. Le tour des cantons Marseille 22• ACCENTS F CANTON DE LA BELLE-DE-MAI Les cités d’art Depuis 20 ans, l’association Art et Développement part dénicher le talent des enfants dans leurs quartiers, au pied de leurs immeubles, en déléguant auprès d’eux un animateur et un artiste curieux de les rencontrer. C’est le dispositif « un artiste, un quartier ». De la peinture, du papier, un montage qui peut prendre de quelques mois à plusieurs années, « comme pour l’atelier les « Martm’ailles » qui a eu lieu au cœur de la cité de la Maille II à Miramas » précise Yola Delière, la directrice de l’association qui a travaillé 3 ans sur ce projet, et la rue prend un air de fête : un papa propose d’amener sa sono, des mamans hissent des paniersgoûters pour 35 gosses par les balcons, les ados jettent un œil… et les enfants donnent libre cours à leur géniale expressivité. Nathalie Sanchez-Erazmus travaille sur « Castell’art », le projet artistique de la cité Castellas dans le 14 e arrondissement de Marseille. Elle s’émeut de la qualité des productions. « Les enfants restituent le monde qui les entoure comme ils le perçoivent, dit-elle, leur style pictural est formidablement structuré alors que l’adulte peine à retrouver autant de naturel. Nous ne venons rien leur enseigner, nous les connectons à leur créativité. » Formule clé en main Comme elle, les animateurs et les artistes dépêchés par Art et Développement se déploient sur tout le territoire, de Vitrolles à Salon, Aix, Marseille, dans les cités de la Bricarde, Air Bel, Maison Blanche… Ainsi, Safina Bacar a peint pendant 3 ans sa cité avec des mots et forces symboles, cœurs et papillons, qui n’ont rien de naïf. « Ne confondons pas l’art infantile avec l’art enfantin » souligne le président d’Art et Développement, Loïc Chevran-Breton, 20 ans de pratique et toujours le même émerveillement devant les archives. « Le chef de projet Cyril Ollivi et les équipes sont parvenus à créer un rituel, un lien entre l’art et la rue. » Après la peinture de rue, suivent la visite au musée, les expositions, le travail sur la vidéo et le son tandis que les parents réinvestissent par ce biais les centres sociaux, les espaces lecture de leur quartier. Ayant prouvé son utilité sociale, la formule se livre aujourd’hui clé en mains aux centres sociaux et aux mairies avec l’appui des collectivités territoriales, des bailleurs sociaux et fondations mécènes très impliqués. Un livre intitulé « Voilà la peinture ! » publié grâce au Conseil général rend hommage à cette belle réussite. n M.R. Art et Développement : 04 91 95 93 73 www.artsetdeveloppement.org Le blog de Nathalie Sanchez sur le projet Castell’art : http://alairlibres.blogspot.com/Ouvrage « Voilà la peinture ! » disponible auprès de l’association. La plasticienne Nathalie Sanchez-Erazmus guide la création sans se substituer à l’enfant. ART ET DÉVELOPPEMENT |