[13] Accents n°201 oct/nov 2010
[13] Accents n°201 oct/nov 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°201 de oct/nov 2010

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général des Bouches-du-Rhône

  • Format : (210 x 297) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 2 Mo

  • Dans ce numéro : la mer, un trésor à préserver.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 8 - 9  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
8 9
7 CÔTE BLEUE L’EFFET « RÉSERVE » Uniques réserves marines des Bouches-du-Rhône, les zones de Carry-le-Rouet et du Cap Couronne font figure d’exemple sur les pourtours de la Méditerranée. Sur ces zones gérées par le Parc marin de la Côte Bleue depuis plus de 25 ans, la plongée en bouteille, le mouillage des plaisanciers et la pêche sont interdits sur près de 300 hectares. « Il y a véritablement un effet réserve. Les espèces de poissons se développent et l’on assiste au retour d’espèces rares telles que le Mérou », explique Frédéric Bachet, directeur du Parc marin. Le parc peut également se vanter d’avoir su associer les pêcheurs professionnels pour organiser les usages liés à la mer. « C’est le cas avec la réserve du Cap Couronne, l’une des plus grandes zones marines intégralement protégées de Méditerranée. » www.parcmarincotebleue.fr 8• ACCENTS Sea Orbiter, une épopée moderne Ni utopie, ni science-fiction : le projet Sea Orbiter, ce vaisseau d’argent dérivant au cœur des océans, inventé et conduit par Jacques Rougerie, architecte et président de la fondation éponyme, est à l’image des grandes explorations maritimes des siècles passés : une étape décisive dans la connaissance des milieux marins et leurs écosystèmes. Une maison sous- marine Les hommes se sont toujours surpassés depuis la nuit des temps pour découvrir et explorer des territoires nouveaux et complexes. Il restait finalement deux grands territoires à conquérir : l’espace et les océans. « L’homme qui a toujours été un génie a imaginé une technologie qui l’accompagnait dans chacune de ses grandes aventures », observe Jacques Rougerie. « Nous n’en sommes qu’aux balbutiements de la compréhension de l’immensité des océans », souligne-t-il, alors qu’il travaille à la mise en œuvre de ce vaisseau vertical de 51 mètres de haut, la première « maison » sous-marine nomade. Avec ce type d’habitat dérivant, où « l’approche des cinq sens est tout à fait différente », l’homme pourrait vivre et regarder sous la mer pour faire évoluer une connaissance jusqu’alors à peine ébauchée. « On a ainsi découvert que la vie était possible sans lumière, sans photo synthèse », relate Jacques Rougerie. 18 hommes à bord Avec Sea Orbiter, les hommes pourront vivre 24 heures sur 24 sous l’eau, en y travaillant, en s’y reposant et « mener parallèlement des études sur les changements climatiques et les grands bouleversements qu’ils pourraient entraîner ». À ce jour, aucun navire ne peut permettre ce type d’études. Ainsi, depuis que la maquette de Sea Orbiter a été testée de façon concluante en Norvège, on peut imaginer que dans un délai de deux à trois ans, il soit possible d’envoyer, sous l’eau, un équipage de 18 hommes qui observerait les océans en continu. La maquette de Sea Orbiter prêtée par Beaubourg, sera présentée lors de l’exposition « Voyage au centre de la mer ». Si ce projet sera forcément coûteux, ses retombées pourraient être très importantes en matière d’enseignement et de recherche. Évoquant un partenariat avec les plus grands aquariums dans le monde, l’architecte- océanographe ne cache pas qu’il veut « faciliter l’intégration des océans dans nos existences et dans nos attitudes ». n En savoir plus : www.seaorbiter.com L’AVENTURE DE LA PLONGÉE Jean-Claude Cayol, « Inventeur » d’épavesC. F. K. À 66 ans, Jean-Claude Cayol passe toujours sa vie dans l’eau. Cet ancien Inspecteur d’Académie, agrégé de génie mécanique, à ses heures consultant pour l’Unesco, a deux passions, la plongée et l’archéologie. La plongée, il en a attrapé le virus très jeune, à 15 ans, dans les eaux profondes de Cassis, aux côtés des Jules Manganelli ou Yves Giraud. Il a gravi tous les échelons pour devenir instructeur national en 72. C’est de cette époque que datent ses premières campagnes de fouilles sous-marines, à la recherche d’épaves historiques et archéologiques. Infatigable autant qu’intarissable, Jean-Claude Cayol évoque son amitié avec Henri-Germain