. 38• ACCENTS en vueculture Troctribu.com Une médiathèque pour le prix d’un timbre Ils sont un peu comme le Club des cinq de notre enfance. Ou bien comme les cinq doigts de la main : à chacun sa fonction, son originalité, mais le tout forme un ensemble séduisant. Troctribu.com a été créé par cinq amis et néanmoins associés, qui travaillent ensemble la journée, mais se voient le soir et les week-ends pour inventer de nouvelles façons d’aimer et de partager la culture. L’idée : échanger des biens culturels grâce à des points. Sylvain Didier, Alexis Desmarais, Sébastien Touchais, Jean-François Mathiot et Jérôme Joire appellent cela « une médiathèque pour le prix d’un timbre. » Tout est parti de leur expérience individuelle. « Nous n’étions pas satisfaits des services de troc en ligne existants. L’idée et l’envie de créer une alternative sont venues de cette réflexion. Quand on consomme beaucoup de culture, c’est vite un budget. Entre nous, on se passait déjà pas mal de choses. » C’est désormais à grande échelle qu’on peut se passer des biens culturels, des livres, des CD, des DVD, des jeux vidéo puisque le site contient en moyenne 6 000 biens à échanger. Troctribu.com a eu cette volonté de lisser, d’effacer la valeur marchande. Aucune transaction marchande Troctribu.com fonctionne en fait par système de points reçus lorsque vous donnez une œuvre, points que vous utilisez ensuite pour acquérir un autre bien. Aucune transaction marchande n’est donc effectuée sur le site. Seul l’envoi du bien coûte un petit quelque chose, soit l’équivalent d’un timbre ! Déjà un peu plus de 500 utilisateurs se sont inscrits, dont des personnes vivant à la campagne, parfois loin de la ville. « Aujourd’hui, on échange sa maison, des plantes vertes ou encore des vélos. Oui, le troc est un système en pleine expansion. Dans une société où l’argent-roi commence à prendre du plombdans l’aile, cet oxygène culturel fait du bien. » Même les libraires et les éditeurs, dans leur majorité, en pensent du bien. « Si on a eu peur d’être pris pour le loup dans la bergerie face aux éditeurs et aux libraires, finalement, nous diffusons de la culture. Cette circulation d’œuvres existantes dégage du pouvoir d’achat pour chacun en facilitant l’acquisition de biens neufs auprès des distributeurs traditionnels. » n Christine François-Kirsch www.troctribu.com PHOTO : J.P. HERBECQ |