. point de vue FLE 13 EN ACTION - PS - DVG - PRG 40• ACCENTS De la rigueur pour la rentrée, mais pas pour tout le monde Cette année encore, les parents d'élèves, et plus largement l’ensemble des Français, abordent la rentrée avec inquiétude et exaspération. La politique de réduction des personnels des services publics orchestrée par le gouvernement de Nicolas Sarkozy n'épargne pas l'Éducation nationale et la politique de la petite enfance auxquelles les Français sont particulièrement attachés. Pour preuve, le décret dit « Morano » du 7 juin 2010 qui pèsera lourd sur les conditions de l'accueil collectif des enfants de moins de 6 ans : augmentation de 20% de la capacité d'accueil dans les crèches sans en augmenter le personnel, officialisation de « jardins d'éveil » payants pour les 2-3 ans et son corollaire, la fermeture de classes dans les écoles maternelles et l’interdiction d’accueillir les enfants de moins de 3 ans dès cette rentrée. Pour preuve encore, la suppression de 172 postes d'enseignants et d'adjoints d'éducation dans les collèges du département alors que les effectifs augmentent dans les classes. Un manque de personnel et une baisse des moyens qui ne pourront qu'accroître le malaise latent et engendrer une dégradation supplémentaire des conditions d’apprentissage de nos collégiens. Pour sa part, le Conseil général à fait le choix de maintenir son programme d'investissement ambitieux pour répondre aux nouveaux besoins de scolarisation. Près de 40 opérations de construction et FAGIR POUR LE 13 Tisser le lien intergénérationnel Chaque année, nous devons nous souvenir de l'épisode douloureux de la canicule de l'été 2003. La France faisait alors violemment face pour la première fois au défi que représente l'allongement exceptionnel de l'espérance de vie depuis 30 ans. L'apparition d'un 4 e âge, les déséquilibres de notre protection sociale qu'entraîne ce changement démographique sont des problématiques auxquelles notre société a dû trouver dans l’urgence des réponses. La collectivité a alors mis en place de précieux dispositifs de veille et d’aide aux personnes âgées. Néanmoins, beaucoup reste encore à mettre en œuvre pour faire cohabiter 4 générations. Adapter le monde du travail à cette réalité est une exigence. Nous le savons, seul l'allongement de la durée des parcours professionnels, en tenant compte de la pénibilité du travail, permettra de sauver nos systèmes de retraites et d'assurance maladie. Pour autant, cet allongement ne se décrète pas ! Aujourd'hui, l'organisation des entreprises et des administrations n'est pas capable de valoriser les talents et les compétences de chacun. Dans notre pays l'emploi se concentre sur les 30-50 ans, délaissant les jeunes comme les seniors. Les pouvoirs publics ont une responsabilité. Nous devons encourager la mise en place de dispositifs d'apprentissage et de tutorat au sein même des entreprises, car l'expérience et le dynamisme sont complémentaires. Nous devons enfin restaurer la compétitivité de notre économie : le travail ne doit plus supporter seul l'effort de de rénovation de collèges seront livrées entre 2010 et 2012, dont 9 établissements neufs ou entièrement reconstruits. Ces investissements lourds mais indispensables interviennent dans un contexte budgétaire de baisse des recettes des collectivités territoriales. Cette année, le gouvernement a décidé de supprimer la taxe professionnelle, tout comme il a décidé aussi de geler les dotations de l’Etat. Il poursuit de surcroit avec assiduité le non-remboursement des dépenses de solidarité nationale qu’il nous a transférées, au moment même où les dépenses sociales liées aux conséquences de la crise explosent. La seule réponse du gouvernement est une réduction des aides sociales pour faire des économies. Le déficit public devient ainsi le prétexte pour justifier des coupes sombres dans les allocations aux adultes handicapés, aux aides au logement pour les étudiants ou aux emplois aidés. Alors que des milliards d'euros ont été injectés par l'Etat pour renflouer les banques à l'origine de la crise, alors que des milliardaires obtiennent des remboursements d’impôt au titre du bouclier fiscal, ce seront une fois encore les plus faibles et les plus démunis qui seront pénalisés au nom de la rigueur et au détriment de la solidarité.• Hervé Chérubini, vice-président du Conseil général, président du groupe Le 13 en action Tél. 04 91 21 12 09 herve.cherubini@cg13.fr financement de notre modèle social, sans quoi nous courrons vers un affrontement entre des actifs étouffés par la pression fiscale et des retraités dont le pouvoir d'achat s'effrite chaque année.Si l'urgence est économique, le lien intergénérationnel trouve son expression dans bien d'autres milieux. Tout d'abord au sein du cercle familial, qui doit être le premier rempart contre le péril de l'isolement. Le maintien à domicile, à proximité du noyau familial doit être une priorité, et les organismes publics chargés du logement doivent en tenir compte. Par ailleurs, la loi se doit de préciser les conditions de placement en maisons de retraite, car trop souvent les personnes âgées se sentent contraintes par ce qui apparaît comme une solution de facilité. Enfin, les associations avec l’aide des collectivités, des communes comme des Conseils Généraux prennent toute leur part à ce défi. Changer notre société, pour sortir des logiques d'affrontement et laisser place à la coopération intergénérationnelle, voilà le travail auquel les élus de la République doivent s'atteler en ces temps de crise. C’est un enjeu majeur pour demain.• Bruno Genzana, conseiller général des Bouches-du-Rhône, président du groupe Agir pour le 13 Tél. 04 91 21 11 22 bruno.genzana@cg13.fr |