PHOTO : J.P. HERBECQ.. Mobilité CL’ÉCO-MOBILITÉ, C’EST : c des transports collectifs c des couloirs de bus c du tramway c des aménagements piétons c des transports hippomobiles c de l’autopartage c des taxis c des vélos taxis c des parcs-relais pour les voitures c des postes de recharges pour les véhicules électriques c des vélib c des voitures 14• ACCENTS Le grand défi des déplacements Il nous reste à inventer la ville de demain. » « Lors du colloque sur la mobilité en novembre dernier à l’Hôtel du Département, le président du Conseil général, Jean-Noël Guérini, a ainsi lancé les débats. Plusieurs constats sont venus se greffer sur la question de la mobilité dans les Bouches-du-Rhône, un territoire qui a tant de défis à relever pour sortir de POURQUOI PAS UN BUREAU DES TEMPS ? Dans un département urbanisé et congestionné par la voiture, il y a urgence à trouver une nouvelle culture de la mobilité. C’est tout le propos du colloque qui s’est tenu en novembre à l’Hôtel du Département. l’asphyxie. Jean Viard, sociologue, a même enfoncé : « Un territoire archaïque en matière de transports. » Sur ce constat, pour Michel Lussault, président de l’Université de Lyon et géographe : « Ce qui caractérise le territoire aujourd’hui, c’est la diffusion de l’urbain, notamment dans les Bouches-du-Rhône. Les espaces pavillonnaires sont devenus les emblèmes de cette cité diffuse. » Et ce processus de péri-urbanisation engendre inéluctablement des besoins en déplacement. Nos rythmes de vie ont évolué ces dernières années : le temps de travail a été réduit avec les 35 heures, et si le traditionnel 9h-18h est dépassé en théorie, il orchestre pourtant nos journées. Et avec lui, les embouteillages. Enfants, loisirs, courses, démarches administratives sans oublier le temps de transport : le défi est énorme. Le concept du « Bureau des temps » est apparu Plus d’éco mobilité Autant dire que les solutions aux problématiques de déplacement sont d’une grande complexité. Comme le démontre Yves Chalas, sociologue urbaniste : « Si le tramway améliore sans conteste l’espace public et la qualité urbaine, il ne grappille pas la moindre part de marché aux voitures… mais aux vélos ! » Car la vie sociale passe par une mobilité qui n’est plus forcément régulière et répétitive : travail, loisirs, consommation, tout passe par le déplacement. Et c’est l’une des principales conclusions du colloque sur la mobilité, il faut des modes de déplacements diversifiés : voiture, transports collectifs, vélo, aménagements piétons… « Le vrai défi, ce n’est pas moins de mobilité mais plutôt la fin du tout-automobile, plus d’éco mobilité avec des voitures moins polluantes » explique Yves Chalas. Autrement dit, la disparition de la voiture n’est pas à l’ordre du jour dans la ville de demain. Une éco-mobilité qui pose tout de même le problème du foncier si rare dans les grandes villes. Autant de paramètres qui montrent que chaque solution engendre de fait un problème. « Pendant le week-end, l’habitant péri-urbain reste dans son jardin tandis que l’habitant du centre-ville ne pense qu’à partir, en avion, en train ou en voiture. On appelle ça l’effet barbecue ! » Yves Chalas, sociologue « Ne pas bouger, c’est être exclu » Qu’on ne s’y trompe pas : les individus ne transigeront pas sur le droit et leur liberté à se déplacer. « Ne pas bouger, c’est être exclu », précise Yves Chalas. Mais Francis Ampe, ancien maire de Chambéry et ingénieur urbaniste, se veut optimiste. Il en est certain : « Notre système capitaliste va s’emparer de ces problématiques pour mettre à disposition des outils pour faire baisser la pollution et faciliter les déplacements. » n dans le but de réorganiser les rythmes de la ville autour des rythmes des citoyens ; cela sur le mode de la concertation afin de prendre en considération aussi bien les attentes de l'habitant que celles du travailleur, de l'entreprise, de la municipalité. Quelques villes en France l’ont déjà adopté, comme Rennes. PHOTO : S. ECOCHARD |