Victimes de maladies, des pesticides et de l’appauvrissement du milieu rural, les abeilles sont en danger. En France, chaque année, 1000 apiculteurs cessent leur activité devant la disparition de leurs cheptels victimes de maladies, selon les chiffres de l’Union nationale de l’apiculture française. Pouvant butiner chacune jusqu’à 700 fleurs par jour, les abeilles jouent un rôle primordial dans le maintien de la biodiversité. Dans un département qui compte 700 apiculteurs et 28 000 ruches, sans compter une IGP (indication géographique protégée) « Miel de Provence », la filière apicole se mobilise. Comme le souligne Denis Monod, président du Groupement de défense sanitaire des abeilles des Bouches-du-Rhône : « Dans le département, l’apiculture se maintient et la santé du cheptel est plutôt 7 12• ACCENTS Abeilles sacrées BUTINAGES URBAINS meilleure qu’il y a quelques années. » La raison ? Un véritable plan pour la santé de nos abeilles, « unique par les moyens déployés » précise Denis Monod. Des abeilles mieux soignées « Depuis 12 ans, avec le soutien exceptionnel du Conseil général, nous avons mis en œuvre un plan de prophylaxie au profit du cheptel pour lutter contre le Varroa, un acarien qui peut tuer les abeilles et contre les maladies contagieuses. » Résultat, ici nos abeilles se portent mieux qu’ailleurs : « Grosso modo, en France, la mortalité des colonies s’élève à 30% contre seulement 15% dans notre département, toutes causes de mortalité confondues » Il convient également de souligner l’initiative dans le département du Centre d’études apicoles Alpilles Luberon avec un programme de sélection d’abeilles souches pour répondre aux difficultés récurrentes des apiculteurs à s’approvisionner en reines de qualité. n P.H. Avec plus de variétés de fleurs et de plantes régulièrement arrosées et moins de pesticides, aujourd’hui l’abeille des villes vit mieux que l’abeille des champs. Cette triste réalité a fait naître ça et là des ruches sur les toits des villes. « Ces ruches urbaines viennent souligner l’appauvrissement du milieu rural en fleurs, en pollens, en nectar intoxiqué par les désherbants et les pesticides » explique Silvère Bru, président du Centre d’études apicoles Alpilles Luberon avant d’ajouter : « En ville, l’abeille survit à la pollution et arrive à faire du miel alors qu’elle meurt à la campagne ». Medhi Sadelli, apiculteur et président de l’Abeille Provençale qui a participé à l’implantation de ruches sur le toit du Théâtre du Merlan à Marseille, retient également le côté symbolique de ces ruches citadines : « Il y a toujours eu des ruches en ville mais aujourd’hui outre leur petite récolte de miel, ces ruches des villes permettent surtout de faire de la pédagogie et de mobiliser le grand public sur la problématique des abeilles ». |