège du ciel. Migrateurs pour beaucoup, ils viennent là, dans ce milieu naturel à l’écosystème si particulier, se requinquer. Bref, dans l’absolu, prendre ou reprendre des provisions et donc des forces avant ou après la traversée de la 32• ACCENTS AVOCETTE ÉLÉGANTE E.VIALET PNRC AIGRETTES E.VIALET PNRC C’est une succession de curieux déserts entre les eaux… On y croise des randonneurs affamés de liberté, des cavalières et des cavaliers grisés par le vent et les embruns, des cyclistes ébahis et des pêcheurs méditatifs… Eh oui, la Digue à la mer incite à l’aventure. Méditerranée. Les ornithologues appellent ces lieux de halte et de rencontre entre espèces des « stations service ». L’image fait sourire tant elle démontre comment, par les formules qu’elle induit, la modernité rattrape parfois quelques uns des ses plus ardents détracteurs. Mais revenons-en aux principaux intéressés : les oiseaux. Tout migrateurs qu’ils soient, s’agissant de leurs espèces bien entendu, ils ne se comportent pour autant pas tous de la même manière. Certains fendent les airs envers et contre tout. Les petits surtout ! Et dans ce cas, au sens ravitaillement, la dénomination « stationservice » est bien expressive. D’autres par contre flânent en route ; quelques uns suspendant leur migration, une autre catégorie ne l’effectuant qu’à moitié, tandis qu’un étonnant mélange choisit de s’installer ici, en Camargue ou ailleurs. C’est le cas du goéland Leucophée, le fameux |