Il faut sauver l’hippocampe ! L’Institut océanographique Paul-Ricard est un exemple unique de mécénat en France et en Europe. Sa lutte contre les espèces menacées de Méditerranée concerne aussi le bel hippocampe. FRAGILE MÉDITERRANÉE Fondé par Paul Ricard et Alain Bombard, aujourd’hui présidé par Patricia Ricard, cet Institut est un observatoire de la Méditerranée tant sur le plan de la biologie, que de l'écologie marine ou de la pollution... Il a également pour mission de sensibiliser le public à la richesse et la fragilité de la Méditerranée et d'éduquer les adolescents à la préservation de l’environnement. Il dispose d'une équipe permanente de chercheurs dont les travaux sont reconnus au niveau international. 7 www.institut-paul-ricard.org LA MER, LE PLEIN D’ÉNERGIES Petit tour d’horizon du potentiel qu’offre la mer en matière d’énergies renouvelables c La marée : exploitée par les usines marémotrices. c L’énergie du venten mer captée par les éoliennes c L’houlomotricité : l’énergie des vagues c L’énergie des courantscaptée par les hydroliennes c L’énergie thermiquedes mers à partir des différences de température entre eaux de surface et eaux profondes c L’énergie osmotique à partir des différences desalinitéentre eau douce et eau salée c L’énergie des alguespour produire notamment des biocarburants c L’énergiesolaireen mer UN SEUL PARC ÉOLIEN Avec de fortes activités marines et touristiques, le littoral méditerranéen offre peu de possibilité d’implanter de l’éolien, de l’hydrolien et de l’houlomotricité. Sur la façade méditerranéenne française, seul un projet d’éoliennes est prévu en Languedoc-Roussillon. 10• ACCENTS G. MARTIN-RAGET INSTITUT PAUL-RICARD Àl’Institut océanographique Paul- Ricard, installé depuis 1966 sur l’île des Embiez dans le Var, on a gardé l’énergie et le dynamisme des pères fondateurs. Patricia Ricard, qui est la marraine de l’exposition « Voyage au centre de la mer », reste mobilisée en faveur des grandes causes environnementales. En cette année de la biodiversité, au-delà de l’opération « Objectif Cétacés », conduite avec WWF France, ou des travaux de recherche sur la qualité des eaux et l’étude des algues afin de lutter contre la malnutrition dans le monde, entre mille et une initiatives, l’accent est mis sur la nécessaire préservation d'un drôle de poisson à tête chevaline, l'hippocampe, qui nage verticalement et s'accroche aux algues avec lesquelles on peut le confondre. Un combat pour la biodiversité À l’institut, il est souvent question de symboles et d’exemples forts, mais aussi d’actions concrètes. Patrick Lelong, conservateur de l’aquarium des Embiez, a été chargé des hippocampes, espèce particulièrement menacée en Méditerranée. « L’hippocampe n’a pas un rôle T. ROGER/REGARD DU VIVANT de prédateur, il n’est pas fournisseur de matières organiques. Et pourtant, cette espèce, insignifiante, qui vit sa vie pépère, est, comme tant d’autres, essentielle à la richesse et à l’équilibre de la biodiversité. » Sans doute son milieu de vie est-il responsable de sa disparition progressive, puisqu’il flotte dans de petits fonds marins, relativement près de la surface et des côtes dans les herbiers de posidonie, « un habitat sensible et dégradé. » Son effacement est un signe supplémentaire de la dégradation de l’environnement et des menaces qui pèsent sur la « grande bleue ». L’institut Paul-Ricard a donc engagé des démarches auprès du ministre de l’Écologie Jean-Louis Borloo, qui pourrait, après 18 mois d’hésitations, donner une suite favorable à la demande de classement des deux espèces d’hippocampes de Méditerranée en « espèces protégées ». Aucun lobby, aucun commerce ne fait barrage à cette requête, l’hippocampe n’étant pas pêché pour sa valeur marchande. « C’est un combat purement écologique pour la biodiversité. » Noble, donc. nC.F. K. SALSA UNE TORTUE À LA MER Salsa, la tortue marine caouanne de 63 kilos prise dans les filets d’un chalutier en août dernier au large du Grau-du-Roi, a retrouvé la liberté début octobre. Après avoir été soignée au Cestmed(Centre d’étude et de sauvegarde des tortues marine en Méditerranée), elle a été remise à l’eau à 5 miles de côtes gardoises. Deux classes de 3 e des collèges Elsa Triolet (Marseille, Saint- Antoine) et de Joliot-Curie... |