. F 34• ACCENTS culture Difficile aujourd’hui de trouver dans le centre d’Aix les vestiges d’un passé industriel. Pourtant, entre le 19 e et le 20 e siècle, la ville a abrité, en plein centre, une quarantaine d’établissements industriels. C’est sur ces traces que nous emmène l’exposition « Aix, ville ouvrière ». Parmi les rares témoins de ce passé, on trouve la Cité du livre, installée dans l’ancienne manufacture d’allumettes, alors monopole d’Etat, employant jusqu’à 1000 ouvriers à la fin du 19 e siècle et « dont la sirène rythmait la vie du quartier » explique Robert Menchérini, commissaire de l’exposition, professeur des universités en histoire contemporaine, ou encore l’hôtel particulier Boyer d’Eguilles, fabrique des pâtes alimentaires Augier vers 1890. Et quelques rues aux noms évocateurs telles que la Place des chapeliers. « La chapellerie aixoise était florissante. En 1860, 442 000 chapeaux sortent des ateliers aixois et près de 450 ouvriers y sont employés » rappelle Robert Menchérini. La chapellerie représente alors une corporation très active dans la lutte ouvrière. Luttes et cultures ouvrières C’est là le second propos de l’exposition : montrer comment le mouvement ouvrier s’est alors construit à Aix. « Les conditions EXPOSITION Aix, l’autre visage C'est une face cachée d’Aix-en-Provence, celle d’une ville engagée dans le mouvement ouvrier, que nous propose l’exposition du Centre aixois des Archives départementales. PHOTOS : J.P. HERBECQ de travail étaient très difficiles. Les ouvriers s’organisent donc en société de coopération pour cotiser pour la maladie ou la retraite. Des œuvres comme « le sou des vieux », caisse pour l’aide aux vieillards, sont créées. Et le mouvement ouvrier s’enclenche pour obtenir des avantages » explique Robert Menchérini. Et finit par s’affirmer au fil du 20 e siècle avec la création des syndicats ouvriers, de la Bourse du travail, à travers les conflits sociaux, la mécanisation ou encore l’amélioration des conditions de travail des femmes et des enfants. Ainsi, en quelques aperçus, le visiteur découvre des aspects méconnus de l’histoire aixoise et surtout un autre visage de la "Belle endormie". n Pascale Hulot g « Aix, ville ouvrière. 1850-1940 » jusqu’au 19 janvier 2011, centre aixois des Archives départementales, 25 allées de Philadelphie. Tél. 04 42 52 81 90. Mois du Film Documentaire 2010 Vies hors normes Robert Menchérini, historien, commissaire de l’exposition : « Au 19 e siècle, Aix était un des centres industriels secondaires les plus importants du département avec des industries importantes comme les casseries d’amandes. » Près de chez vous Expo photo Le temps d’une escale Le photographe marseillais Patrice Terraz s’est posté sur les quais de la Cité phocéenne le temps des escales des grands navires de croisières pour capter les visages et les regards des personnels de bord. Il résulte de ce travail photographique, cent visages, 57 nationalités, en plan serré, reflétant le caractère cosmopolite d’une ville portuaire comme Marseille. Ces « gueules de marins », comme les décrit Patrice Terraz, semblent tout droit sorties de l’ouvrage d’Albert Londres « Marseille, porte du Sud » paru en 1926. Le journaliste a d’ailleurs inspiré le photographe qui aime à le citer : « À eux tous, ils représentent toutes les mers, tous les cieux, tous les climats. » « Les cent visages du vaste monde », jusqu’au 11 décembre, Bibliothèque départementale ABD Gaston Defferre, 20 rue Mirès, 13003 Marseille. www.culture13.com Cette année encore, en écho à l’opération nationale, Le Mois du Film Documentaire, la Bibliothèque départementale met le film documentaire à l’honneur lors d’une série de projections gratuites aux ABD Gaston Defferre et dans plusieurs médiathèques et cinémas du département. Cinq films au total qui témoignent de parcours de vie hors du commun, donnant à voir des hommes et des femmes qui ont choisi de construire leur vie différemment, loin des sentiers battus, en s’appuyant sur la seule force de leur désir et de leurs convictions. Les cinq films sélectionnés, bien que divers dans les thématiques abordées, posent tous la question de notre librearbitre et invitent à penser la façon dont la société dans laquelle nous évoluons détermine nos existences. Cinq films qui ont en commun de poser la question : loin des modèles imposés, peut-on encore inventer sa vie ? « Vies hors normes », projections et rencontres, du 5 au 30 novembre 2010, entrée libre dans la limite des places disponibles. Tout le programme sur www.biblio13.fr |