Delauze, le fondateur de la Comex, avec qui il a plongé tant de fois. Ensemble, ils ont fait de belles découvertes : celle du Re d’Italia, ce cuirassé de 1866 coulé au large de la Croatie, celle du Cromarty, chasseur de mines anglais. Mais c’est aussi la découverte de huit épaves antiques entre l’île du Riou et la phare de la Cassidègne, gisant par 100 mètres de profondeur. « Je suis l’inventeur de cinq épaves (entendez le « découvreur ») et même de la queue de l’avion de Saint-Exupéry découvert au large de Marseille, raconte t-il avec un brin de fierté, mais les profondeurs cachent encore beaucoup de trésors » ajoute t-il en renfilant sa combinaison de plongée. I.L.
Étang-de-Berre, le défi de la reconquête La réhabilitation de l’Étang-de-Berre passe par l’arrêt des rejets industriels. Une étude du Gipreb va analyser les retombées économiques de cette reconquête. Paysage paradoxal, l’Étang de Berre, véritable mer intérieure avec ses 155 km 2, n’est pas seulement un site industriel que la pollution des usines pétrochimiques ou hydro-électriques aurait définitivement dégradé. Sa côte ouest recèle toujours des criques désertes, des petits ports, des villages classés ou troglodytes. La mobilisation politique et citoyenne pour réhabiliter et sauvegarder l’étang est chose ancienne. Forte dès les années 70, elle n’a cessé de s’amplifier pour aboutir en 2000 à la création du Gipreb (Groupement d’intérêt public pour la réhabilitation de l’étang de Berre) qui a mis autour de la table tous les acteurs de la concertation (Etat, collectivités territoriales, industriels, riverains, associations…). Objectif : élaborer un contrat pour l’étang. PLAGE DU RANQUET À ISTRES M. TORRES La lagune la plus surveillée du monde « Depuis les années 80, entre les normes imposant la limitation des rejets industriels, la restriction des rejets d’eau douce et de limons de la centrale hydro-électrique EDF de Saint-Chamas, la surveillance écologique, le rétablissement du droit de la pêche interdite en 1957, cette lagune est sans doute la plus surveillée du monde. On peut dire que les choses vont dans le bon sens », estime Serge Andréoni, président du Gipreb et maire de Berre l’Etang. « On a sauvé la baignade dans l’étang, aujourd’hui, les CALANQUES LE PARC NATIONAL AU BOUT DU CHEMIN Le pré-projet de charte du parc national des Calanques, qui doit voir le jour mi-2011, s’est fixé pour objectif principal la préservation de la biodiversité méditerranéenne, notamment en gérant mieux la très forte fréquentation. Il s’agit par ailleurs de valoriser la richesse culturelle de la Méditerranée provençale. Parmi les actions déclinées figurent la réhabilitation du patrimoine historique, la préservation de la vie au cabanon ou encore la valorisation des espaces frontaliers de la zone urbaine. La création du parc national des Calanques, le premier en France métropolitaine depuis 1979 et le troisième péri-urbain au monde, est attendue vers juin 2011, après concertation des acteurs locaux et enquête publique.communes recommencent à aménager des plages, des clubs de voile s’installent, des compétitions sportives s’y disputent, une trentaine de pêcheurs y exercent une activité, encore trop précaire. Dans les années 50, 300 familles vivaient de la pêche. En revanche, au niveau de la renaissance de l’écosystème, les résultats sont très décevants. » Perspectives de développement territorial Écosystème trop détruit ? Rejets d’eau douce encore trop importants ? Le retour de la faune et de la flore dans l’étang passe immanquablement par l’arrêt des rejets de la centrale EDF. C’est en vue de cet objectif que le Gipreb a commandé une étude afin d’analyser les retombées socio-économiques d’une totale réhabilitation, impliquant la déviation du canal EDF vers le Rhône. « Les coûts de tels aménagements sont énormes, mais les enjeux et les attentes aussi : EDF retrouverait sa pleine capacité de production aujourd’hui limitée par les normes de rejets, les retombées économiques locales (pêche, loisirs, tourisme…) seraient très importantes. C’est ce que démontrera l’étude en cours, explique Mario Martinet, conseiller général et représentant le Département au Conseil d’administration du Gipreb, qui ajoute : c’est une vision à l’échelle de 20 ans, mais une vraie perspective de développement territorial. » n Irène Lanfranchi ACCENTS• 9 G. MARTIN-RAGET



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :