[13] Accents n°201 oct/nov 2010
[13] Accents n°201 oct/nov 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°201 de oct/nov 2010

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général des Bouches-du-Rhône

  • Format : (210 x 297) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 2 Mo

  • Dans ce numéro : la mer, un trésor à préserver.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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Il faut sauver l’hippocampe ! L’Institut océanographique Paul-Ricard est un exemple unique de mécénat en France et en Europe. Sa lutte contre les espèces menacées de Méditerranée concerne aussi le bel hippocampe. FRAGILE MÉDITERRANÉE Fondé par Paul Ricard et Alain Bombard, aujourd’hui présidé par Patricia Ricard, cet Institut est un observatoire de la Méditerranée tant sur le plan de la biologie, que de l'écologie marine ou de la pollution... Il a également pour mission de sensibiliser le public à la richesse et la fragilité de la Méditerranée et d'éduquer les adolescents à la préservation de l’environnement. Il dispose d'une équipe permanente de chercheurs dont les travaux sont reconnus au niveau international. 7 www.institut-paul-ricard.org LA MER, LE PLEIN D’ÉNERGIES Petit tour d’horizon du potentiel qu’offre la mer en matière d’énergies renouvelables c La marée : exploitée par les usines marémotrices. c L’énergie du venten mer captée par les éoliennes c L’houlomotricité : l’énergie des vagues c L’énergie des courantscaptée par les hydroliennes c L’énergie thermiquedes mers à partir des différences de température entre eaux de surface et eaux profondes c L’énergie osmotique à partir des différences desalinitéentre eau douce et eau salée c L’énergie des alguespour produire notamment des biocarburants c L’énergiesolaireen mer UN SEUL PARC ÉOLIEN Avec de fortes activités marines et touristiques, le littoral méditerranéen offre peu de possibilité d’implanter de l’éolien, de l’hydrolien et de l’houlomotricité. Sur la façade méditerranéenne française, seul un projet d’éoliennes est prévu en Languedoc-Roussillon. 10• ACCENTS G. MARTIN-RAGET INSTITUT PAUL-RICARD Àl’Institut océanographique Paul- Ricard, installé depuis 1966 sur l’île des Embiez dans le Var, on a gardé l’énergie et le dynamisme des pères fondateurs. Patricia Ricard, qui est la marraine de l’exposition « Voyage au centre de la mer », reste mobilisée en faveur des grandes causes environnementales. En cette année de la biodiversité, au-delà de l’opération « Objectif Cétacés », conduite avec WWF France, ou des travaux de recherche sur la qualité des eaux et l’étude des algues afin de lutter contre la malnutrition dans le monde, entre mille et une initiatives, l’accent est mis sur la nécessaire préservation d'un drôle de poisson à tête chevaline, l'hippocampe, qui nage verticalement et s'accroche aux algues avec lesquelles on peut le confondre. Un combat pour la biodiversité À l’institut, il est souvent question de symboles et d’exemples forts, mais aussi d’actions concrètes. Patrick Lelong, conservateur de l’aquarium des Embiez, a été chargé des hippocampes, espèce particulièrement menacée en Méditerranée. « L’hippocampe n’a pas un rôle T. ROGER/REGARD DU VIVANT de prédateur, il n’est pas fournisseur de matières organiques. Et pourtant, cette espèce, insignifiante, qui vit sa vie pépère, est, comme tant d’autres, essentielle à la richesse et à l’équilibre de la biodiversité. » Sans doute son milieu de vie est-il responsable de sa disparition progressive, puisqu’il flotte dans de petits fonds marins, relativement près de la surface et des côtes dans les herbiers de posidonie, « un habitat sensible et dégradé. » Son effacement est un signe supplémentaire de la dégradation de l’environnement et des menaces qui pèsent sur la « grande bleue ». L’institut Paul-Ricard a donc engagé des démarches auprès du ministre de l’Écologie Jean-Louis Borloo, qui pourrait, après 18 mois d’hésitations, donner une suite favorable à la demande de classement des deux espèces d’hippocampes de Méditerranée en « espèces protégées ». Aucun lobby, aucun commerce ne fait barrage à cette requête, l’hippocampe n’étant pas pêché pour sa valeur marchande. « C’est un combat purement écologique pour la biodiversité. » Noble, donc. nC.F. K. SALSA UNE TORTUE À LA MER Salsa, la tortue marine caouanne de 63 kilos prise dans les filets d’un chalutier en août dernier au large du Grau-du-Roi, a retrouvé la liberté début octobre. Après avoir été soignée au Cestmed(Centre d’étude et de sauvegarde des tortues marine en Méditerranée), elle a été remise à l’eau à 5 miles de côtes gardoises. Deux classes de 3 e des collèges Elsa Triolet (Marseille, Saint- Antoine) et de Joliot-Curie...
... La Camargue, entre terre et mer Régulièrement frappée par les inondations, la Camargue est-elle réellement menacée de disparaître envahie par la mer ? Baignée d’un côté par le Rhône et de l’autre par la mer, la Camargue est probablement la région d’importance biologique la plus considérable de Méditerranée occidentale. Mais les enjeux humains et économiques y sont forts, avec l’agriculture, notamment la riziculture, et le tourisme. Difficile donc, au regard des enjeux, de s’y retrouver dans les discours alarmistes de submersion marine d’une partie du delta, notamment de l’emblématique village des Saintes-Maries-de-la-Mer. Les côtes reculent En Camargue, près de 70% du littoral connaît une érosion et certaines plages reculent de 14 mètres par an en moyenne depuis 1945 dans les secteurs les plus en érosion. Pour Claude Vella, chercheur à l’université de Provence et au Cerege*, dont les travaux portent sur les littoraux et les deltas : « L’érosion des côtes est avant tout générée par le déficit en apports de sables et l’absence de mobilité des embouchures désormais fixées. » La montée du niveau de la mer, en moyenne de l’ordre de 2 mm par an depuis 6 000 ans, n’explique donc que très peu le recul des côtes camarguaises. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon le Cerege, entre 1841 et 1872, l’apport sédimentaire dans le delta du Rhône se chiffrait à 5 millions de m 3/an pour atteindre, entre (Aubagne) l’accompagnaient. Le retour à la mer de ce spécimen mâle d’une cinquantaine d’années donnait le coup d’envoi de « Voyage au Centre de la mer », exposition qui se tiendra à l’Hôtel du Département (lire page 4). Poursuivant les mêmes objectifs d’éducation à l’environnement, le Cestmedet Véronique Tollard de l’association Destination Planète Mer, qui assureront des animations pendant l’exposition, ont accompagné quelques jours plus tard un autre lâcher de tortue, à Port-Saint-Louis-du-Rhône, dans les Bouches-du-Rhône. « Nous intervenons sur tout le littoral, les animaux ne connaissent pas de frontières. Une tortue peut parcourir 30 km par jour », explique Jean- Baptiste Sénégas du Cestmedqui recueille une trentaine de spécimens par an. Lors du retour à la mer de Salsa, Véronique explique 1995 et 2003, un déficit de 5 000 m 3/an. « Ce déficit est principalement causé par la main de l’homme », explique Claude Vella. L’agriculture, le contrôle des échanges hydrauliques, la construction des digues… Tout cela a modifié le fonctionnement naturel du delta. Les chenaux alluviaux et leurs embouchures sont fixés alors que la houle continue son rôle de répartition des sables. Des mesures transitoires Pour le chercheur, le danger viendrait surtout de la combinaison des trois facteurs : une baisse du stock de sédiments, une accélération de la montée de la mer et une fixation des chenaux et embouchures fluviales par l’endiguement. « Ça peut mettre une partie importante de la Camargue sous les eaux dans 300 ans », reconnaît-il avant d’ajouter, optimiste : « Mais la vitesse de montée du niveau marin est quasiment stable depuis 6 000 ans. » Quant aux mesures à prendre ? « Au vu des enjeux, on ne peut pas revenir en arrière. Il faut retourner à des fonctionnements plus naturels notamment dans la gestion hydraulique. Mais ça reste des solutions transitoires. » n P.H. *Cerege : Centre européen de recherche et d’enseignement des géosciences de l’environnement. inlassablement aux jeunes comment devenir des acteurs de la protection de l’environnement. « Après une mini croisière, ils préparent la conférence de presse sur les espèces menacées ou le code de conduite des plaisanciers et ils la présentent aux journalistes… c’est très formateur, croyez-moi. » Munie d’une balise Argos destinée à étudier son comportement, équipement financé par le Conseil général, Salsa, donnera bientôt des nouvelles aux scientifiques et aux élèves via le réseau informatique Ordina13. M. R. Le Cestmedtraite les données envoyées par la balise Argos de Salsa sur : www.cestmed.org En images sur ACCENTS• 11 G. MARTIN-RAGET



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